Lorsque les injonctions à toujours voir le verre à moitié plein se transforment en une attitude de « tout ira mieux demain » quelles que soient les circonstances, nous entrons dans le monde de la positivité toxique. Cette notion, si souvent célébrée sur les réseaux sociaux, est loin d’être aussi bénéfique qu’elle en a l’air. Bien sûr, nous aspirons tous à être heureux, à voir le côté positif des choses, mais la réalité est bien plus complexe.
« Votre seule limite, c’est vous », « Le bonheur est un choix »…Ces citations qui défilent sans cesse sur les réseaux sociaux, bien qu’elles puissent être inspirantes, peuvent parfois créer un sentiment de culpabilité chez ceux qui ne se sentent pas constamment heureux ou motivés.
Mais, dites-moi, c’est qui cette personne qui peut être positif en permanence ? Le souci est que cette « norme » de positivité constante peut faire taire les émotions négatives, créant ainsi un terrain propice à la positivité toxique.
L’évitement des émotions négatives : un péril pour la santé mentale
Au lieu de faire face à la tristesse, la colère ou la frustration, la plupart des gens les répriment et les cachent derrière un masque de bonheur. Car oui, dans un monde où les selfies sont rois, où l’on publie des photos de nos repas sur les réseaux sociaux et où l’on s’efforce de toujours paraître sous son meilleur jour, il faut savoir enfermer sa frustration, sa colère et sa tristesse au plus profond de son être pour ne pas passer pour le ou la rabat-joie de service.
Après tout, pourquoi se laisser submerger par des émotions désagréables quand on peut simplement les ignorer ? Après tout, qui a besoin de catharsis ou d’exprimer ses émotions désagréables quand on peut simplement les ignorer, les reléguer dans les recoins les plus sombres de notre être ?
Mais si au lieu de rechercher la positivité à tout prix, on promouvait l’authenticité ? Reconnaître et exprimer ses émotions, négatives ou positives, est essentiel pour une bonne santé mentale. La positivité toxique ne fait que perpétuer le mythe de la perfection constante, en oubliant que la vraie positivité réside dans l’acceptation de soi, avec toutes ses émotions. Elle réside dans l’authenticité émotionnelle, le soutien mutuel et la compréhension. Alors, au lieu de dire à l’autre « reste positif, ejo ni heza », disons-lui plutôt : « Reste authentique », car c’est dans l’acceptation de soi, avec toutes ses émotions, que se trouve la vraie positivité.