Voilà que nous entamons 2025 sous de bons auspices. Si cette nouvelle année promet monts et merveilles, la précédente n’a pas été un fleuve tranquille pour tout le monde. Comme dans un flash-back, cette jeune blogueuse n’a pas pu s’empêcher de jeter un coup d’œil en arrière pour contempler ce que 2024 a été pour elle. Récit.
Mon agenda où je consigne tous les projets et rêves que j’aimerais réaliser, était mon compagnon de route. Pour moi, chaque début d’année est l’occasion de dresser une liste de mes aspirations, un moment d’introspection et de méditation. Et pour bien le faire, j’ai pris quelques précautions.
Bref, j’ai quitté la maison, déterminée à trouver un endroit tranquille en pleine nature pour réfléchir. Je me suis installée sous un arbre, la terre fraîche sous mes mains, et j’ai commencé à passer en revue tout ce que j’avais vécu au cours de l’année. Les larmes de joie et de frustration ont commencé à couler sur mes joues, témoignant de mes émotions contradictoires.
Je me rappelle que le mois de janvier avait bien commencé. J’avais passé des moments précieux avec ma famille et mes amis, sans soucis majeurs à l’horizon. Tout semblait possible, surtout après avoir terminé mes études universitaires. Mon esprit était tourné vers l’avenir, avec l’espoir de décrocher un emploi ou une bourse pour poursuivre mes études.
« Ndakibona sindagifata… »
J’ai postulé dans plusieurs institutions et, finalement, j’ai commencé un stage professionnel en tant que gardien de la ville (umusiti en kirundi), tout en espérant obtenir un contrat à l’issue de ma période d’essai de trois mois. Huit mois plus tard, je n’avais toujours pas de contrat. Chaque jour, je parcourais quatre kilomètres à pied pour me rendre au travail, non seulement à cause des difficultés de transport, mais aussi parce que mon salaire ne me permettait pas d’envisager d’autres options. Malgré tout, je tenais bon, convaincue que la vie serait plus douce un jour.
Un certain matin, alors que je commençais ma journée, j’ai reçu un appel. Mon cœur s’est emballé en entendant la voix à l’autre bout du fil : « Êtes-vous Mme… ? Vous êtes retenue dans notre agence pour le poste de… » Quelle euphorie ! Mais elle s’est rapidement dissipée lorsque j’ai entendu : « Malheureusement, vous commencerez le travail en 2026 ». Quoi ? Tout espoir s’est évaporé. C’était comme une blague de mauvais goût, et je n’ai pas pu m’empêcher de me demander pourquoi une telle nouvelle devait être annoncée de cette manière. Je me suis rappelée cet adage rundi : « Ndakibona sindagifata ».
Les jours suivants ont été marqués par une profonde déception. J’ai essayé de les contacter pour comprendre cette attente inexplicable, mais chaque fois, on me demandait d’être patiente. C’était difficile à accepter, surtout dans un contexte où la pauvreté rendait chaque jour un peu plus lourd à porter.
Des chances et des déceptions
J’ai néanmoins décidé de garder espoir et de continuer à explorer d’autres opportunités. J’ai postulé pour des bourses d’études dans plusieurs pays africains, et j’ai obtenu une réponse positive. Cependant, une condition m’empêchait de saisir cette chance : je devais acheter un billet d’avion, un luxe que je ne pouvais pas me permettre.
À la maison, la situation était tendue ; mon père et moi étions responsables de la famille, et certains membres de la famille m’ont fait part de leur scepticisme, me reprochant de ne pas assumer mes responsabilités. Certains me disaient souvent : « Tu as terminé tes études. Il faut que tu cherches de l’argent pour t’occuper de tes frères ». D’autres me jugeaient en pensant que je mentais, voulant simplement leur soutirer de l’argent. Personne ne m’a crue.
Si 2024 avait bien commencé, mes rêves se sont brisés un à un, au fur et à mesure que les jours s’égrenaient. Néanmoins, je reste convaincue que les moments difficiles forgent le caractère et nous donnent des leçons précieuses. Tant qu’il y a la vie, il y a de l’espoir. Alors, en 2025, je garderai la tête haute et continuerai à avancer, bon gré mal gré ! Je ne baisserai pas les bras !