Le pape François a récemment annoncé le lancement de la procédure de béatification du roi Baudoin, l’ancien roi des Belges. Avec inquiétude, un chrétien catholique burundais qui voit dans ce projet de béatification un coup de poignard dans le dos des Burundais et un risque d’entachement de la foi catholique, a décidé d’écrire une lettre au Pape.
Votre Sainteté,
Le 29 septembre 2024, vous avez annoncé, l’ouverture du processus de béatification du roi Baudouin de Belgique. C’est avec une profonde inquiétude, comme l’ont exprimé nos voisins Congolais, que je me permets de vous adresser cette lettre au nom de nombreux catholiques Burundais, préoccupés par cette décision.
Dans son éditorial, le journaliste Marc Fourny l’a si bien écrit que la béatification du roi Baudouin pourrait faire grincer quelques dents. Exactement, il avait raison. Pour nous, Burundais, le roi Baudouin est perçu comme complice des bourreaux du Prince Louis Rwagasore, en 1961. Rwagasore est le héros national qui a joué un rôle capital dans l’accession du Burundi à l’indépendance, après plus de 46 années de colonisation belge. Cet assassinat a décapité en même temps notre jeune démocratie et notre ancienne monarchie, et a eu des conséquences tragiques pour notre pays, dont les cicatrices sont encore visibles aujourd’hui.
Votre Sainteté,
Je vous invite à lire les livres « Meurtre au Burundi. La Belgique et l’assassinat de Rwagasore » du sociologue Ludo De Witte, et celui « L’assassinat de Rwagasore, le Lumumba Burundais » du journaliste belge Guy Poppe, pour comprendre mes dires. Ces deux auteurs ont bien montré le rôle joué par le gouvernement du roi Baudouin, et le rôle personnel de ce roi dans l’étouffement de la vérité sur cet assassinat.
Il y a des documents permettant de mesurer avec quelle énergie le roi Baudouin a remué ciel et terre pour sauver Kageorgis, le tireur du héros de l’indépendance. Une note de ce roi Baudouin écrite sur un ton tranchant et envoyé au ministre Belge des Affaires étrangères de l’époque Paul-Henri Spaak le 26 juin 1962, montre comment après les deux premiers procès, il a cherché à évacuer les condamnés burundais vers la RDC, le Rwanda ou la Belgique afin qu’ils échappent à un nouveau procès organisé après l’indépendance par des juges locaux, dans le but d’étouffer la vérité du rôle de la Belgique sur cet assassinat. Ces faits renforcent les inquiétudes de nombreux Burundais face à la béatification d’un personnage associé à une période aussi douloureuse de notre histoire.
Votre Sainteté,
Ce qui me pousse à insister, c’est que le prochain Bienheureux roi Baudouin a entraîné le malheur de toute manière un peuple sans le savoir. En éliminant Rwagasore, alors que ce dernier avait un programme pour les Burundais qui devait être mis en application par lui-même, le Burundi a été gouverné par ses successeurs qui pensaient comme les colonisateurs. Et le résultat, vous pouvez le lire dans les journaux.
Avant d’aller plus loin dans ce processus de béatification, merci d’instruire la congrégation pour les causes des saints à mener une enquête bien approfondie, pour éviter toute décision qui pourrait raviver des douleurs historiques et compromettre la foi et l’unité de l’Église dans cette région du monde. Si vous reconnaissez les qualités personnelles de ce souverain et son engagement religieux, il demeure des questions légitimes concernant certains aspects de son règne. Dans l’état actuel, la béatification du roi Baudouin risquerait d’entacher la foi catholique des peuples des Grands Lacs, notamment ceux du Burundi et de la RDC.
La Belgique n’a jamais coloniser le Burundi, il s’agissait d’un protectorat avec régence, contrairement à l’Allemagne. Ce détail n’efface pas l’exposé qui mérite d’être revus, les Rois des Belge ne représentant pas toujours les avis des gouvernants
Muduhe ivyo bitabo 2 tubonye aho muriryo kete ryandikiwe papa.
Email: [email protected]
Pour ceux qui ne me connaissent pas, je suis l’un des rares compagnons de SAR LE PRINCE LOUIS RWAGASORE: à l’école gardienne et primaire à BUKEYE, secondaire à BUTARE au Rwanda. Le Prince m’obtiendra plus tard en 1957, du CONSEIUL SUPERIEUR DU BURUNDI une bourse d’études en Europe avant de me faire membre du Parti UPRONA/ABADASIGANA dès sa Fondation en 1960. JE DOIS DONC AU PRINCE TOUT CE QUE JE SUIS DEVENU ET LUI EN SERAI TOUJOURS RECONNAISSANT.
J’eus la douleur, 2 ans après, à mon retour de la Faculté de Medecine de Paris, d’assister en qualité de traducteur bilingue au Procès de l’ assassinat de SAR LE HÉROS NATIONAL
Sur l’autre chapitre, en ma qualité d’Assistant Medical, j’ai accompagné en 1955 le Jeune Roi Baudouin dans sa tournée triomphale du CB/ R-U, comme chargé des soins éventuels des journalistes qui accompagnaient S.M. Je fus de ceux qui furent invités en Belgique par le Roi en retour.
Le processus de béatification de Baudouin ancien roi belge par le pape doit être fait de faire minutieuse en consultant le peuple des régions où la Belgique avait une influence à cette époque
Impossible
Merci pour l’article, sans aucun doute, j’espère que nos eveques catholiques du Burundi sont en copie ou l’ont recu d’une manière ou d’une autre pour enfin aider à l’acheminer vers Rome, s’ils en auront le courage.