Le consentement, loin d’être une contrainte imposée aux hommes (et aux femmes aussi), comporterait des avantages que ces derniers apprécient beaucoup. Sauf qu’à haute voix, ils préfèrent s’époumoner sur le foot ou la politique. Et si c’était l’astuce qui ouvre les portes du « septième ciel » ? Explorons le rapport entre plaisir et consentement dans le premier texte de notre dossier.
Commençons ce texte par un scénario qui, sans doute, est déjà arrivé à beaucoup d’entre nous : un jour, vous êtes invité, par un ami ou une connaissance, à prendre ensemble une limonade, ou peut-être à manger un roll-eggs à Bwiza, à 22h. Si vous avez été dans une telle situation mais que vous n’étiez pas dans le « mood » d’aller partager ce fanta/roll-eggs, sans doute que vous avez dit non, parce que c’était la chose à faire.
Si vous vous êtes fait violence et que vous n’avez pas décliné l’invitation, inutile de vous demander comment vous vous êtes senti pendant. Sûrement que vous n’étiez pas à l’aise. Vous avez peut-être « souffert » car le « mood », la place ou encore les blagues vous ont laissé indifférent, mis mal à l’aise, au grand dam de votre ami. Vous n’y avez certainement pas pris plaisir car vous êtes venu malgré vous. Eh bien, ce qui vient d’être dit est valable pour le sexe aussi.
Ce n’est pas Boris (pseudo) qui dirait le contraire. 23 ans, avec déjà une expérience sexuelle confortable, il avoue que « partager l’intimité avec une personne qui le veut réellement rend l’expérience hyper agréable ». Pour lui, déjà, quand le garçon se rend compte que la fille veut aussi, l’effet que ça lui fait décuple son désir. Mais le plus important, le garçon ne gaspille pas son énergie à convaincre/se bagarrer avec la fille. « Cette énergie, il l’utilise utilement, si vous voyez ce que je veux dire », souffle notre interlocuteur, avec un regard espiègle.
Il y a un autre avantage, et pas le moindre, selon notre Don Juan. Si la fille se rend compte que vous êtes patient et que vous accordez une importance à sa volonté, elle vous fait confiance et n’ira jamais voir ailleurs. Plus important encore, recueillir patiemment l’accord de son partenaire est une marque de respect qui lui va droit au cœur.
Même pour ceux qui sont mariés, le consentement reste un ingrédient important. Aline (pseudo) et Jules (pseudo) mariés depuis 14 ans témoignent : « Nous nous sommes toujours mis d’accord avant de le faire. Et à coup sûr, c’est ce qui rend notre vie intime intéressante. C’est important pour notre mariage », affirment le couple.
Ça tuerait le mood ? Quelle sottise !
Loin de là, le consentement ne tue pas l’ambiance ! Comme l’explique Sylvia Mikucki-Enyart, professeur associé à l’Université de l’Iowa dans le département des études de communication, « cela ne doit pas forcément être totalement froid et sec ». Qui plus est, « l’énergie et l’intention que vous mettez dans vos mots ou gestes peuvent rendre les[rapports] moins pénibles et plus excitants », complète Catalina Lawsin, docteur en psychologie clinique, spécialisée dans le domaine du sexe et des relations, pour qui « à mesure que le consentement est normalisé, il devient moins « un gros problème » ». D’ailleurs, l’idée même du consentement est l’interaction, la connexion, la collaboration et le sexe est synonyme de tout cela.
D’un autre côté, le centre de défense des victimes et de prévention de la violence de l’université de Floride du Sud écrit : « La communication, l’honnêteté et le respect améliorent les relations sexuelles. Demander et obtenir le consentement est une preuve de respect envers soi-même et envers son partenaire. Cela élimine le sentiment de domination qu’un partenaire peut avoir sur l’autre. Ni votre corps ni votre sexualité n’appartiennent à quelqu’un d’autre »,
Enfin, si le sexe est fait pour se faire plaisir, alors quoi de mieux que le consentement avant tout car, comme le dit la chercheuse Camille Froidevaux-Metterie : « Le consentement est un langage de désir, une rhétorique du plaisir »
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