Comme dans un chaudron, l’actualité de la région des grands lacs a été bouillonnante. Le ministre congolais de l’économie congédié, l’intégration officielle de la RDC à l’EAC, une nouvelle poussée de tension entre le Rwanda et la RDC, ou encore l’interdiction des biberons par les autorités kenyanes.
Jean Marie Kalumba, le ministre de l’Economie de la RDC vient d’être limogé. Il a été destitué par l’Assemblée nationale qui l’accuse d’incompétence face à la hausse de prix. Il était sur la sellette depuis qu’il faisait objet d’une motion de défiance signée par 70 députés nationaux. Le gouvernement congolais a annoncé que le Premier ministre Jean-Michel Sama Lukonde prendra des mesures urgentes pour calmer la spéculation qui prévaut depuis un certain temps. Comme nous le lisons, sur le site de la BBC, par exemple, la tonne de charbon qui s’échangeait à 88 dollars américains en 2021 en est à 400 dollars cette année. Kalumba, bouc émissaire ? Peut-être. En effet, la flambée des prix de ces derniers temps est en grande partie liée à la guerre entre l’Ukraine et la Russie. Cela est d’autant vrai que la RDC importe pas mal de produit des deux pays belligérants. A titre d’exemple, la RDC importe 55% du blé de la Russie et 15% de l’Ukraine, comme nous le lisons dans les colonnes de BBC News Gahuza, la section kirundi et kinyarwanda de la chaîne britannique.
RDC et Rwanda : nouvelle brouille entre les deux voisins
Ça sent le roussi entre le Rwanda et le « grand pays ». A l’origine de la discorde, le M23. Le mouvement rebelle congolais défait en 2013 semble renaître de ses cendres d’après les officiels congolais. Et ces derniers de soupçonner le voisin rwandais de tirer les ficelles. En tout cas, le 29 mars 2022, le site de la Voix d’Amérique (VOA) écrivait : « Lundi soir, le général Sylvain Ekenge, porte-parole du gouverneur militaire de la province du Nord-Kivu, avait accusé les Forces de défense du Rwanda (RDF) de soutenir le M23 qui, disait-il, avait « mené des incursions et attaqué les positions des FARDC (Forces armées congolaises) de Tchanzu et Runyoni, dans le territoire de Rutshuru ». Dans la foulée, l’armée congolaise a montré deux hommes présentés comme des membres de la RDF (Rwanda Defence Force) et un hélicoptère de la Monusco (Mission des Nations Unies pour la Stabilisation de RD Congo) a été descendu. Inutile de préciser que les deux parties (M23 et FARDC) se renvoient la responsabilité. La situation se complique au jour le jour, c’est le moins que l’on puisse dire. Notons quand même que les présidents rwandais et congolais s’étaient rencontrés au Qatar et que le président congolais a déclaré récemment vouloir faire de la région des Grands-Lacs un havre de paix.
La RDC devient le 7èmepays membre de l’EAC
La marche a été longue, mais nous y voilà. La RDC a officiellement intégré l’EAC le 27 mars 2022. Burundi Eco trouve que c’est un vaste marché qui s’ouvre avec l’entrée du pays de Lumumba dans cette communauté. Chiffres à l’appui, l’hebdomadaire démontre les opportunités qui se profilent à l’horizon avec cet événement : « Avant l’adhésion de la RDC, la communauté était forte de plus de 184 millions d’habitants et d’une superficie de 2. 440.408 km2. Avec l’entrée du géant francophone, la communauté a enregistré 87 millions d’habitants et 2,345 millions de km2 de superficie de plus pour constituer un territoire continentale de 4.785.408 km2 peuplé de plus de 285 millions d’habitants ». Ça se passe de commentaires.
La Kenya interdit les biberons
« Kenya announces ban on feeding bottles », titre le quotidien Daily Monitor. Pourquoi ce pays a-t-il senti l’obligation de bannir ce produit important pour l’alimentation des enfants? Et bien, parce qu’il apporterait plus de problèmes que de biens aux nourrissons. Sous la plume de Leon Lidigu, nous découvrons que les tétines des biberons sont en silicone dont la texture pousserait les enfants à refuser le sein. L’auteur note aussi que les biberons sont difficiles à nettoyer parce qu’ils ont des rainures où les bactéries peuvent se cacher et ainsi causer des maladies diarrhéiques et les infections. A partir du 28 mai 2022 donc, ils seront purement et simplement interdits, lit-on dans le Daily Monitor.