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2020, ça nous hante

La blogueuse Dassy Gacuti est une jeune activiste burundaise. Après avoir assisté en 2015 à l’échec d’une « révolution » en laquelle elle avait cru, elle revient avec un appel vibrant adressé à la jeunesse burundaise : s’unir pour faire entendre leur voix, ou périr comme des « idiots ».

La plupart des adolescents de 2015 auront le droit de vote en 2020. Mais quelle décision prendront-ils après avoir assisté au massacre et aux emprisonnements injustes de leurs aînés cinq ans plus tôt ? Eux seuls peuvent y répondre. Certains de ces mêmes jeunes se sont vus attribuer le pouvoir de massacrer leurs camarades-aujourd’hui terrifiés par l’idée de se retrouver derrière les barreaux s’ils osent s’exprimer librement-juste parce qu’ils n’ont pas les mêmes idéologies politiques.

L’avenir est aujourd’hui plus flou qu’il ne l’a été dans le passé. L’état du pays est pitoyable. Deux ans viennent de passer après l’annonce de la candidature de Pierre Nkurunziza pour un troisième mandat, visiblement source de tous les maux. Le quatrième serait en vue. L’opposition semble s’être recroquevillée sur elle-même, devenue inaudible, ne projetant qu’une ombre fantomatique sur le paysage politique burundais. La plupart des jeunes, comme moi, ne savent plus vers où nous acheminent ceux qui tiennent les rênes du pays. Mais 2020 arrive. Si l’on ne vote pas, on aura failli à notre devoir de citoyen. Si on vote, on aura encore une fois approuvé la légitimité d’un pouvoir qui a assassiné, emprisonné, enlevé, torturé nos frères.  Car, sachez-le : «  En Afrique, on n’organise pas une élection si on n’est pas sûr de la gagner », dit-on souvent. Les exceptions  étant là juste pour confirmer la règle.

Que faire ?

Je ne voudrais pas que nous, jeunes, nous laissions faire. Nous pouvons tout aussi faire et défaire, construire ou détruire. Tout le monde, opposition comme pouvoir, compte sur nous pour se maintenir au pouvoir ou se hisser au sommet. Prenons conscience de notre force ! Avant d’être Imbonerakure ou Sindumuja, on est d’abord jeune. Au moment où ceux qui nous sollicitent marchent vers le crépuscule de leur vie, nous avons de nombreuses années devant nous. C’est maintenant qu’on doit décider à quoi va ressembler notre avenir. Il est entre nos mains. Il faut juste en être conscient.  

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Les commentaires récents (2)

  1. Voila au moins quelqu’un qui commence a penser avec sa cervelle. Au lieu de continuer a propager des mensonges sur un genocide qui n’interesse personne au Burundi il faut penser a ce qui pourrait se faire pour stopper la mauvaise gouvernance, le clientelisme et la mediocrite. Ce sont la les facteurs qui conduisent a la pauvrete, laquelle pauvrete se trouve a la source des mecontentements.

    Les pays qui ont vu les « revolutions des couleurs » sont aujourd’hui dans quelle situation?

    Commencons par l’Ukraine, et ensuite les pays qui ont vecu le printemps arabe: L’Egypte, la Libye, le Yemen, La Syrie….que sont ils devenu?

    Je trouve que l’idee de participer et de se battre sur le terrain electoral n’est pas stupide.
    Il faut seulement avoir une strategie differente de celle des ainees: ne pas vouloir prendre la releve tout de suite. Il faut d’abord 1) entrer dans les institutions 2) Renforcer ses capacites de gestion en acquerant de l’experience 3) Maitriser les meandres du pouvoir 4) Aspirer enfin au sommet….

    Mais le boycott et les revolutions…ca ne paie pas!!

  2. Personne n’a aucun moyen de sortir cette crise sauf si les jeunes s’unisseront pour sauver le pays (voix pacifique)