Le football européen est bientôt de retour. Le week-end du 11 août, les plus grands joueurs de la planète foot refouleront le tapis vert. Et avec eux, armés de passion, d’obsession, des fois même de rage, les milliards de fans du ballon rond reprendront leur obsession.
C’est un samedi après-midi, le soleil tape fort et comme la plupart des jeunes de cette ville, je me hâte de trouver refuge dans l’ombre d’un bar familier, un parmi les mythiques bars Chez Gérard, direction comptoir. Salutations amicales, et me voilà servi d’une bière fraîche. Un coup d’œil vers la télé et je remarque qu’on regarde une chaîne de films. Chose inhabituelle, le manque se ressent.
En effet, ce n’est pas un secret, mais habituellement à cette heure-ci du week-end, les fanatiques du ballon rond, nous sommes déjà corps et âme plongés dans la passion à supporter nos équipes favorites en train de jouer à des milliers de kilomètres, en Europe. Et je ne suis pas le seul à faire ce constat. Un groupe de gens à côté de moi discute de football, analyse et prédiction sont à l’honneur. Manque de match, chacun vante les coups de Mercato (période de transferts de joueurs) de son équipe. Qui n’est pas au courant de la saga Mbappe et des sommes mirobolantes évoquées. Chacun donne son opinion, tous devenus des analystes du comportement humain.
Un peu plus tard, une autre interaction vient illustrer ce manque qu’a laissé le football. Un monsieur, la bedaine flanqué du logo Rakuten (partenaire officiel du FC Barcelone), arrive au bar et immédiatement se réjouit d’y voir une connaissance, « Ça faisait bien longtemps mon ami ». La raison, on ne se connait que dans ce décor du monde de foot. Et c’est bien le cas de nombreux d’autres réunis par cette même passion.
Le football manque également aux tenanciers des bars
Ne vous méprenez pas, les bars sont toujours bondés le week-end. Mais pas autant qu’un week-end de match. « Quand il y a match à la télévision, la place est pleine, tant de jeunes que de personnes âgées, tous venus supporter leurs équipes. Et nos ventes s’en ressentent également », m’indique le gérant du bar avec qui je discute. Et comment ne pas remplir la place ? Personne n’aime regarder le match seul dans son sofa à la maison. Faute d’être au stade en Europe, le bar est une arène qui s’en rapproche assez, avec son mélange de cris, de discussions enragées.
Bientôt, on assistera de nouveau à des comportements qui pourraient passer d’étranges, voire inexcusables pour les non-initiés. La planification de la vie sociale qui se fera désormais selon l’horaire des matchs du week-end. Surtout, ne mentionnons pas ces braves gens qui, dans l’incapacité de se dérober de certaines obligations sociales, iront jusqu’à streamer en toute discrétion les matchs sur leurs smartphones.
À René Frégni qui disait : « Tous les matins, dans tous les bistrots du monde, des prairies d’Islande aux confins de la Terre de Feu, de la Sibérie la plus Orientale à Manosque, le Football embrase le cœur de milliards d’hommes qui s’éveillent », les amoureux de ce magnifique sport nous répondons : « Vivement ces matins! »
Très belle analyse.
Il a une plume magnifique