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L’écoute active : mode d’emploi d’un psychologue

Il existe plusieurs sortes de traumatismes et leurs causes sont différentes. La personne traumatisée aimerait guérir de cette blessure sans trop savoir quoi faire. Au service des orphelins pendant plus de 20 ans, le psychologue Bigirindavyi Prime nous explique comment aider une personne traumatisée à sortir de sa carapace grâce à l’écoute active.

1. De l’humanité professionnelle 

Le psychologue doit être éveillé et garder tous ses sens aux aguets pour ne rien louper. Et donc en premier lieu, il devra écouter le traumatisé à trois niveaux : avec les oreilles, les yeux et le cœur. 

Les oreilles pour écouter attentivement tous les détails de la vie du blessé. Les yeux lui serviront à voir et apprécier car même avec les mimiques, une personne peut extérioriser son désespoir. Donc aucun geste ne doit échapper au psychologue.

Enfin, le psychologue doit être empathique et c’est là qu’intervient le cœur. Avec son cœur, le psychologue va pouvoir se mettre à la place de son patient. Par exemple, dans une situation de crise, on recueille un orphelin qui a passé une semaine à se cacher dans la forêt. Il tremble et sue de partout. Le psy essaiera de comprendre son histoire et l’aider à se surpasser afin qu’il puisse s’intégrer dans le groupe d’autres orphelins.

Mais comment y parvenir ? Sera-t-il capable de parler ouvertement ? Pourra-t-il être sincère ?

Le psy veille à ce que ses besoins primaires soient d’abord respectés. S’il remarque que les habits de l’enfant sont usés après une interminable semaine de fugue, les assaillants à ses trousses, il doit lui proposer de prendre une douche, lui donne des habits propres pour qu’il se sente bien dans sa peau. 

Ensuite, calmer sa faim et étancher sa soif seront les gestes dont il aura le plus besoin. Ce n’est qu’après ces moments qu’il serait à mesure de parler de lui.

Nous n’allons pas oublier que le psychologue doit inspirer la confiance et l’empathie au traumatisé. Il doit inspirer la protection au patient, afin que ce dernier se sente suffisamment en confiance pour pouvoir confier ses souvenirs les plus douloureux. 

2. Place à l’écoute alors… 

Ecouter activement un traumatisé, c’est comme donner de l’oxygène à un asphyxié. Les bons gestes et le maximum d’attention seront d’une grande utilité pour le patient.

La personne traumatisée va essayer de raconter toute son histoire. Mais cette étape est très douloureuse pour le patient car ce dernier revit les scènes horribles qu’il souhaiterait ne jamais vivre, même pas dans le rêve. Cela l’aide à se surpasser, à quitter sa zone de confort, le pousser à puiser dans son vécu cette force dont il a besoin pour pouvoir vivre dans la communauté, sans avoir à infliger ses souffrances  aux autres.

Parfois cela suscite trop d’émotions, et certains patients tentent même de dramatiser ou d’amplifier ce qui s’est passé. Dans ce cas, le psychologue doit interagir avec son patient en lui posant des questions, ou en reformulant ce que le patient a déjà dit.

Cela va aider le psychologue à être sûr d’avoir bien compris, de corriger les erreurs d’interprétation personnelle et de faire la part entre le traumatisme et la réalité, sans toutefois minimiser la souffrance de son patient. Il capte tous les émotions du patient.

Cela montre également à la personne traumatisée que le psychologue ressent de l’empathie à son endroit et qu’il est resté attentif. Il se sent accepté et cela l’incite à poursuivre ses efforts d’expression plus clairement.

3. A quand la guérison complète ? 

Cela dépend d’une personne à une autre. Pour certains, ça ira de soi, tandis que pour d’autres cela prendra du temps et demandera beaucoup d’efforts de la part du patient.

Tout réside dans sa volonté de guérir. Et cela débute par la résilience qui est connue comme « une acceptation inconditionnelle » de son histoire. Certains vont développer un caractère très protecteur par rapport aux autres.

Par exemple, dans un orphelinat où il y a beaucoup d’enfants, le plus âgé qui a toujours souhaité être aidé en vain, voudra toujours protéger les plus faibles et les plus petits.

Il ne pourra pas dénoncer les erreurs de ses protégés de peur de les voir pleurer ou tristes une fois punis. Sa phobie des larmes et de la souffrance ressurgit d’un coup et il ne veut pas voir les autres souffrir. Mais, il y a aussi ceux qui ont tendance à infliger aux autres le mal qu’ils ont vécu, qui les traitent comme eux ont été traités, ce qui par conséquent détruit le traumatisé lui-même en le transformant en bourreau pour son entourage. C’est le cas des pervers narcissiques.

 

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