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L’Agence de Développement du Burundi, tourne-t-elle au ralenti ?

La lenteur des services offerts par l’Agence de Développement du Burundi (ADB) est décriée par la population. Les responsables de cette institution censée appuyer l’accélération du développement évoquent les raisons à l’origine de ces problèmes. Notamment, ceux liés au flux croissant de demandeurs de services à cette agence et l’insuffisance de la logistique.

Leader de la promotion du développement et facilitateur des affaires au Burundi, l’ADB peine à satisfaire sa clientèle. Alors qu’elle joue le rôle de promoteur des affaires, cette institution semble ne pas tourner en bonne et due forme. Ce jeudi 31 août, nous nous sommes rendus dans les offices de cette agence chargée de faciliter et de soutenir le développement national. Il était autour de 9 heures du matin quand nous sommes arrivés dans les locaux de l’ADB. Des dizaines de personnes étaient déjà sur place à attendre qu’elles soient accueillies. Il faut s’armer de patience. Ceux qui sont pressés finissent par abandonner. Tellement il faut du temps pour faire enregistrer son entreprise. 

La grogne des demandeurs de service 

Nous avons alors essayé d’échanger avec quelques demandeurs de services. Ils ne sont pas là pour les mêmes raisons. Les uns veulent faire enregistrer leurs nouvelles entreprises. D’autres étaient venus demander la suite de leurs dossiers, soumis depuis plusieurs semaines. L’acquisition du numéro d’identification fiscale (Nif) est devenue un véritable casse-tête. « Plus d’un mois déjà que j’attends mon Nif. Cela alors que mon ami, avec qui nous avons soumis les dossiers ensemble, l’a déjà obtenu après seulement deux semaines », se plaint, en colère J.K qui vient d’avoir une discussion un peu musclée avec un employé. 

Une autre personne témoigne : « Il y a presque deux mois que je cherche un numéro de Nif ». Une perte de temps qui, selon cette personne, constitue un problème, car il est fonctionnaire. 

Un cadre du ministère de Commerce qui n’a pas voulu que son nom soit dévoilé, indique que la sous-performance de l’ADB constitue un gros problème pour le développement des affaires au Burundi. Un employé de cette agence, quant à lui, affirme que la coupure de l’électricité et l’instabilité de la connexion internet tuent le travail.

A part cette la longue attente remarquée après la soumission des dossiers, les demandeurs de services doivent aussi attendre longtemps avant d’être reçus par les agents de l’ADB. A midi, tout le monde doit sortir. Une phrase d’un employé   résonne toujours dans mes oreilles : « C’est l’heure du repos. Revenez à 14 heures ». Les demandeurs de services sont mis à la porte et doivent soit partir, soit attendre sous le soleil, la réouverture de la salle d’attente.  

Des problèmes logistiques…    

Les responsables confessent et expliquent les raisons de cette situation. Selon Antonine Ciza Batungwanayo, chargée de la communication à l’ADB, cette institution reçoit beaucoup de demandeurs de service. Selon elle, il y a eu beaucoup de campagnes encourageant la population à faire enregistrer leurs entreprises. Ciza Batungwanayo rappelle que l’ADB est désormais la seule institution à délivrer ce document au niveau national. Cela, alors que l’OBR appuyait auparavant dans cette activité. 

La porte-parole de l’ADB a également souligné le défi lié aux coupures intempestives de l’électricité. « Nous possédons un groupe électrogène auquel nous faisons recourt en cas de coupure d’électricité, mais il y a eu des périodes de pénurie de carburant », a expliqué Mme Ciza Batungwanayo. Selon elle, l’ADB fait face à un problème logistique. 

Cependant, Mme Batungwanayo affirme que son institution travaille à améliorer ses services, notamment en digitalisant certains, comme la gestion des exonérations. L’ADB travaille également sur plusieurs projets en l’occurrence celui de mettre à la disposition des investisseurs, les études sur les projets bancables pour un guide complet sur les opportunités d’investissement au Burundi.  

Selon ses missions , ADB est une institution maîtresse de la promotion des affaires et de l’image du Burundi auprès des investisseurs nationaux et étrangers. Une logistique suffisante, une main d’œuvre de qualité et une meilleure organisation sont incontournables pour un soutien complet au développement national.

 

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