Le Burundi entre dans une période cruciale. Le référendum de 2018, les élections de 2020 attisent toutes passions. Pour le blogueur Rivardo Niyonizigiye, cette période très délicate doit être bien gérée, si on veut éviter qu’elle prenne une tournure dramatique.
« Tuzobahongora amenyo » (on va leur casser les mâchoires), « ni uguta mu mutwe » (il faut viser la tête), « tuzobatuza » (on va les exiler)… . De tels propos, en 2018 ? N’est-ce pas une honte pour le pays, à la société burundaise toute entière ? N’est-ce pas une marche sur place? N’est-ce pas un dérapage ? N’est-ce pas un acte qui ternit l’image du Burundi ? Des tels propos rappellent des années noires qui ont précipité le pays dans l’obscurité. Pourtant, des audio, des vidéos et des messages d’intimidation ne cessent de circuler sur le web. Des messages qui nous font craindre le pire.
Élections mal gérées, futur du pays hypothéqué
Si on ne change pas le tir, je crains pour un futur incertain de notre pays. Si on continue sur cette lancée, à quoi ressembleront les campagnes de la veille des élections de 2020 ? Et les élections proprement dites ? Et la période post-électorale ?
Tout le monde se souvient du traumatisme que nous ont laissé les élections de 1993. Jusqu’aujourd’hui, on en souffre. Le pays en pâtit. Des cœurs saignent encore. Entendre aujourd’hui des mots aussi violents, me fait craindre qu’on n’a rien appris de l’Histoire. Les crises cycliques qu’a connues notre pays étaient des conséquences de la violence verbale qui a fini en violence physique. Pourquoi refaire ça encore ?
Il est temps qu’on ait des élections différentes des précédentes. On doit évoluer. Montrer que le rendez-vous avec les urnes c’est vraiment une occasion de donner la voix au peuple, et non le temps des intimidations, de la violence. Les plaies de 2015 et celles des années précédentes n’ont pas encore cicatrisé. Soyons prudents !
A relire:
- Élections 2020 : s’inscrire, un droit ou une obligation?
- [Référendum] «La réforme constitutionnelle en cours ne vient pas enterrer les accords d’Arusha »
- Elections 2020 : une nécessité, mais à quel prix ?