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5 millions USD pour se payer le rêve américain : cher payé ou pas ?

Quand l’immigration devient un luxe, l’équité disparaît. Les États-Unis viennent d’introduire la Gold Card, une résidence permanente offerte à ceux qui investissent 5 millions USD dans leur économie. Pendant que des millions de candidats se battent pour un visa, une élite fortunée peut désormais s’acheter l’American dream. Pour les Burundais et bien d’autres, ce sésame équivaut à une porte fermée à double tour. Et si à notre tour, nous exigions 5 millions USD pour s’établir au Burundi ? Qui viendrait vivre au Pays de lait et de miel ?

 Depuis toujours, les États-Unis sont perçus comme la terre des opportunités, où chacun peut réussir grâce au travail et à la persévérance. Mais avec la Gold Card, l’immigration se transforme en business exclusif. Contrairement à la Green Card, qui exige un processus plus ou moins long, la Gold Card offre une résidence immédiate à ceux qui peuvent débourser 5 millions USD à placer aux États-Unis.

L’argument officiel est clair : attirer des investisseurs étrangers pour dynamiser l’économie. Officieusement, c’est une immigration à deux vitesses qui se met en place. D’un côté, les ultra-riches qui achètent leur statut. De l’autre, des millions de candidats qualifiés qui attendent des années sans garantie de succès.

Les USA ne sont pas les premiers à tenter le coup

L’introduction de la Gold Card reflète une tendance mondiale où l’immigration devient un privilège financier. Des pays comme le Canada, Dubaï ou Singapour ont déjà mis en place des systèmes similaires, mais les États-Unis, longtemps perçus comme la terre du mérite, prennent une nouvelle direction.

La Gold Card symbolise un basculement : l’Amérique ne vend plus un rêve, elle vend une place dans un club exclusif. Pour les autres, le rêve américain ne sera bientôt plus qu’un mirage.

Les Burundais et la Gold Card : un rêve inaccessible

Un rapide calcul suffit pour comprendre que 99,9 % des Burundais n’auront jamais accès à ce visa. 5 millions USD au marché noir (7 300 BIF pour un 1 USD) équivalent à 36,5 milliards de BIF. Ce qui veut dire que pour  un Burundais moyen ayant un salaire mensuel de 500 mille BIF, il lui faudra travailler 6 083,3 ans pour s’offrir le rêve américain.

Même pour les entrepreneurs burundais les plus ambitieux, réunir 5 millions USD reste une tâche titanesque. Certes, des milliers de jeunes burundais rêvent d’étudier, de travailler ou de créer leur entreprise aux États-Unis. Mais la Gold Card ferme définitivement la porte à ceux qui n’ont pas déjà un pied dans l’élite financière mondiale.

Et si le Burundi emboîtait le pas aux USA ?

Poussons l’imagination plus loin : et si le Burundi décidait de remettre aux USA la monnaie de leur pièce et instaurait une Gold Card burundaise offrant une résidence permanente aux étrangers capables d’investir 5 millions USD dans notre économie. Que se passerait-il ? Probablement que les investisseurs étrangers rechercheraient des garanties avant de s’engager dans une telle aventure. Pourquoi ? Tout simplement parce que, contrairement aux États-Unis qui offrent un marché stable et un accès privilégié aux affaires, le Burundi reste un pays en voie de développement avec de nombreux défis économiques.

Mais si par miracle, des milliardaires décidaient d’investir au Burundi, cela pourrait créer des emplois et dynamiser l’économie du pays. Ainsi, le Burundi pourrait devenir un petit sanctuaire des investisseurs fortunés étrangers. A l’image de la Suisse, peut-être qu’il deviendrait un paradis fiscal où les milliardaires de ce monde pourraient se bousculer pour y entrer ? Tenter le coup ? A bon entendeur salut !

 

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