Aujourd’hui, c’est officiellement le début d’une nouvelle année scolaire. La préparation a été longue et préoccupante. Entre les tarifs stratosphériques des fournitures scolaires et les défis logistiques liés à la pénurie du carburant, quelles astuces proposer aux parents pour s’en sortir avec leurs gosses ?
Après deux mois de repos, les écoliers, élèves et leurs professeurs reprennent les chemins des classes. L’année scolaire 2024-2025 ne commence pas sous de bons auspices, puisque le transport était déjà plus compliqué, surtout en milieu urbain.
Les apprenants doivent retrouver le rythme des réveils matinaux, prêts à affronter de nouvelles épreuves. Les routes retrouvent les enfants en uniforme, mais aussi de nouveaux visages fatigués et inquiets. C’est difficile de voir un enfant attendant le bus, au bord de la route ou sur la file d’attente sous un soleil ardent, que ce soit pour aller à l’école ou rentrer à la maison. Maintenant que la mobilité est de plus en plus compliquée, on ne peut s’empêcher de se poser une question : comment les parents vont-ils se débrouiller pour assurer le déplacement de leurs enfants vers l’école dans ce contexte ?
Des plans B existent
Malgré les efforts fournis par le gouvernement pour stabiliser la situation, de nombreux parents restent inquiets. Les pénuries persistantes du carburant ont poussé certains parents à prévoir un plan B.
Marie Chantal*, mère de trois enfants raconte : « J’habite à Maramvya depuis 6 ans. Tous mes enfants étudient au centre-ville de Bujumbura, à 12 km. Ils ont dû changer d’école pour éviter les tracas du transport. Ils iront à l’école près de chez nous, accompagnés par la nounou à pied ». Cette mère n’est pas la seule à avoir choisi cette option.
Paul*, un parent de Kanyosha raconte comment sa fille ainée, qui commence la 9e année, l’a supplié pour lui trouver une place à l’internat. «Je lui ai expliqué qu’elle devait patienter cette dernière année pour mieux se préparer au concours national, mais elle a carrément refusé. Elle ne veut plus vivre le stress du transport», explique le parent, dépité.
La solidarité entre familles, l’autre astuce
Les parents ne restent quand même pas passifs face à cette situation qui n’est pas facile. Ils cherchent toujours d’autres solutions pour s’en sortir. Matthieu, habitant au nord de la capitale de Bujumbura, nous parle de l’initiative qu’il a prise avec ses voisins. « Nous avons décidé de faire du « changa-changa » (taxi collectif) entre les voisins. Les parents accompagneront ou iront chercher les enfants à l’école à tour de rôle pour minimiser les dépenses ». Il sourit en annonçant qu’ils seront serrés dans la voiture comme des ‘‘ndagala’’ (petits poissons).
« Avec la nouvelle innovation de distribution digitalisée de carburant, le déplacement des élèves pourrait-il devenir facile pour cette nouvelle rentrée ? » ; s’interroge Matthieu. En attendant, il espère que le gouvernement trouvera une solution pérenne à cette pénurie de carburant qui n’a que trop durée.
Deux questions pour un champion : ces astuces vont-elles fonctionner ? Et pour combien de Burundais ? Dans pareilles conditions, il est évident que le rendement scolaire de l’année 2024-2025 est mis à l’épreuve.
* : nom d’emprunt