Les uns prédisent la guerre, les autres le retour au calme. Cette date-clé du 26 août empêche le blogueur Spageon Ngabo, étudiant, de se concentrer pour préparer ses examens.
La période des examens vient de démarrer dans ma classe. En bon étudiant, je devrais éviter toute perte de temps, me concentrer. J’essaie pourtant, en vain. Des crépitements d’armes presque toutes les nuits, des morts et des blessés enregistrés chaque matin m’en empêchent. Rien n’est sûr désormais. Soit c’est une attaque à la djihadiste, soit un enlèvement pour une destination inconnue. Selon certains, le mieux est de fuir. Moi, j’ai décidé de rester.
Après l’investiture du président
26 août. Un rendez-vous pas comme les autres, une journée attendue, un départ pour une nouvelle aventure nationale. À en croire les propos des uns et des autres, soit l’insécurité perdurera et les choses se détérioreront davantage, soit le Burundi retrouvera la paix.
Loin de moi l’idée d’être le prophète du malheur. On ne se donne pas rendez-vous pour la guerre. Le 26 août est une date à laquelle le nouveau président, issu d’une élection jugée non crédible par presque tout le monde sauf son parti, sera investi. Je pense constamment au lendemain.
À quoi je m’attends
Certains prédisent le déluge. Une guerre civile entre l’opposition et le régime. Pour moi, sans m’éloigner d’eux mais sans non plus leur emboîter le pas, je vois un pays en total désarroi. Je m’attends à une opposition qui va provoquer l’insécurité et un pouvoir qui ne ménagera aucun effort pour réprimer tout ce qui est opposant. L’on passera d’un drame à un autre, histoire de verser de l’huile sur le feu.
Dans tous les cas, si rien n’est fait, la violence est prévisible. Une des solutions est que le pouvoir de Bujumbura et l’opposition s’asseyent ensemble pour de véritables négociations. Mais la meilleure issue est que ce président abandonne ce mandat controversé. Il peut orienter sa vie autrement qu’à la tête du pays.