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Burundi : après les inondations, la solidarité prime

Après les inondations des 22 et 28 avril, les dégâts sont encore bien visibles dans les quartiers du nord de la capitale. Si les pluies diluviennes ont été la cause de beaucoup de malheurs, elles ont aussi déclenché un vaste élan de solidarité : repas partagés, paroles réconfortantes, des collectes ici et là, c’est vraiment impressionnant.  

Nous sommes à Kiyange, un quartier de la zone Buterere. La zone a payé le plus lourd tribut dans ces inondations : 511 maisons détruites, 2576 personnes sans-abri dont 1918 enfants. Une vague de solidarité s’y observe. À l’entrée du quartier, des citoyens bénévoles viennent  spontanément apporter de l’aide. Les uns, sceaux à la main, déblaient les routes boueuses. Les autres déplacent les affaires non emportées par les eaux. À l’ECOFO Buterere, ils sont des milliers à avoir tout perdu, et qui y sont hébergés. À travers les moustiquaires servant de tentes, on est frappé par l’élan de solidarité, la spontanéité et l’empressement avec lesquels les sinistrés se partagent eux-mêmes le peu qui leur reste.

Avec un sac à dos, un jeune adolescent dans la quinzaine distribue des savons de toilettes pour limiter les maladies des mains sales. Il vient d’un quartier périphérique qui n’a pas été touché par la tragédie, tout comme cette famille, avec leurs enfants, en train de distribuer des aliments chauds aux sinistrés. Ils sont plusieurs à débarquer avec un thermos à la main, à distribuer des pains, couvertures, des vêtements et vivres.

Dans le malheur, du lien social retissé

Un sage burundais a dit : « Un vrai ami se manifeste dans les moments de difficultés ». À Buterere comme à Carama, l’ampleur de cette catastrophe a visiblement touché le cœur des Burundais. En attendant l’aide du gouvernement et des organismes internationaux, les initiatives de solidarité ont vu le jour. Malgré leurs maigres ressources, les voisins se débrouillent pour héberger les sinistrés. Aline, dont la maison a été détruite, confie : « J’ai laissé mes enfants chez les voisins dont les maisons n’ont pas été détruites, et pour manger, chacun d’entre eux me donne un plat aujourd’hui, un autre demain. »  

De Kamenge, Ngagara, Kinama, Mutakura,… les bénévoles viennent de partout. Dans un pays où sévissent les divisions, cette catastrophe a permis de resserrer les liens entre habitants. Tous s’unissent de façon solidaire, souriante et impatiente d’en faire davantage. « Quelles que soient les différences d’appartenance politique, ethnique ou de religion,…nous sommes ensemble pour traverser cette épreuve », disait David, un des bénévoles.

Ce n’est pas la première fois qu’une telle belle action citoyenne est mise en place. Lors des famines à Kirundo, tout le pays s’était mobilisé avec des collectes. Lors des pluies diluviennes des 9 et 10 février 2014 à Gatunguru, en plus des collectes, des concerts de soutien furent organisés et une solidarité pareille faisait notre joie. Ce pouvoir du peuple, qui fait la différence quand les acteurs politiques peinent à relever le défi, est admirable.

 


A relire : Igisagara ca Rumonge coba kibuze iki kugira gitere imbere ?

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Les commentaires récents (1)

  1. Au moins,malgré les tensions politiques,ethniques,la pauvreté;c’est reconfortant de voir qu il ya quelque chose qui, peu être, ne disparaitra jamais dans les moeurs des burundais,la solidarité et l entraide dans les moments de peine. Il est toujours possible d avoir bon coeur sans condition et au dessus de tout.