Bachelor est une émission dans laquelle des femmes venues de différents pays séduisent un homme célibataire nommé « le bachelor ». Si l’émission paraît idyllique, plusieurs défis doivent être relevés durant l’aventure. Cindy, une ancienne candidate burundaise nous fait découvrir les coulisses de cette aventure.
Elle se prénomme Cindy. C’est une jeune burundaise de 23 ans, ancienne candidate de la télé-réalité « Bachelor-Afrique » qui rassemble 20 femmes venues des pays de l’Afrique francophone. Le but de cette émission est de conquérir le cœur du bachelor, une tâche à laquelle ces femmes vont s’atteler tout le long de l’aventure. Pour Cindy, en dépit de trouver l’âme-sœur, la raison derrière sa participation était de pousser ses limites et de vivre cette expérience unique.
Au cœur de l’aventure
L’émission s’est déroulée en Côte d’Ivoire. Cindy avait placé la barre très haut pour cette aventure qu’elle n’a pas été trop impressionnée en foulant ses pieds dans la villa où se passait le tournage. C’est vers la fin du mois de février 2024 que le tournage de la 3e édition de Bachelor-Afrique a débuté. Pourtant, c’est mardi le 10 septembre 2024 que le premier épisode a été diffusé sur la chaîne de Canal + Pop.
« Dans la villa, personne ne connaissait le Burundi », raconte Cindy. Même en dehors de la villa. « Ceux qui m’accostaient en Côte d’Ivoire croyaient que j’étais Peule et quand je leur disais que je venais du Burundi, ils ignoraient ce pays. Il faut savoir que la production était également surprise en recevant ma candidature à cause de ma nationalité. »
Dès ses premiers pas dans l’émission, la jeune femme s’est fondue dans le décor. Ce n’était pas son premier séjour dans un pays étranger, elle s’était habituée à côtoyer des gens de différentes nationalités. C’était donc dans ses cordes de partager son quotidien avec d’autres participantes pour gagner le cœur de Lamine, le bachelor. Bien que rivales, Cindy trouvait ces femmes sublimes et sociables, même si les ragots et les querelles ne manquaient jamais au menu.
Pour l’ancienne prétendante burundaise, le plus dur dans l’émission, c’était la pression et la rigueur de la part de la production. Les tournages pouvaient s’éterniser pendant des heures pour à la fin extraire un épisode d’une heure. Ajoutez à cela, une interdiction pour les sorties afin de ne pas ébruiter des informations sur l’émission. Si une participante devait sortir hors de la villa, la production disposait d’une personne pour l’accompagner. Pas d’utilisation de téléphone sauf pendant les jours fériés ! Un congé leur était octroyé après 2 jours de tournage.
Un jeu avant tout
Contre toute attente, la première réaction de Cindy n’a pas été un coup de foudre en voyant le bachelor, cet homme pour lequel elle devait concourir pour gagner son cœur. Pour elle, ce n’était qu’une question de jeu et de stratégie pour se démarquer des autres femmes, attirer le regard du bachelor et pouvoir continuer l’aventure.
Durant sa participation, la burundaise a découvert qu’elle avait un talent d’actrice. Désormais, elle ambitionne de faire ses débuts dans le cinéma.
Elle a également rencontré des défis. Le plus dur était de se prêter aux activités qu’elle n’avait jamais essayées auparavant. En effet, les candidates se livraient à des activités qu’elles devaient remporter pour s’attirer les faveurs du bachelor. « J’ai relevé le défit de jouer au football alors que c’était ma première fois et j’ai même marqué le premier but », se félicite Cindy.
Au cours de la saison, le bachelor éliminait peu à peu ses prétendantes parmi lesquelles il devrait choisir sa future épouse. Les femmes qui recevaient une rose de la part du bachelor étaient ‘’immunisées’’, tandis que celles qui n’en recevaient pas quittaient l’aventure sur le champ.
Au bout d’un mois et quelques semaines de participation, lors d’une cérémonie des roses, une des étapes du processus d’élimination, Cindy n’a pas reçu la sienne et a quitté l’aventure.
« D’un côté, j’étais frustrée de ne pas recevoir la rose. D’un autre côté, j’étais soulagée de ne plus être enfermée dans la villa et de pouvoir rentrer au pays pour revoir mes proches », explique-t-elle.
Retour dans la vraie vie
C’est après son départ de l’émission, plus précisément lors de la diffusion des premiers épisodes qu’elle a été confrontée à la réaction du public. « J’ai reçu beaucoup de moqueries en rapport avec mon front. Sur tik tok, ils m’ont même collé un pseudo : Aka Frontina. Loin de me bouleverser, j’en ai ris car mon large front n’a jamais été un complexe pour moi et je considère que c’est un signe de beauté », rétorque-t-elle, amusée.
Cette ex-prétendante du bachelor encourage tout jeune désireux de participer dans une télé-réalité et en particulier les jeunes filles. « C’est une occasion en or pour se connaître soi-même et les autres en s’intégrant dans un cadre spécial. Ces émissions peuvent également te permettre de booster ta popularité et de faire connaître ton pays à l’international. Mais surtout, participer dans une télé-réalité est un gagne-pain »
Cindy ajoute : « Il faut déconstruire cette image trop pudique de la femme dans la société burundaise. Ce n’est pas parce qu’une femme participe dans ce genre d’émission ou s’habille étroitement qu’elle est indigne. Chaque femme a le droit de s’épanouir et s’intégrer dans le monde de l’art à sa façon ».