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Les pénuries s’éternisent. Et les solutions se font toujours attendre…

C’est une triste réalité à laquelle on commence à s’habituer, la pénurie de certains biens s’installe et s’incruste durablement. Une situation qui cache mal les difficultés économiques qu’endure notre pays et cache mal notre incapacité à mettre le doigt sur les raisons profondes qui sont à l’origine ces pénuries.

Depuis plusieurs mois, le mot pénurie devient récurrent dans les médias. Les produits concernés sont essentiels pour la population. Il s’agit entre autres du sucre, du ciment, de certaines limonades, de carburant, de devises… La pénurie du logement, elle, est rarement évoquée alors qu’elle constitue l’un des problèmes qui hantent les Bujumburois. Le moins que l’on puisse est que ces pénuries ne sont pas occasionnelles. Elles s’installent, s’incrustent durablement, et leur liste des produits en pénurie ne cesse de s’allonger. 

Deux biens caracolent en tête

Est-il écrit donc quelque part que jamais un mois ne passera sans une nouvelle pénurie ? La pénurie de certains produits de première nécessite est-elle devenue l’épée de Damoclès toujours suspendue au-dessus des têtes des citadins ? Les questions, les unes aussi inquiétantes que les autres, abondent à propos cette situation qui a décidément la peau dure et, peut- être, de longs et beaux jours devant elle !

Pour le moment, deux articles caracolent en tête du triste hit-parade : le sucre et le carburant. Le premier est un bien stratégique. Il est importé de l’étranger. Sans lui, l’économie tourne au ralenti. En outre, la pénurie du carburant influe sur les prix des biens et services. Ici, nul besoin d’explication.  Il suffit d’avoir déjà perdu des heures sur le parking au centre-ville et dans les quartiers. 

Le ministère ayant l’Energie dans ses attributions explique que la rareté de certains produits est causée par le retard d’approvisionnement. Les prix du carburant, eux, viennent d’augmenter pour la deuxième fois consécutive depuis le début de l’année mais l’or noir se fait toujours rare dans la ville de Bujumbura et en provinces.  

 Le sucre toujours introuvable

Le second produit qui inquiète, c’est le sucre, produit local incontestablement le plus apprécié pour sa qualité. Si le ciment « Buceco » ou les produits alcoolisés Brarudi apparaissent quelquefois pour redisparaître aussitôt, le sucre, lui, est totalement absent. On ne le revoit ni dans les grandes surfaces, ni dans les boutiques. 

Et si, par miracle, une infime quantité de ce produit débarque dans la boutique, on se l’arrache immédiatement avant qu’elle ne disparaisse en un temps record, pour une énième éclipse dont personne ne peut prévoir la durée. Un petit détail : dans les quartiers périphériques, quand le sucre est disponible, il est vendu très vite à la cuillère. Aucun commerçant ne peut servir un kilo, un demi-kilo ou un quart. 

Plus malheureux, l’usine de production de ce sucre vedette n’est ni en panne technique ni en phase de baisse de rendement. La Sosumo ne peut juste pas produire pour satisfaire la demande locale. L’Etat est obligé d’importer pour combler le gap. Et, paradoxalement, le marché est toujours asséché !

Paradoxe

Pour rassurer les consommateurs, les autorités disent que tout est sous contrôle, que le sucre est disponible et qu’il n’y a pas pénurie. Souvent, le ministre du commerce pointe du doigt les commerçants spéculateurs. D’ailleurs, certains se sont vus infligés des amendes. Cependant, ce produit stratégique est toujours rare.   Le président de l’Olucome va plus loin: « Chercher le sucre, les devises, le ciment, le carburant, c’est comme si on veut se procurer de la drogue ! ».

Le Burundi vit aujourd’hui un véritable paradoxe. Nous sommes confrontés à des pénuries récurrentes et persistantes des produits élémentaires, une augmentation des prix, une érosion du pouvoir d’achat d’une part et des solutions peu efficaces des pouvoirs publics pour mettre fin à ces pénuries d’autre part. Qu’on le dise ou pas, toutes ces difficultés économiques qu’endure notre pays dissimule mal notre incapacité à mettre du doigt sur les raisons profondes.

Défricher l’indéfrichable ? 

Le carburant et le sucre vivent donc d’éclipse en éclipse, au grand dam d’un consommateur inconsolable. D’où ces interrogations têtues : pourquoi ces deux produits viennent-ils à manquer fréquemment ? Les réseaux clandestins de spéculateurs y sont-ils pour quelque chose ? Pourquoi cette pénurie n’est pas fréquente chez nos voisins de Jumuhuliya.  Pourquoi l’Etat n’augmente pas la quantité importée du sucre alors que la pénurie s’éternise ? Réussira-t-on, un jour, à défricher l’indéfrichable ?   Autant de questions auxquelles des réponses claires et rassurantes tardent à venir. D’ici là, les automobilistes et les consommateurs du sucre, doivent patienter encore sans perdre l’espoir de voir un…miracle tomber du ciel ! 

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Pensez à vous relire avant de publier !
    N’hésitez pas à demander conseils aux collègues pour corriger les petites erreurs de frappe ou de vocabulaire. Malheureusement, toutes ces pénuries sont devenues notre quotidien.