Il y a un peu plus de 6 mois, le ministère de la santé publique et de la lutte contre le sida avait sorti une note appelant les hôpitaux à améliorer l’accueil réservé aux patients. Qu’est-ce qui a changé depuis ?
Pour redorer l’image des prestations des hôpitaux et des centres de santé, le ministre demande aux responsables de ces établissements, dans une lettre leur adressée le 08/09/2020, entre autres d’« améliorer l’accueil en mettant en place un point d’information et un personnel chargé de l’orientation des patients ». Et au ministre de marteler « ces instructions sont permanentes et ne doivent souffrir d’aucune négligence de votre part ».
Mais sur terrain, pas grand-chose ne semble avoir changé. Ces points d’information sont absents dans bon nombre d’hôpitaux visités en Mairie de Bujumbura. Un personnel chargé d’orienter les patients ? « Dans tes rêves ! », m’a lancé N.B. qui a récemment eu le « malheur » de se rendre dans un hôpital un certain soir, en ce février 2021. Elle raconte : « Je venais d’avoir un accident. Je me suis donc rendue dans un hôpital ici à Bujumbura. Arrivée sur place, personne n’est là à l’accueil. Pire une autre personne que j’y rencontre me raconte qu’elle vient d’y passer 1h sans réel service et ce sans aucune explication. Elle me conseille de m’en aller si j’ai les moyens d’aller ailleurs ».
Seule consolation, des pancartes orientant vers différents services ont été mis en place dans certains hôpitaux.
« Une volonté pas suivie des faits »
« Nous voyons qu’il y a une volonté du gouvernement en faveur d’un bon accueil dans les structures de soins mais le personnel hospitalier ne semble pas bien y adhérer », dit Sylvain Habanabakize, Chargé de Plaidoyer et Communication au sein du Cadre d’expression des malades au Burundi (CEMABU).
« Mais il y a une chose importante qui manque encore à l’appel », explique-t-il. Le document qui devrait servir de modèle dans ce sens à savoir le « Recueil du descriptif des droits et devoirs des bénéficiaires des services et soins de santé et des prestataires » dont la rédaction a été déjà faite mais qui attend d’être mis en vigueur. Il devrait être affiché partout dans les structures de soins.
Comme ça, dit-il, « Chacun saurait son rôle et si manquement des sanctions devraient être prises ». D’ailleurs, « le ministre avait demandé dans sa note aux responsables des hôpitaux d’exiger le port de l’uniforme par catégorie comportant le nom, le prénom et le service de chaque employé mais cela ne se fait que rarement ».
Mais, « il ne faut pas se voiler la face », tempère un médecin dans un hôpital à Bujumbura, « tant que le nombre de médecins et autres personnel médical ainsi que les infrastructures et autres matériel resteront en deçà de la demande, il y aura des patients qui se plaindront comme quoi ils n’ont pas été bien accueillis alors que ceux qui devaient le faire étaient peut-être surchargés ».