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Les Burundais qui vont voir là où l’herbe est encore verte : quid de leur protection ?

Quitter son pays à la recherche de meilleures chances de gagner sa vie, c’est ce que vivent plusieurs jeunes Burundais ces temps-ci. Les Burundais, surtout les jeunes, bravent tous les dangers et partent vers l’inconnu, armés de leur seul courage, pour essayer de gagner honnêtement la vie, parfois dans des conditions très compliquées. Doubaï, Serbie, Arabie Saoudite, Oman, mais aussi des pays de la région comme Zambie, Mozambique, Afrique du Sud, Ouganda, Tanzanie etc. Mais l’herbe est-elle toujours plus verte là où ils se rendent ?

La vidéo d’une Ougandaise s’indignant des conditions de vie de jeunes hommes burundais a fait du bruit sur X la semaine dernière. Ces derniers, partis pour gagner la vie, vivent dans des tentes de fortune montées par leurs propres soins, partagent tous une minuscule tente-toilette, mangent une nourriture qui rebuterait plus d’un. La courte vidéo laisse voir qu’ils travaillent dans des conditions extrêmement difficiles.

Avant tout autre commentaire, merci à la dame ougandaise d’avoir pris la défense de nos jeunes. Cela fait chaud au cœur de voir qu’il y a encore des gens animés des valeurs d’Ubuntu.

Tout de même, il est triste de se rendre compte qu’une étrangère s’inquiète plus des conditions de ces Burundais que leur pays lui-même. Pendant qu’ils triment dans des conditions inacceptables, on peut se poser des questions sur le rôle des autorités dans la protection des Burundais vivant à l’étranger. Lorsque je parcourais les commentaires générés par la vidéo, je suis tombé sur un qui m’a semblé très intéressant : « Kandi ibi hari abantu bakomeye mu karere babibona bakumva ko ubwo buja ari bwo bubereye Abarundi » (Il y a des personnalités de la région qui voient et pensent que les Burundais méritent ces conditions de travail proches de l’esclavage). Et à bien y réfléchir, la protection des Burundais qui vont travailler à l’étranger devrait être repenser.

Pourtant, l’Ouganda est un pays frère pour le Burundi. En effet, ces deux pays partagent des communautés telles que l’EAC, le COMESA, la ZLECAF et d’autres. Je trouve que le fait de collaborer autant dans ces organisations devrait instaurer des liens plus sains entre les populations des deux pays. Mais force est de constater que ce n’est pas vraiment le cas.

L’Ouganda n’est pas un cas isolé

Nous nous sommes adressés au 1er conseiller de l’ambassade du Burundi en Ouganda. « Uganda hari abarundi benshi bahaza gukora ibikorwa vy’amaboko mu ma fermes. Hari abakoresha rero usanga bafata nabi abakozi, nivyo ubona muri iyo video », (Il y a beaucoup de Burundais qui viennent travailler dans les fermes en Ouganda. Malheureusement, parfois certains patrons les maltraitent, comme vous l’avez découvert dans la vidéo), a indiqué M.Rénovat Nimbona.

« Abatwituye turabafasha mu kubishuriza,nk’ababa birukanywe badahembwe, Ababa bagiriye isanganya ku kazi bagaca birukanwa batavujwe canke ngo babatekerere » (Nous venons en aide à ceux qui viennent vers nous, notamment ceux qui sont chassés sans avoir perçu leur salaire, ceux qui ont des accidents de travail et leurs patrons refusant de les faire soigner ou ceux qui sont chassés sans indemnités de licenciement), a-t-il ajouté.

En vérité, chaque nation doit se soucier de ses ressortissants. A défaut de leur assurer les conditions minimales pour bien vivre chez eux, le Burundi devrait au moins faire en sorte de bien suivre les citoyens qui vont travailler dans des pays étrangers. Au cas contraire, on a l’impression qu’ils sont livrés à eux-mêmes.

Récemment, une enquête menée par trois journaux étrangers, à savoir Ukweli Coalition, Africa Uncensored et Africa XXI a remis en question les conditions de travail des Burundaises en Arabie Saoudite. Les autorités burundaises ont réagi à ces allégations qu’elles ont jugées non fondées. Yaga avait aussi déjà évoqué le cas des Burundais qui travaillent en Zambie. Mais n’est-il pas temps de repenser à la protection de nos compatriotes qui partent ‘’chercher la vie’’ à l’étranger ?

Un cercle vicieux ?

L’origine du problème, on la connaît sans doute : très peu d’opportunités dans la mère-patrie. Impossible d’offrir du travail à tous le monde. En plus de cela, la vie devient de plus en plus chère. Mais entre-temps, il faut bien trouver de quoi vivre, il faut bien nourrir sa famille. De nombreux jeunes, des fois même des mineurs, se rendent dans les pays limitrophes pour y tenter leur chance.

S’il est vrai que le gouvernement burundais initie des projets pour résoudre le problème de chômage des jeunes, ici je fais allusion au PAEEJ par exemple, il n’est pas moins vrai que les jeunes continuent de partir chercher ailleurs. Il est donc urgent de leur offrir la protection que la loi nationale et les conventions internationales leur offrent. Ce n’est pas parce que les jeunes qui partent travailler en Tanzanie par exemple, ne passent pas par la voie légale qu’ils doivent être maltraités. La solution dans le cas d’espèce devrait être trouver avec les Tanzaniens. Et dans ce sens, Ujirani mwema est un très bon exemple.

 

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Arrêtez de rêver. Comment osez-vous demander à un pays de protéger ceux qui sont à l’exterieur du pays alors que même les internes vivent l’esclavage officialisé? Comment expliquer le fait que le pays ne veut pas accepter que la réalité est le pire enfer que nous vivons. Qui peut vivre avec moins de 5000fr/jour, pour la restauration seulement ? Le secteur de l’emploi et conditions du travail burundais mérite une mise à niveau, si non « uwuzova mu Burundi ubwanyuma aze yibuke kuzimya amatara ». Mieux vaut souffrir loin de ses enfants, plutôt que rester dans un pays où le resultat est inversement proportionnel à l’effort et le temps mis.