À Gitega, des coups de canons ont été tirés à la fin de l’investiture du président Ndayishimiye. La même pratique a été observée lors de l’inhumation du « Guide suprême ». Quel message derrière ces tirs ? Pourquoi 21 coups, ni moins ni plus ? D’où vient cette pratique ? Etc. Éléments de réponse.
Le jour où le président Ndayishimiye a pris officiellement les rênes, tout comme lors de l’enterrement de feu président Nkurunziza, l’armée a tiré 21 coups de canons pour exprimer respect et considération au nouveau chef d’Etat et au président défunt.
Le tir des coups de canons est une pratique désormais ancrée dans la tradition de plusieurs pays dans le monde. Différents . Passation du pouvoir, réception des chefs d’Etat étrangers, naissance dans les familles royales dans certaines monarchies, etc. En fait, les coups de canons sont tirés pour manifester un honneur ou fêter un événement joyeux.
Pourquoi le chiffre 21 ?
La tradition des coups de canons à l’occasion des moments importants dans la vie d’un État remonterait au début du 16ème siècle. En France, 101 coups de canons étaient tirés pour annoncer la mort d’un monarque et l’installation de son successeur. , quand le Général De Gaulle inaugura la 5ème République que les 101 coups ont été transformés en 21 coups. De ce fait, on est passé de .
Mais l’origine serait liée à l’histoire de la marine. Les bateaux de guerre se devaient de vider leurs canons avant d’entrer dans un port. Ainsi, ces navires non seulement leur venue mais aussi qu’ils n’avaient pas l’intention de se battre. En s’acquittant de cet engagement, sept coups résonnaient et ce, du fait que les bateaux en disposaient sept.
Progressivement, les marins seraient amenés à en tirer 21 coups. En effet, les canonniers de terre ont réussi à tirer plus vite que les marins et de ce fait, faisaient trois salves quand les marins n’en tiraient qu’une. Ainsi, ces derniers en arriveront à en tirer 3*7 pour contrebalancer.
Seul le président Nkurunziza jusqu’ici…
ont déjà assumé la fonction de président de la République au Burundi, le président « Neva » y compris et ce depuis « la Révolution » du capitaine Michel Micombero du 28 Novembre 1966. Parmi eux, bien-sûr en plus de celui en exercice, trois sont en vie (Buyoya, Ntibantunganya, Ndayizeye). Pour les 5 qui sont déjà décédé, seul feu président Nkurunziza a eu droit aux 21 coups de Canons lors de son enterrement.
qui inaugura la 1ère République est mort à 43 ans en exil forcé, à Mogadiscio (Somalie) en août 1983. C’est même à peine que son corps sera rapatrié pour un enterrement dans sa propriété en commune Rutovu de la province Bururi, au sud du pays.
Son tombeur s’opposa dans un premier temps au rapatriement de la dépouille mortelle mais finira par se raviser. Néanmoins, il imposera la limitation du nombre de ceux qui devraient assister à l’enterrement de l’ancien président mort très jeune (43 ans). Dans de telles conditions, il serait aberrant de penser que a eu droit aux honneurs dus à son rang.
Le président Ndadaye, assassiné le 21 octobre 1993, a eu droit aux funérailles nationales. Mais il n y a pas eu de tir des 21 coups de canons. «Je n’ai pas entendu un seul coup de canon», témoigne Léonard Nyangoma, compagnon de lutte du héros de la Démocratie, présent lors de l’enterrement des « martyrs de la Démocratie » .
Et pour ce qui est du président Cyprien Ntaryamira mort le 6 avril 1994 dans l’avion du président Habyarimana qui les transportait en provenance d’Arusha, non plus il n’aura pas droit aux 21 coups de canons à l’instar de son successeur de loin, Pierre Nkurunziza.
Et quant au président Bagaza mort en mai 2016, le mais l’armée dont le colonel président fut l’un des grands architectes ne tira pas les 21 coups de canons.
Des cartouches à blanc
Tradition républicaine en France depuis 1958. Tradition dans beaucoup de pays et ce, pour différentes raisons. Visiblement, le Burundi leur emboîte le pas. En plus de l’assermentation du Général-Major Evariste Ndayishimiye et l’enterrement de l’ancien président Nkurunziza, 21 coups de canons ont été tirés lors de l’investiture de ce dernier au Palais des congrès de Kigobe, .
Une évidence, cette pratique sème la panique parmi les Burundais, les autorités y compris, en raison du manque d’information. Ainsi, il sied que l’armée entreprenne des actions d’explication par rapport aux 21 coups de canons. Le « n’ayez pas peur » lancé quelques minutes avant le signal ne suffit pas.
En attendant que l prenne l’initiative, je me permets d’apprendre à mes concitoyens, que seules des balles à blanc sont tirées. En réalité, ce n’est que la poudre et une bourre légère destinée à faire du bruit !
Voilà,je viens de remplir mes vides.
J’avais posé cette question à mes cotelespectateurs lors de la prestation de serment de Neva,mais personne n’a parvenu à me répondre.
Yaga est mon meilleur prof.
Après avoir compris la dependance affective dont je souffre,je viens de gagner une autre connaissance
J’ai seulement deux remarques: 1) ces 21 coups de canon sont une pratique qui nous vient tout droit des pays des colons. Cette tradition a pourtant séduit le nouveau Président malgré son discours anticolons. 2) J’ai aussi mais vaguement compris qu’on nous annonce officiellement l’entrée du Burundi dans l’ère du militarisme, comprenez bien la prépondérance de l’élément militaire dans la vie d’une société.
Merci beaucoup pour votre information