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3 ans de règne du Président Ndayishimiye : quatre points à retenir

Le président Evariste Ndayishimiye a totalisé ce 18 juin 2023 trois ans au pouvoir. Dans une interview exclusive accordée à la BBC Gahuzamiryango, il reconnaît des échecs mais se félicite également des réussites. Les pénuries de carburant et des devises ont jalonné son de règne. Des confidences du 1er des Burundais, notre blogueuse retient 4 points.  

Lors de son investiture le 18 juin 2020, le président Evariste Ndayishimiye avait fait beaucoup de promesses. Certaines ont été tenues et pour d’autres, le numéro Un burundais a rencontré des difficultés qu’il ne cache pas. Parmi les difficultés rencontrées, le sabotage économique, manque de devises, la thésaurisation, etc.

Manque de devises et thésaurisation

Selon le président Ndayishimiye, des dirigeants et des hommes d’affaires non patriotiques ont caché des devises laissant le pays souffrir économiquement. Il dit avoir constaté des montants de devises débloqués mais volatilisés par la suite. 

« Il y a eu de l’argent qui a été mis dans les coffre-fort ce qui a causé l’inflation. C’est pourquoi depuis une année, nous avons décidé de changer les billets de 5 et 10 mille francs burundais car c’est difficile de distinguer le voleur de l’innocent », regrette le président Evariste Ndayishimiye. 

Le président burundais révélé également avoir trouvé des Burundais qui ont demandé des devises auprès de la banque centrale pour aller importer des produits mais qui ne sont jamais revenus. Pour la première fois, le Magistrat Suprême a pointé du doigt son ancien Premier Ministre Général de Police Alain Guillaume Bunyoni en prison d’être derrière « un coup d’Etat économique » avant de laisser la justice se pencher sur le dossier.

Carence des produits pétroliers 

S’il y a des challenges auxquels le président Ndayishimiye a dû faire face, c’est bel et bien la pénurie répétitive du carburant qui a atteint le paroxysme depuis quelques mois. Le manque d’essence et de mazout se succèdent et bonjour la montée des prix des denrées alimentaires. Et de préciser : « Le manque de produits pétroliers a fait partie des attaques économiques. Imaginez les pétroliers qui demandent des devises pour aller importer du carburant mais qui ne reviennent jamais pour ruiner les pays économiquement car le carburant pour le pays, c’est comme du sang pour l’être vivant ! », déclare le Président au journaliste de la BBC. Il fait aussi savoir qu’il a menacé les pétroliers de les retirer de la liste des vendeurs pour qu’ils acceptent de les importer. « Si non les stocks burundais de carburant en Tanzanie sont pleins », rassure-t-il au journaliste Cyriaque Muhawenayo de la BBC. 

Sur ce sujet, le numéro Un burundais promet la mise en place d’une multinationale pétrolière de l’Etat qui va assurer la commercialisation du carburant.

La justice et la gouvernance

Le chef de l’Etat burundais a évoqué les séances de moralisation où il a appelé les autorités à tous les niveaux de rétablir les citoyens dans leurs droits et cela  en toute impartialité. Mais des cas de corruption subsistent, a-t-il concédé.

Cela étant, le président Ndayishimiye s’est félicité de ses réalisations dans le domaine de la gouvernance et des mines.

Concernant l’espace politique, il a  parlé des crises au sein des partis. « Les partis doivent aussi avoir un esprit démocratique », soulignent-ils.

Infrastructures et mines

Plus de 75 hôpitaux communaux ont été construits durant les trois ans du pouvoir du président Evariste Ndayishimiye. C’est sous son régime qu’a démarré la construction du chemin de fer reliant le Burundi à la Tanzanie et à la République Démocratique du Congo.

Depuis son accession au pouvoir en 2020, le président burundais a en outre engagé le combat contre les sociétés minières, qui, selon lui ont exploité gratuitement le sous-sol burundais. Il a ainsi suspendu toute exploitation et toute exportation minières. 

« Pour le moment, nous sommes en train de réviser le code minier. Je ne peux pas assister impuissamment à la descente aux enfers du pays alors que je vois sa source de vie », martèle Neva qui mentionne quelques coopératives qui ont signé des contrats mais qui n’ont pas encore exporté.

Si le pouvoir du président Evariste Ndayishimiye a connu des hauts et des bas, il importe de signaler qu’il lui reste quatre ans pour boucler son premier mandat, un délai qu’il pourrait mettre à profit pour rectifier ce qu’il y a à rectifier et consolider ce qui doit l’être. Bâtir un socle sur lequel construire un développement durable pour le reste de son mandat, c’est tout le mal qu’on lui souhaite. 

 

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