Les tubes gospel se chantent désormais dans les karaokés. Pour certains, entendre ces chansons dans des milieux dits « profanes » semble tout à fait normale. D’autres, en revanche, s’indignent que ces chansons « sacrées » ne devraient pas être dans de tels endroits. Qui a raison, qui a tort ?
Vous pourriez penser que je suis un fervent amateur de karaoké ou de vie nocturne pour aborder ce sujet. Détrompez-vous ! Mes week-ends sont généralement rythmés par les matchs des championnats européens, mes yeux rivés sur l’écran de ma télé. Mais ce weekend, j’ai décidé de faire autrement et de de changer de décor. Je me suis installé dans un bar situé à Nyakabiga où l’on joue du karaoké et en même on peut y suivre des matchs de foot.
Après un moment, absorbé par le match, tandis qu’autour de moi, une ambiance électrique prenait forme, une animatrice de karaoké avec une voix douce et captivante, s’est mise à chanter Uri Imana y’akandi karyo. Le public s’est enflammé. Des gens se sont levés, bouteilles en mains, pour danser. À mes côtés, un vieux, lui aussi passionné de football, s’est étonné de la transition musicale, passant de Akinyuma ( chanson à connotation sexuelle, NDLR) de Bruce Melody à Uri Imana y’akandi karyo de Pasteur Lopez. Ce moment a rapidement suscité un débat inattendu, entre ceux qui n’y trouvent pas du mal qu’une chanson prônant la parole de Dieu est jouée n’importe où et ceux qui jugent que le caractère profond ( ou le message) de ces chansons n’a pas sa place dans un lieu n’évoquant pas le Seigneur. Cependant, cela n’a pas duré longtemps ; nous étions beaucoup plus préoccupés par le match.
La métamorphose du gospel ?
Ces derniers temps, le paysage du gospel burundais s’est transformé en un véritable mode de hits après hits. Des titres emblématiques tels que Uri Imana y’akandi karyo de Pasteur Lopez, Ayayaya de Dudu, Ko ngihema de la chorale Saint Dominique, etc., ne cessent de séduire les cœurs et les oreilles. Avec l’émergence des réseaux sociaux et leur impact sur la musique, les petites vidéos ( en format challenges) sont devenues un véritable tremplin pour ces tubes qui glorifient le Créateur. Ces chansons connaissent un succès fulgurant et sont écoutées au même rythme que les chansons « profane ». Il n’est donc pas surprenant qu’elles trouvent leur place dans les lieux de loisirs comme les karaokés, les boîtes de nuit et lors des fêtes.
La parole de Dieu n’a pas de limites
Ce n’est pas que dans les karaokés. Même lors de grands concerts de chansons dites « profanes » , nous voyons des groupes de gospel prendre la scène (Victorious Team, par exemple), faisant vibrer le public avec leurs performances envoûtantes. À mon avis, ce serait injuste de juger ceux qui choisissent de faire résonner le gospel aux côtés des autres chansons. Ces animateurs, véritables guides de l’expérience musicale, se mettent à l’écoute des désirs du public, répondant à ses besoins et à ses émotions.
Et au-delà de tout cela, il est essentiel de se rappeler que la parole de Dieu est universelle. Elle transcende les frontières et n’a pas de limites. Chacun mérite d’entendre cette mélodie de rédemption, peu importe le contexte. Dans chaque chant, dans chaque note, se cache un message qui peut transformer la vie de quiconque qui l’écoute.
Je crois que ça serait bien de chanter une chanson gospel en enfer…😉 Même Jésus Christ il s’y est rendu, Pourquoi pas les chansons…