Comment peut-on oser voler l’argent destiné à aider une personne qui, de surcroît, traverse des problèmes de santé ?
Vous vous en rappelez sans doute, dimanche 12 janvier, un match a été organisé en l’honneur du jubilé de l’entraîneur mythique de Vital’o, Gilbert Kanyenkore alias Yaoundé, dont la santé est fragile. C’était aussi une occasion pour collecter des fonds afin de lui venir en aide. La clôture des versements des contributions avait été fixée au 10 janvier. Tout s’est bien passé, jusqu’à ce que le pot aux roses soit découvert.
Une alerte a été lancée concernant cet acte de bienfaisance, qui aurait été détourné. Selon des sources proches des organisateurs, certains membres du comité d’organisation ont décidé de se distribuer une enveloppe de 578 000 BIF chacun, et ils sont au nombre de 11.
Sur la liste des contributeurs, on trouve 100 personnes, parmi lesquelles des entraîneurs, des journalistes sportifs, des clubs de football, des joueurs, etc. Le total collecté s’élève à 11 575 000 BIF.
Cependant, ce qui est inimaginable et honteux, c’est que, selon un tweet de Jimbere, seuls un certificat de mérite et une enveloppe de 1 000 000 BIF (environ 427 USD au taux officiel, 130 USD sur le marché noir) ont été remis à Yaoundé. En tout, Yaoundé aurait reçu environ 3 millions de BIF sur les plus de 11 millions collectés, selon d’autres sources.
L’égoïsme nous perdra
Cette situation révèle à quel point certains Burundais ont perdu leur sens de l’éthique. Une série de questions se pose : ces personnes ont-elles organisé cet événement par amour pour Yaoundé, ou était-ce un moyen pour elles de se faire de l’argent ? Une malhonnêteté flagrante, où certains n’hésitent même pas à profiter du malheur des autres !
Amidou Hassan, ancien joueur et entraîneur des gardiens de but, et membre du comité d’organisation, a expliqué à Akeza Sports qu’il y avait eu un malentendu, car 3,5 millions de BIF avaient bien été remis à Yaoundé, tandis que l’autre somme était sur Lumicash. Selon cette source, les membres du comité se sont partagés l’argent, estimant avoir travaillé pour cela, et le président du comité était d’accord.
Patrick Harakandi, journaliste sportif, a été encore plus explicite : « J’ai demandé que l’argent lui soit remis sur le terrain CTN, mais plus tard, j’ai appris qu’on ne lui avait remis que 3 millions de BIF. Je n’ai pas compris, car nous avions déjà collecté 13 millions de BIF. Ils se sont partagés le reste, arguant qu’ils avaient travaillé. »
Néanmoins, il convient de remercier les contributeurs pour leur générosité. Mais ces 11 personnes qui ont osé s’approprier l’argent, prétendant qu’elles avaient beaucoup travaillé, méritent une médaille de la honte. Elles ne servent en rien de modèle.
Soyons compatissants et adressons nos vœux de « courage et prompt rétablissement » à notre cher entraîneur historique, Yaoundé. Il a également souhaité exprimer sa gratitude : « Je tiens à remercier ceux qui ont organisé cet événement, à savoir les anciens joueurs que j’ai formés. Cela montre qu’ils n’ont pas seulement appris les tactiques du football, mais aussi la reconnaissance et la notion d’Ubuntu ». Prions pour que tous les Burundais s’imprègnent de cette notion d’Ubuntu.
Ces burundais qui ont commis ce forfait n’ont plus le sens de l’ honneur. Ce sont des crétins!
Abo bari bakwiye kubafunga. Bateza urubga igihugu!