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Le défrisage, source d’échec scolaire . Vraiment ?

Il y a quelques jours, la ministre de l’Éducation, de l’Enseignement et de la Recherche scientifique déclarait que désormais « toutes les élèves des écoles tant publiques que privées devront avoir des cheveux naturels ». Une décision qui n’a pas manqué de susciter des remous. La blogueuse Laude Ersine Complis Iradukunda s’interroge sur le bien-fondé de cette mesure.

La question qui se pose pour les parents et les élèves est celle-ci : les cheveux défrisés seraient-ils  réellement source d’échec scolaire? Normalement, à part les les écoles publiques où l’Etat oblige les élèves à avoir des cheveux courts, les établissements privés ont chacun leur propre règlement, les uns acceptant le défrisage, d’autres pas.

Pour ma part, je me demande toujours si la coiffure a une quelconque corrélation avec les résultats scolaires. Ce que je ne pense pas. Si on avait prôné l’uniformité pour minimiser les inégalités dans ces écoles, je comprendrais. Mais là aussi, il faut savoir que ces différences existeront toujours. L’enfant d’un riche sera toujours l’enfant d’un riche, coiffure ou pas. Si on avait dit que c’est mauvais pour ces petites filles car ces tresses les tirent jusqu’à avoir des maux de tête, je pourrais là aussi comprendre. Mais, qui aime ces jeunes enfants plus que leurs propres mères ?

Si le défrisage impactait négativement les résultats scolaires, toutes les écoles publiques se classeraient mieux par rapport aux privées ( la destitution prochaine de certains directeurs ne serait  pas faite par exemple) et aucune fille avec des cheveux défrisés ne serait première de sa classe. Malheureusement, la réalité est toute autre.

Et si la faille était dans le système éducatif lui-même ?

Par contre, il faudrait chercher dans le système éducatif de ces dites écoles. En effet, certains établissements privés en Mairie de Bujumbura ont un rendement si faible qu’avec même toutes les filles nappy du monde, ça ne changerait rien. Soit les élèves ont un quotient intellectuel bas, soit leurs enseignants ne sont pas compétents. La preuve est que certaines devront fermer dans l’année scolaire prochaine à cause d’un rendement « honteux ».

Certains diront que certaines filles utilisent leur charme(les cheveux défrisés, maquillage, …) pour séduire les enseignants, qui leur donnent des points en échange. Mais pour moi, cela n’empêche pas celles aux cheveux crépus de faire de même. Les exemples pullulent. Il faudrait plutôt se demander comment un éducateur peut succomber aux tentations de son élève. Est-ce à cause des cheveux ?

N’incriminons pas les coiffures, il faudrait plutôt chercher la racine du problème. Que faire pour que même dans les années à venir les Burundais puissent rester les meilleurs élèves de l’Afrique francophone ?

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Les commentaires récents (3)

  1. Très pertinent comme article. Pour quiconque qui connait la réalité du système éducatif et soucieux de changer la donne, eu égard aux resultats scolaires perçus dans le milieu scolaire, il serait décevant de voir une telle mesure qui soit envisagée comme mesure de redressement à ce problème. Mieux toujours de remettre en question, pour le ministère, en menant des concertations, pour renforcer l’efficacité de toute mesure prise.

  2. je suis pour avec cette decision de la ministre.
    en effet, les filles à coiffure difrisée se montre plus considerable que les autres.
    meme à l’université du Burundi, lors de l’integration des nouveaux venus, tout nouveau etudiant se presente avec une tete bien rasée, signe d’egalité avec les autres, ce qui va par suite engendrer la bonne collaboration entre les condisciples.
    De part que ces filles attirent leurs profs par ces mini-jupes, ces cheveux defrisés; ces meme filles font perdre les sens leurs camarades