Passer toute une soirée scotché devant un écran de télé, ou sur une poste radio ? telle était la passion d’enfance pour ce blogueur, qui se targue d’avoir appris beaucoup de choses sur la sexualité à travers les émissions suivies.
Les samedis après-midi, c’était le même son de cloche. Ma cousine s’écriait « Tube class », et on accourait dans sa chambre que l’on fermait aussitôt à clé pour écouter la radio. Et là, c’était parti pour suivre ces grands débats où des auditeurs appellent pour poser des questions. Des fois, on les trouvait bidon à entendre leur âge.
Du haut de mes 14ans, je trouvais bizarre un jeune qui demandait si le SIDA pouvait se transmettre par la bouche ou si un rapport sexuel non protégé en position débout était sans risque pour contracter une grossesse. Bien qu’étrange, les discussions répondaient à des questions sans détour.
La radio et la télé, le combo parfait
Au vu des délestages du courant, dans l’incapacité de tuer notre soirée devant l’unique chaîne qui se captait aisément ou à jouer du Foot, on ne pouvait que se mettre aux côtés de notre cousine qui passait ses soirées à écouter au moins une série à la radio.
Entre deux coupures de courant, la télévision nous servait aussi des émissions qui nous occupaient bien. Ainsi, nos soirées étaient rythmées par Bonesha FM ou Isanganiro ou bien la série Umuco ou encore SIDA yarateye.
Comme tout jeune de cette époque (je n’en doute pas), nous ne pouvions pas suivre ses émissions en présence de nos parents. La gêne était totale quand ils débarquaient pendant que la jeune actrice d’Umuco tenait un préservatif. On désertait direct le salon.
Mine de rien, ses émissions nous ont tout de même permis un minimum de connaissance pour combattre certaines rumeurs.
Je me rappelle d’un certain après-midi, on a appris le décès de notre coach de foot des suites du SIDA, et les bribes d’informations accumulées m’ont permis de faire le tri du vrai et du faux qui s’est raconté ce jour-là.
Quand je repense à ces émissions de l’époque, c’était distrayant. Aujourd’hui, avec le recul, je me rends compte que c’était une mine d’information qui nous parvenait facilement dans le confort de notre chez soi.