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#NdiUmupangayi : À Bujumbura, y vit qui peut et non qui veut !

Louer une maison à Bujumbura est devenu un véritable casse-tête. Les prix du loyer ne cessent d’augmenter. Une maison qui se louait à 150 000 BIF il y a moins de deux ans coûte aujourd’hui environ 350 000 BIF. Les exigences des bailleurs frisent parfois le ridicule et l’indécent. La quête d’un logement peut rapidement tourner au cauchemar, surtout lorsque les intermédiaires (commissionnaires) s’en mêlent. Les politiques du logement tardent à être mises en œuvre, et les citoyens souffrent.

Existerait-il une expression ou un mot suffisamment explicite pour qualifier les rapports entre bailleurs et locataires à Bujumbura ? J’en doute. Bien que la location des maisons soit encadrée par la loi, elle est souvent source de désespoir pour les locataires. Depuis les inondations causées par le Lac Tanganyika, plusieurs propriétaires ont revu honteusement à la hausse les loyers, les locataires n’ont plus le droit d’exiger quoi que ce soit et parfois la salubrité laisse à désirer.

Cette situation est d’autant plus préoccupante quand on prend en compte l’inadéquation des politiques dans le domaine du logement. À Bujumbura et ses environs, de nouveaux quartiers continuent de naître dans un « désordre parfait ». Les structures d’urbanisation semblent naviguer à tâtons.

La construction des logements est aujourd’hui principalement l’apanage des individus et de certains opérateurs économiques privés. Cela n’a pas toujours été le cas dans le passé. Plus récemment, en juin 2023, le ministère ayant les infrastructures publiques dans ses attributions a annoncé un projet ambitieux de construction de logements sociaux. 50 000 habitants de la capitale économique se sont alors précipités pour s’inscrire sur les listes des acquéreurs potentiels. Le projet prévoyait la construction de 33 000 maisons par an afin d’augmenter le taux d’urbanisation et d’alléger les coûts de loyers pour les Burundais.

Force est de constater que cette politique tarde à entrer en application. De surcroît, ni dans la loi budgétaire 2023-2024 ni dans sa prévision 2024-2025, nulle part n’est consigné le moindre sous alloué à la mise en œuvre de ce projet. Il y a lieu de se douter que la situation a encore à s’empirer.

« Gira aho uba wubahwe » 

En janvier 2024, le Ministère des Affaires Étrangères et de la Coopération au développement annonçait sur X/Twitter que « la politique d’acquisition des bâtiments propres à l’Etat dans les Ambassades se poursuivra jusqu’à transformer à court et à moyen terme l’Etat du Burundi en Etat propriétaire afin de rompre définitivement avec l’Etat locataire ». Ce qui est une bonne chose, mais qu’en est-il du citoyen burundais ? La Constitution reconnaît qu’un logement convenable est un droit fondamental. Aujourd’hui, ce droit accessible à peu d’entre nous tend à devenir une denrée rare qui continue à se tailler la part du lion dans le revenu des Burundais. Il prend déjà plus 70% du salaire chez certains fonctionnaires. Comment établir les responsabilités ? Qui entend les cris de détresse des locataires ? Quelles mesures doivent être prises immédiatement et à long terme pour remédier à cette situation ?

Ce mois de juillet, Yaga lance la campagne #NdiUmupangayi, plaidant pour des mesures immédiates de régulation des prix et des comportements des parties au bail, ainsi que pour des solutions durables, notamment la mise en œuvre du programme de construction des 33 000 maisons par an annoncé en 2023.

 

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Les commentaires récents (8)

  1. Le ministre de l’intérieur et celui des infrastructures doivent songer à établir les critères et les prix des maisons à louer en fonction des quartiers.
    C’est illogique et injuste de louer une Chambre moins propres et pas présentable à Bwiza à 300.000 BIF

  2. Ikihari nuko ata politique igenga ingene amazu apangwa ihari hanyuma bene amazu ni bo bene gutegeka kwimena igihute bizogorana.bye

  3. L’Etat doit prendre en premier lieu les décisions pour les propriétaires des maisons en fixant les prix favorisant les deux côtés en attendant d’investir dans la construction des maisons mois Cher pour les citoyens

  4. Je suis profondément touché par la situation actuelle du marché locatif à Bujumbura. Les prix des loyers qui augmentent de manière exponentielle rendent extrêmement difficile pour les personnes à faible revenu moi y compris de trouver un logement décent et abordable. Il est alarmant de constater qu’une maison qui coûtait 150 000 FBU en 2022 se loue maintenant à environ 350 000FBU en 2024.
    En plus, Ce qui est encore plus décourageant, ce sont les exigences excessives et souvent abusives des propriétaires. Il semble que certains bailleurs profitent de cette situation pour imposer des conditions déraisonnables et tirer profit de la détresse des locataires. Les intermédiaires, qui agissent en tant que commissionnaires, ne font qu’ajouter à la complexité et aux coûts déjà élevés de la recherche d’un logement.et cela ne fait qu’aggraver la situation.
    Et si les autorités en charge du logement prennent le devant pour remédier à cette crise, la situation serait meilleure. Bref, Il est essentiel que des mesures concrètes soient prises pour réglementer le marché locatif, protéger les locataires contre les abus et garantir l’accès à un logement décent pour tous.
    En tant que locataire de faible revenu, je me sens pris au piège dans une situation où les loyers sont inabordables, les conditions de vie sont précaires et les perspectives d’amélioration sont minces. J’espère que les décideurs prendront conscience de l’urgence de la situation et mettront en place des mesures efficaces pour remédier à cette crise du logement parc que Chaque personne mérite normalement un logement décent et abordable, indépendamment de son revenu.

  5. Bonjour. Merci pour cette campagne. Il faudrait aussi penser aux bailleurs qui peinent à percevoir les loyers car des locataires mal intentionnés ne paient plus les loyers – quelques-uns sont même connus pour cette pratique et sont réputés mauvais payeurs sans que la justice puisse les contraindre à payer.