La capitale kenyane, qui accueillait les matchs du Road to BAL 2025, gardera sans aucun doute dans ses annales les exploits de l’équipe burundaise Urunani, non seulement pour ses exploits sur le terrain (8 victoires sur 9 matchs), mais aussi pour le dévouement de sa base fidèle de supporters. Toutefois, le niveau du fair-play burundais interroge. Ce blogueur semble avoir été écœuré par le comportement de certains de ses compatriotes.
Puis-je commencer mon petit récit par le comportement des supporters des clubs ? Merci de me le permettre. Ooooh… « abafana »! C’est vrai qu’ils créent de l’ambiance, qu’ils démontrent leur dévouement à leurs équipes. Peut-on imaginer le Département des sports, notre « Arena », sans les tambours, les vuvuzelas et les beaux hymnes et chants des supporters d’Urunani ? Les verts et blancs de Dynamo ne peuvent non plus s’empêcher de vibrer tout autour, quitte à chauffer à blanc même la tribune des VIP (qui, avouons-le, ne supportent pas souvent Urunani), ou encore ceux de Remesha qui, eux aussi, font monter la pression d’un cran ? Ils mettent d’ambiance sur et en dehors du terrain, et c’est à encourager.
Cependant…
Ce lundi, Urunani a perdu son match, sa première et unique défaite de la compétition, contre Kriol Star du Cap-Vert (82-90). Les commentaires, d’amertume, les autres de joie, ont fusé de partout. Tout cela est normal, les rivalités, c’est comme ça. Mais jusqu’où ? Idéaliste que je suis, je me disais que, normalement, une équipe qui participe à une compétition internationale ou régionale ne porte pas seulement les couleurs de son équipe, mais aussi celles du pays. Je pensais que les rivalités entre les supporters des différentes équipes allaient s’estomper le temps de la compétition. Tout au moins, je croyais que certains allaient essayer de tempérer leur hargne, d’autant plus que l’équipe sortante renforce souvent son effectif avec les meilleurs des autres équipes, ces « rivaux » en question. Mon optimisme s’est révélé être une vraie utopie. Dans un groupe WhatsApp, après la défaite d’Urunani, je me régale à parcourir les messages, tellement ils sont nombreux que mes yeux peinent à suivre. Je tombe sur un message déplacé d’un anti-Urunani pur et dur. Il était tellement content de la défaite qu’il s’est mis à injurier les joueurs : « Ya mbwa Boissy, ntaco yobona ». Il y a bien d’autres messages haineux les uns plus que les autres.
Pour moi, c’était une aberration, une insulte au basketball burundais et aux supporters de toutes les équipes de la Febabu. Je comprends qu’on puisse être content que ses rivaux perdent ou sortent même du tournoi. Mais il faut savoir établir les limites du fanatisme. Quelqu’un du même groupe dira plus tard : « Vous ne voyez pas qu’il nous sera difficile de guérir des haines et des querelles inter Burundais si on parvient à lancer de tels messages dans le monde sportif ?»
Pour l’amour du ballon orange…
Le plus grand et noble principe qui régit le monde du sport est le fair-play. Les exploits d’Urunani cette année ou de Dynamo l’an passé ne font que placer le basketball burundais à un autre niveau. Bien plus encore, c’est l’image du pays qui est redorée à l’international. Au lieu d’endurcir les cœurs par des haines insensées, il vaut mieux se réjouir de la réussite d’une équipe locale, même si ce n’est pas celle qu’on aime.
En ces moment où nos ambassadeurs combattent pour le pays, il faut faire taire les dissensions internes, voire même faire abstractions de tous les maux qui gangrènent notre basketball national. Comprenez-moi bien : je ne dis pas que les rivalités (mais toujours avec fair-play) sur le terrain du Département des sports doivent cesser. Nous en avons amplement même besoin pour le bien du jeu. Mais quand une équipe burundaise défend les couleurs nationales, les supporteurs, quelques soient leurs équipes de prédilection, devraient savoir faire cause commune.