Tous les projecteurs sont tournés vers la compétition de Miss Burundi mettant en avant la beauté et l’intelligence féminine alors que Mister Burundi, lui, semble inexistant. Moins médiatisé, moins sponsorisé que son équivalent féminin, Mister Burundi fait ses premiers pas au Burundi.
Qui ignore que ce samedi 24 Juin 2023 est le jour tant attendu de la grande finale de la compétition de Miss Burundi ? Ce qui est loin d’être le cas pour Mister Burundi, blotti dans l’ombre, dont le sacre aura lieu 6 jours après la consécration de son homologue féminin. La finale de Miss Burundi qui se tiendra dans quelques heures sera à l’image de celle de Mister Burundi avec tous les prix prestigieux et tous les honneurs qui vont avec ? Le temps nous le dira.
Nous sommes accoutumés à voir sur les réseaux sociaux Mister Africa ou Mister France, etc. mais jamais de Mister Burundi. Cette compétition vient de faire son entrée au pays de Cambarantama.
L’organisation de Mister Burundi nous peint le profil du candidat idéal : « Un Burundais doté d’intelligence, se portant garant des mœurs et de la culture burundaise et qui représentera le pays pour promouvoir le tourisme au Burundi. Sans omettre qu’il doit présenter un projet bien élaboré. » Des critères que nous retrouvons également dans la compétition de Miss Burundi.
Pourtant, deux points majeurs les différencient. Miss Burundi est plus médiatisé que Mister Burundi et les hommes qui participent à ce genre de concours sont vus d’un mauvais œil. Les discours de haine sur les candidats enflamment la toile du net dans ce pays où les traditions ancestrales ne cessent d’empiéter sur le présent. « La place des hommes n’est pas sur le podium mais à la quête d’un gagne-pain. » s’indigne J.P, 27 ans. Une idée partagée par beaucoup de Burundais, notamment Yves*, 35 ans, qui estime que « défiler est une perte de temps et une honte pour un homme. »
Ce qui est évident, c’est que Mister ou Miss Burundi essuient pas mal de critiques. Tandis que les mauvaises langues critiquent surtout la beauté qui fait défaut à nos miss, les hommes, quant à eux, sont critiqués car les gens estiment que leur place dans la société est impérativement loin des concours de beauté.
Ce n’est pas qu’un concours
Jospin Migisha, Kevin Ishimwe sont tous deux des mannequins qui ont porté loin les couleurs du drapeau national dans différents concours comme « Mister Africa International ». Mister Burundi devrait être une occasion en or pour ouvrir les opportunités à tout jeune burundais ambitieux avec un esprit de leader tout comme Miss Burundi. Les candidats devraient aussi bénéficier d’une notoriété à l’instar des candidates de Miss Burundi. « J’ai découvert cette compétition de Mister Burundi en surfant sur twitter à la suite des critiques sur l’orientation sexuelle des concourants. », témoigne S.K, 25 ans.
« Ce sont des homosexuels ! », disent les commentaires. « Ces hommes manquent de virilité. Cette compétition encourage l’homosexualité. », vocifèrent les homophobes en scrutant les tailles filiformes de certains candidats. Cependant, ces mêmes personnes qui osent donner leur avis inopiné, devraient jeter un coup d’œil sur les corps des hommes dans les concours de beauté et d’élégance des autres pays. Ce sont des candidats qui défilent avec des abdos saillants et des corps d’athlètes sur le tapis rouge. Des concours qui exhibent la virilité et le charme des hommes. Cette mentalité d’allier l’orientation sexuelle à un concours de beauté pour les hommes devrait définitivement sortir de la mémoire collective.
Plusieurs pays tentent d’égaler la notoriété de Mister avec son homologue féminin. Mister Burundi devrait prendre une plus large ampleur et multiplier ses partenaires afin de rayonner. Le 30 juin 2023, nous aurons notre Mister Burundi et espérons que la cérémonie remplira les attentes d’une compétition digne de ce nom.