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Fonds national routier : Combien paie l’usager pour l’entretien des routes ?

Le réseau routier est en piteux état. Les automobilistes en font les frais. Pourtant l’Etat a mis en place un fonds national routier, alimenté par les automobilistes. Sur chaque litre de carburant acheté, tout automobiliste paie 80 BIF. Coup de projecteur sur l’argent encaissé par ce fond.

La circulation est en passe de devenir un véritable casse-tête à Bujumbura pour les automobilistes en raison du piteux état du réseau routier. Le boulevard Lt-Gnl Adolphe Nshimirimana qui traverse les quartiers de Ngagara, Mutakura et Carama de la commune Ntahangwa est une parfaite illustration de l’état de délabrement de la voirie urbaine. A certains endroits, de véritables cratères se sont creusés, au grand dam des usagers.

Un cauchemar pour les usagers

Le vieillissement des chaussées et la dégradation très avancée de la couche de bitume sont tels que la circulation est devenue très difficile dans certains quartiers de Bujumbura. La situation se complique davantage en cas de pluie. Les voies sont parsemées un peu partout de flaques d’eaux de pluies qui remplissent d’énormes trous au milieu des routes.

D’après la structure récente du prix du carburant, l’Etat perçoit au moins trois sortes de taxes sur chaque litre de carburant vendu. Il s’agit de la taxe carburant, des droits d’accise et de la TVA. A titre illustratif, le 07 octobre 2020, sur chaque litre d’essence vendu, il percevait 210Fbu comme taxe carburant, 246,410 BIF comme droits d’accise et 334,71 BIF comme TVA, soit un total de 791,12 BIF. 

Plus de 50 milliards BIF collectés en 3 ans

En plus de ces taxes ci-haut citées, l’Etat implique financièrement les usagers dans l’entretien des routes. Pour ce faire, il a mis en place un fonds national routier. Ce dernier est alimenté par les automobilistes. Sur chaque litre d’essence ou de gasoil acheté, le consommateur paie 80 BIF destinés à l’entretien du réseau routier national. 

A noter que cette somme représente plus de la moitié de la marge bénéficiaire des grossistes et des détaillants du carburant. Le commerçant grossiste gagne 90 BIF par litre tandis que le détaillant encaisse 65 BIF. Au total, les commerçants impliqués dans ce business empochent de 155 BIF par litre. 

A quoi a donc servi tout cet argent ?

A titre d’exemple, selon la publication de l’ISTEEBU, en 2019 le Burundi a importé 116 millions de litre de gasoil et 92,4 millions de litres d’essence. Au total, les véhicules ont consommé 208,4 millions de litres de carburant. De 2017 à 2019, la quantité d’essence et du gasoil consommée se chiffraient à plus de 655,8 millions de litres. A cette époque, les automobilistes payaient 80 BIF sur chaque litre de carburant acheté. Pendant cette période, le fonds national routier aurait donc perçu plusieurs dizaines de milliards de BIF. A quoi a donc servi tout cet argent, vu l’état actuel de la voirie urbaine ? Notons cependant que depuis presque une année, la Mairie a commencé à boucher les nids de poules. Pourvu que ça dure !  

 

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