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Échange des billets : trois solutions pour réduire les files d’attentes dans les banques

Une durée de 10 jours a été donnée par la Banque de la République du Burundi pour échanger les anciens billets de 5000 et 10 000 Fbu contre les nouveaux. À quatre jours de la date butoir, que ce soit dans le transport en commun ou au marché, personne ne veut prendre les anciens billets. Du coup, les Burundais n’ont d’autres choix que de presser le pas, en masse, vers les banques. Comment alors réduire les interminables lignes d’attente ?

Accueil lacunaire, lenteur abusive, guichets sans agents, … les banques au Burundi étaient déjà ce lieu où les clients ressortent avec l’envie d’insulter tout le personnel. Ces jours-ci, les choses se sont empirées avec la mesure de la BRB, plaçant les banques au centre de l’opération d’échanger des anciens billets de 5 000 et 10 000 Fbu contre les nouveaux. Les lignes d’attentes sont cauchemardesques et interminables.

Ce samedi 10 juin, alors que la BCB agence Gitega ouvrait ses portes à 10h, il y avait déjà du monde à 8h du matin. « J’attends depuis des heures sur une file qui n’avance pas. Il y a plus de 150 personnes devant moi alors que la banque n’a même pas ouvert ses portes », confiait Paula Ndayizeye, une cliente de la banque. Sur son visage, comme pour la plupart de ceux qui squattent ces lignes, frustration, anxiété, et mécontentement se lisent facilement. 

Que faire pour réduire ces lignes d’attente ? Voici trois solutions :

1. Changer la façon de travailler

Tenez ! Sur les quatre guichets de la banque, seuls deux sont fonctionnels. En plus, par manque de calculateurs automatiques de billets, les agents doivent compter à la main toutes les sommes d’argent que les gens déposent. Et à partir de midi, un employé doit aller manger, laissant alors un seul guichet fonctionnel. Là, l’adage qui dit « Kugira umwana i Mwaro » a tout son sens car les gens connus par l’un ou l’autre agent, passent devant sans faire la file. Un désordre qui fait encore traîner les files. 

Ainsi, changer la façon de travailler des banques est une nécessité. Les banques devraient faire fonctionner tous leurs guichets, et chaque guichet devrait avoir son calculateur automatique de billets sans oublier de combattre les va-et-vient des agents et la corruption sociale qui y règne.

2. Favoriser le Mobile Banking

Le mobile banking est une innovation qui a permis aux personnes sans compte bancaire, surtout en milieu rural, de garder leur argent dans des portefeuilles mobiles liés à leurs numéros de téléphone. Au lieu que vingt personnes par exemple se présentent à la banque ces jours-ci, un agent de Lumicah, Ecocash, Bancobu Inoti ou Pesaflash pourrait recevoir l’argent de ces vingt personnes et le déposer dans leurs téléphones, et ainsi, ce serait le seul agent qui se présenterait à la banque à la place de ces vingt personnes, réduisant les lignes d’attentes.

Malheureusement, ces jours-ci, même les agents de cette banque mobile ne veulent plus prendre les anciens billets. La BRB devrait alors impliquer les agences de Télécom qui font le mobile banking, en leur fournissant les nouveaux billets, pour que ces derniers puissent faire échanger les anciens via le mobile money.

3. Descente sur terrain

Selon un rapport sur l’offre des services financiers, en 2015, le taux de bancarisation était à 25,74 %, et les points de services bancaires étaient inégalement répartis sur le territoire national. Sur les 678 guichets que comptait le pays, 10 communes avaient chacun un seul guichet, 82 communes entre 2 et 4 guichets, 18 communes entre 5 et 10 guichets, 6 communes entre 11 et 20 guichets tandis que les 3 communes de la Mairie de Bujumbura avaient plus de 20 guichets bancaires. Un défi pour les gens qui n’ont pas de compte bancaire, et qui doivent faire des kilomètres pour faire la queue dans les banques en vue d’ouvrir des comptes bancaires. Il y a aussi ceux du milieu rural qui ne trouvent pas facilement une banque à proximité pour échanger les anciens billets.

La BRB devrait dès lors engager des agents qui sillonneraient tout le pays surtout en milieu rural, avec des sommes de nouveaux billets, pour échanger les anciens billets dans des lieux publics comme les marchés et les églises, en vue de désengorger les banques.

La gestion des files dans les banques en cette période où il ne reste que quatre jours pour arriver à la date butoir du 17 juin est cruciale.

 

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Les commentaires récents (1)

  1. Hello @Yaga, merci pour l’initiative de couvrir cet événement et de proposer les pistes de solutions possibles.

    sur la première, je vous soutiens et je suggérerais à la BRB d’élaborer un protocole de conduite régissant les relations Banque-client ayant un caractère contraignant.

    Pour les 2 autres suggestions (2&3), je les trouve incomplètes et risqueraient de d’entraver les objectifs de la BRB qui sont à l’origine de la mesure prise de changer les billets de 10 mille et 5 mille qu’elle estime qu’une petite partie est encore en circulation (40% d’après l’article de la presse IWACU.