L’absence d’éclairage public plonge la capitale politique dans le noir une fois la nuit tombée. Une situation propice au banditisme, aux accidents sans oublier les actes criminels. Inquiète, la population urbaine de Gitega demande une intervention urgente.
Le jour, Gitega est une ville vibrante avec des habitants qui vaquent à leurs occupations quotidiennes. Le grand marché et ses petits satellites regorgent de produits frais, les écoles résonnent des rires d’enfants et les rues sont animées par le va-et-vient incessant des habitants. Cependant, dès que la nuit tombe, une atmosphère lourde s’installe. Les rues se vident progressivement, les commerçants baissent leurs rideaux et les habitants se dépêchent de rentrer chez eux. L’obscurité enveloppe la ville, et avec elle, les craintes de ses résidents. La capitale politique s’endort et bonjour le banditisme, les actes de sabotage et les accidents.
Pour de nombreux habitants de Gitega, l’absence d’éclairage public est devenue une réalité avec laquelle ils doivent composer. « Sortir après la tombée de la nuit est devenu un véritable défi », témoigne Marie Harerimana, une mère de famille. « Je crains toujours pour la sécurité de mes enfants lorsqu’ils rentrent de l’école après la tombée de la nuit. Les rues sombres ne me rassurent pas. »
Des nuits de tous les dangers
Il importe de souligner que les quartiers Mushasha, Shatanya et Musinzira, principalement résidentiels et abritant de nombreuses écoles, sont régulièrement plongés dans l’obscurité totale dès la tombée de la nuit. Situation similaire pour les quartiers Bwoga 1 et 2, eux aussi dépourvus de lampadaires malgré leur position stratégique le long de la Route Nationale numéro 1 (RN1), à proximité du palais présidentiel. Cette absence d’éclairage urbain n’est pas sans conséquences . Il y a deux semaines, alors que Joseph Nduwimana rentrait paisiblement de son travail, il s’est pris le pied dans un égout dont le couvercle avait été volé. Quant à Aline Kaneza, elle s’est fait dérober son portable par des bandits à proximité du bar nommé Kungoma. Ces incidents illustrent tristement les conséquences de l’absence d’éclairage public dans la capitale politique.
Joseph Ndihokubwayo, commerçant de la 3ème avenue à Magarama, partage ces préoccupations : « Les vols et les agressions sont devenus monnaie courante dans notre quartier. Nous nous sentons vulnérables et impuissants face à cette situation. Nous avons besoin de plus de lumière pour nous sentir en sécurité. »
Les cas de dégradations sont également en hausse, compromettant les infrastructures vitales et les services publics.
L’absence d’éclairage public dans ces quartiers a entraîné des conséquences graves. Tous les couvercles des bornes d’adduction d’eau ont été systématiquement volés, laissant des trous béants et dangereux sur les bas-côtés des routes. Pire encore, les égouts sont à ciel ouvert et constituent des pièges dangereux pour les piétons.
En plus de cela, les accidents de la circulation augmentent en raison du manque de visibilité, et par la même occasion mettent en péril la vie des piétons et des conducteurs. L’éclairage public n’est pas un confort, c’est une nécessité pour la sécurité et le bien-être des citoyens. Son absence exacerbe les problèmes sociaux et économiques. Une action urgente s’impose pour remédier à cette situation et garantir la sécurité et le bien-être des habitants.
A l’issue d’une audience avec le ministre en charge de l’Énergie, Ir. Ibrahim Uwizeye, en décembre 2021, une équipe d’experts de l’ambassade du Japon au Burundi avait visité les différentes rues de la ville de Gitega en compagnie d’Ir Khamissi Selemani, secrétaire permanent dudit ministère. L’objectif de cette visite était d’étudier la faisabilité d’un projet d’éclairage public solaire. Cependant, la concrétisation dudit projet se fait toujours attendre.