Il y a quelques jours, un décret présidentiel nommait Frédéric Nahimana ministre de la Communication et des Médias. Inconnu du grand public jusqu’alors, son profil commence à se dessiner petit à petit tandis que des interrogations naissent.
Frédéric Nahimana n’est pas un parfait inconnu. Au nord de la capitale, dans le quartier populaire de Kamenge, plus précisément au Lycée communal éponyme, tout le monde l’appelle « Monsieur », ou pour faire plus complet « Monsieur le professeur ». Serait-ce simplement un gentil surnom pour un homme jugé très cultivé? Non. Frédéric Nahimana était bel et bien enseignant à l’école susmentionnée avant de se voir nommé ministre.
L’ancien professeur d’histoire hérite de la lourde responsabilité de promouvoir et redorer l’image du Burundi, de veiller au respect de la législation sur la presse, de favoriser l’épanouissement de la liberté de la presse publique et privée, faire valoir le respect de l’autonomie et de l’indépendance professionnelle des médias, si on ne cite que quelques-unes des missions du ministère dont il a la charge.
Dans un pays sous le feu des critiques depuis trois ans, classé 159ème (sur 179) en matière de liberté de presse, un pays où les médias s’expriment par mots couverts de peur d’être suspendus, le nouveau ministre n’hérite pas d’une sinécure. Autant lui rappeler que les missions lui confiées ne sont pas que des mots, qu’il sert le pays et non les individus et que l’ « Histoire » est là pour juger ; en tant que professeur de cette matière, il est bien placé pour le savoir.
Pour réussir sa mission, il ne suffira pas de tenir un bâton dans une main et une craie dans l’autre. Bien au contraire.
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