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L’écriture cache bien des trésors

Le 31 août, c’est la journée mondiale du blog. Et quoi de mieux que de vous partager un billet de blog de l’une de nos pépites, récemment découverte. Dans ce texte, elle relate l’enfant, peu ordinaire qu’elle était… 

Avez-vous tous déjà entendu ou connaissez-vous cet enfant toujours isolé, à l’écart des autres, toujours en train de jouer à ses propres jeux et très calme au point d’en être inquiétant ? Cet enfant, c’est moi. Rencontrez-moi. Je m’appelle Azeyimana Benitha et je vais vous raconter mon histoire.

Alors, par quoi je commence ? Bon, aussi loin que remontent mes souvenirs d’enfance, j’ai toujours aimé créer dans ma tête. Je pouvais regarder des films ou des dessins animés et je les recréais soit comme tel ou à ma convenance. J’innovais surtout les films parce que je trouvais qu’ils manquaient de créativité beaucoup trop à mon goût. Voyez-vous, j’étais une fillette qui savait ce qu’elle voulait. 

Et en sachant ce que je voulais, je savais sûrement que les jeux comme “kange”, “ikibariko”, “umugozi” et autres étaient vraiment trop peu pour moi. Ils n’avaient pas assez d’espace créatif pour la directrice de films que j’étais déjà. 

Petite anecdote : A cet âge-là, j’étais déjà convaincue que j’étais faite pour régner dans l’industrie du film dans le monde entier. Comment le savais-je ? Ben voyons, j’arrivais à créer un film complet où je jouais à de multiples rôles notamment ceux où j’étais la reine du monde. A one-woman show quoi, comme on le dit si bien en anglais. A mon avis, que je jugeais assez informé, j’avais déjà de nombreux films gagnants d’oscars si nombreux que je jugeais que quiconque n’a pas mon pédigrée en matière d’imagination n’avait pas assez de poids pour créer et diriger les jeux “papa, maman et les enfants”, puisque l’on a déjà préétabli que les autres jeux étaient trop peu pour moi,  aussi bien que moi je le faisais. Ainsi, soit c’est moi qui créais, dirigeais les castings (quoique parfois je déléguais) et produisais les films ou je ne participais point à ces jeux. Et c’était non négociable. Bon, soyons honnêtes quand même, mes qualités de leader laissaient à désirer. Mais si ça peut vous rassurer, j’avais un cœur plus grand que le monde.

L’alimentation constante de mon génie créatif dépendait certes des animations que je regardais à la télé ainsi que de mon imagination naturelle, mais cela n’était pas suffisant. Et donc je lisais tout ce qui me tombait entre les mains : des livres où je ne comprenais rien, aux journaux, tout en passant par les livres de lecture d’enfants. Et quand j’ai appris à utiliser un stylo, j’ai changé ma carrière de one-woman show pour devenir tantôt transcriptrice, tantôt rédactrice en chef ou encore auteure à textes hallucinants écrits pour la consommation de qui veut sauf les grandes personnes ou autres personnes dans le genre. J’avais confiance en moi, mais je n’étais pas sûre d’être comprise. J’étais méchamment excellente en classe, mais j’en bavais pour chaque chose pratique, comme les maths et la chimie qui me donnaient des occasions inédites de démontrer mon génie créatif en créant des formules hors de ce monde, tellement ils étaient extraordinairement uniques, mais la physique par contre était spéciale puisque mon prof entrait et moi, je sortais mentalement. Que voulez-vous ? Je suis une personne qu’on ne rencontre pas deux fois.

Je n’ai finalement commencé à être en plein dans mon habitat naturel que le jour où j’ai commencé de bloguer, partageant mes histoires et pensées que j’avais en milliers tout en recevant ceux des autres. Ce jour-là, j’ai découvert que je n’étais pas seule et j’ai compris que là où je me trouvais bizarre à cause du fait que j’avais vécu dans ma tête la plupart du temps n’était en fait que la protection infantile et innocent de mon art, ma créativité et mon originalité qui pouvaient certes, être valorisés les rares fois où ils étaient remarqués, mais n’étaient jamais compris car ils sortaient toujours de l’ordinaire, que ce soit par les adultes ou les enfants. Et du coup, je me pose la question de savoir où serais-je aujourd’hui, si cela avait été autrement ? 

Chers parents, éducateurs et adultes, sachez que chaque enfant/individu est différent et que tous ne se retrouvent pas dans la science. L’art est très beau. L’écriture va au-delà de ce monde puisqu’elle vient de la parole, parole qui a servi à la création du ciel, de la terre et de tout ce qui existe. Avez-vous une idée du trésor que cela représente ? Imaginez, vous élevez des géants, des David, des Salomon et bien encore. Cultivez, développez, arrosez ça et laissez-le fleurir, grandir et irradier au point de vous aveugler. Erega, mwicaye ku mari mwa bantu mwe ! 

 

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Les commentaires récents (3)

  1. Comme toi, depuis toute petite, je me crée des scénarios dans ma tête et à présent j’entre dans le monde de l’écriture. J’ai hâte de découvrir d’autres trésors que cache l’écriture(izo ntaramenya bien sûr)…