Les histoires d’enfants qui mènent la vie dure à d’autres enfants à l’école, on en entend très souvent parler. Vous l’avez sans doute vécu vous aussi. Malheureusement, ce phénomène est souvent considéré comme banal autant par les enseignants que par les parents. Erreur. Le harcèlement scolaire peut avoir des conséquences graves sur l’enfant qui le subit : isolement total, dépression et dans le pire des cas, suicide.
Un jour, ma nièce de 6 ans nous a annoncé tout de go qu’elle ne voulait plus jamais retourner à l’école. La raison ? Un petit garçon de sa classe passait son temps à l’embêter. Il la tapait et lui volait ses affaires. La maîtresse, heureusement, fut vite mise au courant et le changea de place, non sans avoir grondé ce petit camarade. Ce dernier, après les réprimandes de la maîtresse changea de comportement et la laissa tranquille.
Le harcèlement scolaire : qu’est-ce que c’est ?
Nicole Catheline dans son livre « le harcèlement scolaire » affirme que ce terme désigne une conduite intentionnellement agressive adoptée par un ou plusieurs élèves qui se répète et qui dure. Les harceleurs cherchent à nuire et à blesser en établissant une relation de dominants-dominés. Pour qu’il y ait harcèlement, trois critères doivent être associés : l’intentionnalité, la répétition et la relation d’emprise. Pour cette auteure, il existe trois grandes stratégies de harcèlement : le harcèlement direct qui comporte les moqueries, les surnoms désobligeants, les insultes, les coups, les dégradations matérielles, etc., le harcèlement indirect qui consiste à propager des rumeurs ou à isoler la victime la condamnant à l’ostracisme. Quant à la dernière caractéristique, il s’agit du cyber harcèlement qui recouvre la diffamation sur les réseaux sociaux, l’usurpation d’identité et le partage de photos ou de vidéos compromettantes.
Par quoi doit-on être alerté ?
Il existe plusieurs signaux d’alerte qui peuvent vous indiquer que votre enfant est peut-être victime de harcèlement scolaire : il ne veut plus aller à l’école, il invente des maladies ou des prétextes pour ne pas y aller, il a soudain des marques de violences physiques sur le corps, il revient à la maison les vêtements déchirés, son matériel scolaire est détérioré ou disparaît tout le temps, ses notes se détériorent, il devient agressif, etc.
Comme le dit si bien la psychothérapeute Marie Léon, cette liste n’est malheureusement pas exhaustive. Mais si vous remarquez plusieurs de ces éléments dans le comportement de votre enfant et s’ils sont répétitifs, la possibilité qu’il soit victime de harcèlement scolaire doit être envisagée. Lorsque ce dernier est avéré, cette spécialiste affirme que discuter avec les parents du harceleur ne constitue pas une solution car elle risque de s’envenimer. Le mieux est de prendre rendez-vous avec les responsables de l’établissement et le corps professoral afin de trouver des solutions.
Et si vous remarquez que votre enfant s’en prend quotidiennement à l’un de ses camarades, il faut tenter de comprendre avec lui la raison pour laquelle il a endossé ce rôle pour ensuite lui faire quitter cette position avec l’aide de l’équipe éducative de son établissement ou avec l’aide d’un spécialiste. Quant aux enseignants, si un enfant harcelé vient leur demander leur aide, le plus important est de l’écouter. Si des questions doivent être posées, il faut faire en sorte qu’elles soient le plus ouvertes possibles et ne jamais prendre position. Il faudra alors lui expliquer les mesures qui seront prises pour que le problème soit réglé.