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EP Kinindo : une école, mille souvenirs

Nous sommes encore dans la période de la rentrée scolaire. Comme un déclic, cette rentrée ressuscite les souvenirs et, avec eux, la nostalgie d’un lieu qui a beaucoup marqué l’enfance de ce blogueur : l’Ecole primaire de Kinindo (EPK). Plus qu’une école, elle demeure une institution où s’entrelacent rigueur, camaraderie et valeurs humaines. Retour sur cette pépinière vivante qui continue, année après année, de façonner des générations entières.

EPK n’était pas seulement un établissement scolaire, c’était un monde à part, une petite société avec ses règles, ses codes, et même ses légendes. Là-bas, les chansons populaires résonnaient souvent dans les couloirs ou sur les bancs en bois, comme ce fameux refrain : « Inda n’imbaragasa ku gatebe gato… », repris avec entrain par des dizaines de voix enfantines, mêlant humour et insouciance.

Les enseignants, quant à eux, marquaient les esprits à leur manière. Il y avait celle que tout le monde surnommait affectueusement, mais aussi avec une certaine crainte, « Assassin ». Derrière ce sobriquet, se cachaient une rigueur impressionnante autant qu’une passion pour la discipline et l’apprentissage. Elle incarnait cette figure à la fois redoutée et respectée, qui vous forçait à donner le meilleur de vous-même. À l’EPK Kinindo, l’école ne se limitait pas aux cahiers et aux tableaux noirs. Elle façonnait l’identité de chacun à travers des expériences quotidiennes. Apprendre à lire et à écrire n’était qu’une facette. Il s’agissait aussi de comprendre la vie dès le jeune âge, avec ses joies, ses rivalités, ses petites victoires et ses grandes leçons.

Des souvenirs qui traversent le temps

Qui ne se rappelle pas des bagarres de récréation, parfois pour un ballon, parfois pour un simple malentendu ? Mais à Kinindo, rien n’était laissé au hasard : il y avait toujours un « arbitre » improvisé, lançant d’un ton solennel et comique : « Ndaguhe akavu ? ». Cette phrase est restée gravée dans la mémoire collective comme un rituel qui transformait les disputes en spectacles presque codifiés. Et que dire de ces après-midi qui s’achevaient à 17 h ? Aussitôt la cloche sonnée, c’était la course folle. On courait à perdre haleine, cartable sur le dos, pour ne pas rater le dessin animé culte de la RTNB : Marsupilami. Mais entre nous, dans notre innocence et notre maladresse, on ne prononçait pas Marsupilami… On criait joyeusement : « Uba uba masupirami ! ». C’était notre manière à nous de nous approprier un univers venu de loin, et cela faisait tout son charme. Ces détails, en apparence anodins, ont construit un réservoir de souvenirs communs. Ils rappellent que l’école, ce n’était pas seulement des notes et des leçons, mais un cadre de vie qui donnait sens à l’enfance. Les souvenirs d’EPK Kinindo ne s’effacent pas, ils traversent le temps, nourrissant la nostalgie de ceux qui y sont passés et éveillant la curiosité de ceux qui y entrent aujourd’hui.

EPK, un fil qui relie hier, aujourd’hui et demain

Aujourd’hui, l’EPK Kinindo continue d’ouvrir ses portes à de nouvelles générations, mais son âme reste la même. L’école demeure ce lieu où l’on apprend à conjuguer rigueur et créativité, discipline et amitié. Les chansons ont peut-être changé, les dessins animés aussi, mais l’essence est restée intacte : former des enfants à devenir des citoyens responsables.

Cette rentrée n’est finalement qu’une nouvelle page blanche qui s’ouvre pour les jeunes élèves. Peut-être qu’un jour, eux aussi se souviendront d’un surnom d’enseignant, d’un jeu de cour, d’un refrain inventé, ou d’une course effrénée pour attraper un épisode de dessin animé. L’histoire se répète, différemment, mais toujours avec cette même intensité. Car EP Kinindo n’est pas seulement une école, elle est une mémoire vivante, un fil qui relie hier, aujourd’hui et demain. Elle est la preuve que l’éducation n’est pas figée dans les manuels, mais qu’elle respire à travers les souvenirs, les émotions et les valeurs transmises. Et tant que des enfants franchiront ses portes, cette mémoire continuera de grandir et de rayonner.

 

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