Dans deux jours, on commémorera le 55ème anniversaire de l’assassinat d’un héros national, le prince Louis Rwagasore. Jean Prudent Nduwayezu s’interroge sur l’héritage de cet homme qui s’est battu pour l’indépendance du Burundi. Malgré des constats amers sur un pays qui semble aller à vau-l’eau, le bloggeur veut garder espoir et rêve du jour où on marchera sur les traces du Prince.
Déjà 55 ans que tu as quitté le monde. Tu étais un homme politique courageux, nationaliste, patriote. Tu étais un chrétien qui avait compris l’Évangile et voulait appliquer son message : l’égalité, la justice et l’amour.
En effet, toi et ta famille dynastique avez fait l’expérience de l’humiliation, de l’exploitation, c’est pourquoi tu avais une aversion sainte des colons et de leur système, cette classe capitaliste coloniale dont la loi n’était pas le bien être de tout le monde mais la course au profit individuel, l’accumulation accélérée des richesses et l’exploitation des peuples opprimés.
Oui, cette aversion était sainte car elle ne visait que la liberté du peuple, le délivrer des mains de ses bourreaux comme Moise avait délivré des israélites des griffes de Pharaon.
Affolée, cette classe a été obligée de réagir contre toi, et t’a assassiné. Mais par cet acte, tes actes et ta vie ont trouvé une signification, impérissable.
Tes idéaux nous manquent
Ta logique de ne pas recourir à la violence nous fait défaut. Tu es tombé entre les mains violentes d’hommes mal intentionnés mais tu n’as jamais cédé à la violence. Oui, cher prince tu avais une belle philosophie car la violence pollue le pays, sème la mort, et prépare le terrain pour des conflits encore plus grands.
Parmi les gens qui t’ont exécuté, tes frères de sang royal. C’est une grande trahison. Aujourd’hui beaucoup de frères et sœurs sont victimes de la trahison de leurs proches et connaissent des humiliations innommables dans des maisons de détention ou des camps de réfugiés, s’ils ont eu la chance de ne pas être exécutés.
Tes frères se sont associés à des étrangers pour t’éliminer. Nous assistons au même scénario aujourd’hui, où les opposants comme les loyaux du pouvoir de Bujumbura veulent coucher avec n’importe qui, pourvu d’arriver à leurs fins.
Une lueur d’espoir…
Cher prince, je reste convaincu qu’un jour tu te réjouiras, de là où tu te reposes dans le royaume de nos aïeux, des fruits d’une œuvre que tu as amorcée.
J’ai le pressentiment qu’un jour tous les burundais, hutu, tutsi, twa, toutes formation politiques confondues chanterons pour cette cause que tu as tant défendue jusqu’à y laisser ta vie : l’amour, la concorde, et le progrès.
Je ne crois pas. Imana ibamenya bataravuka. Ikabibaha.
Imana niyo igena abami. S,umwana w,umuntu.