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La messe, ce lointain souvenir : le paradoxe des anciens séminaristes

On a grandi dans la prière, on récitait les psaumes comme on respire, on allait à la messe tous les jours… et pourtant, des années plus tard, beaucoup d’entre nous n’y mettent plus les pieds. Pourquoi ? Hier soir, entre une bière bien fraîche et des souvenirs du petit séminaire, la discussion a tourné autour de cette drôle de réalité. Voici quelques réflexions, pas très saintes, mais profondément sincères.

Il y a quelques jours, on a fêté Pâques, le jour où les chrétiens célèbrent la résurrection du Christ. La veille de Pâques, je sors de la messe de la veillée pascale, et là, un ami, ancien séminariste comme moi, me propose un verre. Évidemment, j’y vais. Parce qu’on ne refuse pas une bière alors que le Christ est ressuscité (je rigole… mais à moitié). Comme on dit : «Twavuye mu misa tuca tuja mu misa (umusa) » (on est sorti de la messe pour aller à une autre « messe », celle du bar). La bière était bien fraîche, la discussion bien chargée, et c’est là qu’on s’est mis à se rappeler nos années de séminaristes. Une époque pas si lointaine mais qui semble appartenir à un autre monde. Petit rappel pour ceux qui n’ont pas fréquenté ce monde à part : au Petit séminaire, les vacances commençaient le jour de Pâques. Pourquoi ? Parce qu’on devait vivre la veillée pascale au complet : lumière, feu, eau bénite, chants, prières… C’était quelque chose. Moi perso, ce que j’attendais le plus, c’était…le porc qu’on nous servait la nuit. Oui, akabenzi ! Et parfois même un grand Primus pour agrémenter la soirée.

Bref, on papotait, on rigolait, puis on s’est rendu compte d’un truc bizarre : la plupart des anciens séminaristes ne vont plus à la messe. Pourquoi ? La question a lancé un débat animé, entre deux gorgées de bière et quelques cacahuètes.

Chacun avait son avis

L’un de mes potes disait : « Franchement, on a tellement prié là-bas… Deux messes par jour, les prières matinales, les chapelets du soir… À un moment donné, j’ai constitué une réserve de prières pour toute une vie. » (J’espérais qu’il blaguait, même si son regard était trop sérieux) Un autre lâche : « Tu sais, vivre avec des prêtres pendant des années, ça casse un peu l’image parfaite qu’on se faisait d’eux. Résultat : ce n’est pas qu’on ne croit plus, c’est juste qu’on ne croit plus trop à ceux qui dirigent la cérémonie. »

Et puis il y a cette théorie que j’aime bien : « Peut-être qu’à force d’avoir été obligés d’aller à la messe, maintenant qu’on est libres, on n’en a plus envie. » Un peu comme un étudiant qui sort d’un internat strict : la première chose qu’il fait, c’est « ne pas faire ce qu’on lui disait de faire ». Et il y en avait d’autres…, des avis, des histoires, des confessions. Franchement, si je devais tout écrire, j’en ferais un livre. Peut-être un jour, quand j’aurai épuisé ma réserve de prières.

Alors oui, si certains d’entre nous ne vont plus souvent à la messe, il y a toujours ce quelque chose d’ancré en nous. Peut-être que ce n’est pas dans l’église qu’on retrouve notre foi, mais dans la manière dont on vit avec les autres. Dans le fait de faire du bien autour de soi, de chercher la paix intérieure, de pardonner, d’aimer sincèrement. Peut-être que la vraie messe, parfois, c’est juste ça.

 

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Les commentaires récents (4)

  1. Wow😂 étonnant parce que beaucoup d’entre nous (anciens séminaristes) vivent dans la même situation. Bien vu! Peut être que c’est parce qu’on y a été forcé pendant longtemps qu’on en a plus envie ou le coeur dur qu’ont les prêtres qui fait qu’on a eu une image différente de celle qu’on avait d’eux. Mais après tout je suis reconnaissant de ma part de la formation qu’on y a reçu. Le reste, trouver la paix intérieure, vivre en harmonie avec les autres, aimer et pardonner,.. cela me suffit largement

  2. Je suis touché comme moi aussi ancien seminariste. c’est vrai se rendre toujours à la messe n’est pas la sainteté. La vrai prière, comme nous l’avons appris au seminaire, et comme l’épître de Jacques le dit bien,  » la religion pure et sans tache devant Dieu notre Père consiste à s’occuper des orphelins et des veuves dans leur détresse et à ne pas se laisser souiller par le monde ». Donc, participer dans la messe est un devoir pour apprendre comment ne pas être souiller par le monde, et non pas une obligation. Car la vrai prière, pour paraphraser vos mots, réside dans la manière dont on vit avec les autres, dans le fait de faire du bien autour de soi, de chercher la paix intérieure, de pardonner et d’aimer sincèrement, et de respecter le jour du Seigneur, le reste c’est du blablabla.

  3. Dans l’article il ya une contradiction, au debut du debat vous dites la plus part des anciens ne vont plus à la messe, …vers la fin …Memes si certains d’entre nous ne vont plus à la messe…
    S’il il y’avait des resultats d’une enquête ça aidera à croire à l’article à defaut ça n’a porte rien de réflexion, c’est comme une blague (iswari) comme on aimait le dire.

  4. Ayayaah, malheureusement ça blessé…c’est juste une triste réalité.

    Mais si cela s’applique à un grand nombre de gens, on ne saurait plus s’en opposer. Le problème qui reste là est de savoir où commencer pour changer les choses🌝