De nos jours, dans la capitale économique, les bouchons sont devenus un vrai cauchemar pour les automobilistes. À certaines heures, il est impossible de circuler à cause des bouchons à n’en plus finir. Entre 06h et 07h du matin, midi ou 17h jusque parfois à 20h, conduire devient un exercice très périlleux. À quand la fin de ces embouteillages ? Que faut-il faire pour désengorger les routes de Bujumbura ?
C’est une bataille quotidienne que doivent livrer le Bujumburois pour se rendre au travail ou rentrer le soir à la maison après une dure journée. « Je suis partie de chez moi à 06h45 pour aller au boulot mais je me suis vite retrouvée bloquée dans un embouteillage au niveau de l’hôpital Roi Khaled alors que mon trajet ne devrait durer même pas 20 minutes, j’ai mis plus d’une heure et demie », se plaint Chantal irritée.
Malheureusement, tous les jours, elle est obligée de se taper ces embouteillages monstres de Buja. Coups de klaxons, dépassements désordonnés, injures… c’est dans ce brouhaha qu’elle tente tous les jours de se frayer un chemin. Chantal n’est pas la seule à se plaindre des bouchons interminables de Buja. Les gens qui empruntent le boulevard Mwezi Gisabo pour se rendre à la Gare du Nord, ceux qui passent devant le marché COTEBU à l’avenue de l’OUA, devant l’ancienne PAFE sur l’avenue Mwambutsa, ou les gens qui habitent Gasenyi savent de quoi je parle. Pourtant, les agents de Police sont sur place pour réguler la circulation. Les véhicules sont tellement nombreux qu’ils n’y peuvent rien.
Time is money
Evidemment, cela n’est pas sans conséquences. Ces bouchons sont à l’origine d’une perte de temps importante pour les automobilistes ce qui est, ni plus ni moins, une perte d’argent. Les Anglais ne disent-ils pas que ‘’time is money’’ ? Demandez aux chauffeurs de bus ou de taxis. « Pour un chauffeur de transport en commun, rien n’est pire que d’être coincé dans les embouteillages, on perd du temps et par ricochet de FBU sans oublier le carburant », témoigne Saïdi, chauffeur de bus. Un chauffeur qui faisait 10 tours pars jours, fait dorénavant 7 avec ces embouteillages récurrents.
Que peuvent être les causes des bouchons ?
Pour certains, cela est dû à la forte augmentation de la population de la ville de Bujumbura. (Estimée à 60000 habitants en 1962, Bujumbura compte actuellement une population résidente d’un million d’habitants) et au manque des routes secondaires. Pour les autres, ces embouteillages sont dus à un parc automobile qui croît à une vitesse grand V depuis quelques années. Il est saisissant de voir le contraste entre les véhicules dernier cri rutilants neufs et les routes sur lesquelles ils roulent. Les bouchons sont dus aussi aux comportements de certains conducteurs et citoyens qui entravent la bonne fluidité de la circulation.
Comment décongestionner la circulation à Bujumbura ?
Au regard de ce qui précède, il est urgent de mettre en place une politique de renforcement de la voirie urbaine. La construction des infrastructures routières n’a pas suivi la croissance démographique de nos villes qui ne cesse d’aller crescendo.
À mon humble avis, Bujumbura ne doit plus se contenter de ces minuscules chaussées. Si la population augmente tous les jours, les véhicules aussi. Si rien n’est fait dans ce sens, la situation va empirer d’ici quelques années. « Ce que nous demandons au gouvernement, c’est de pouvoir aménager des voies de contournement. Il existe des voies de contournement ici à Bujumbura qui, si elles sont aménagées, pourraient permettre de décongestionner le trafic », dixit Chantal. La construction de nouvelles routes s’impose.
Mais en attendant…
En attendant, chers conducteurs, merci de respecter le code de la route. Je le dis parce que le comportement de certains conducteurs est déplorable. C’est chacun pour soi, même pas une attention aux piétons ou handicapés. Il est conseillé de rester à bonne distance du véhicule que l’on suit et de veiller à ne pas se déborder sur une autre voie. Le fait de changer de file n’est pas interdit, mais zigzaguer entre les files représente un véritable danger pour l’ensemble des usagers de la route.