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Un homme allait mourir ce 19 novembre…

Cet homme allait mourir à cause de Mutombola et sa sélection. Oui, elle n’est plus la nôtre, elle ne reflète plus une sélection nationale. Elle ressemble plus à une bande de potes qui vont jouer au foot le dimanche afin de « chercher la soif » comme on le dit. Cher Alain Olivier Niyungeko, alias Mutombola, quelqu’un allait mourir cet après-midi-là à cause de vous. Cette personne, c’est moi ! 

C’est sous une forte pluie que je me suis rendu dans ce que nous convenons d’appeler notre stade Intwari. J’étais plutôt venu voir jouer la bande au coach Vahid. Après la défaite des 11 de Mutombola face à la République Centrafricaine qui était à priori l’adversaire le moins redoutable du groupe, je ne pouvais pas m’attendre à une victoire face au Maroc. Je savais qu’on allait perdre. J’étais, à vrai dire, venu voir Ziyech, l’homme qui s’est par ailleurs promené, au vrai sens du mot, sur notre terrain comme un vulgaire spectateur. Il n’a pas eu à forcer son talent comme d’ailleurs tous ses coéquipiers. 

Voilà le comble de ma frustration : votre équipe et vous n’étiez pas dans ce match. Vous assistiez à votre propre défaite sans réaction. Ma déception était tellement grande qu’une si petite lettre ne puisse la décrire. Bref, c’est un livre que j’écrirai. Je serais parti sans me lamenter si seulement votre sélection faisait montre de son envie de jouer. Si au moins elle avait montré qu’il y avait des hommes sur le terrain. Des bagarreurs. On était loin du compte à l’exception près des deux Amissi. 

Aujourd’hui que plusieurs langues se délient, sur les réseaux sociaux, sur le terrain et comme dans nos maisons avec ce débat qui s’invite au quotidien. « Sur quelle base sélectionnez-vous les joueurs ? Les suivez-vous dans ces petits championnats dans lesquels vous êtes les seuls à les suivre (j’en doute) ? »

Des hirondelles déplumées

Je ne vais pas m’immiscer profondément dans votre sauce. Les travées d’un stade constituent très souvent une unité de mesure de vos performances. Elles grognent aujourd’hui. Des anciennes gloires ne se lassent plus de vous pointer du doigt. Il faut l’écouter à défaut de démissionner, revoyez votre sélection. 

Cher coach, vous le savez bien plus que moi qu’on ne change pas une équipe qui gagne. Que faire de celle qui ne gagne plus ? Vous êtes le premier responsable de toutes ces contre-performances depuis la qualification de la CAN. Vous vous entêtez comme si la qualification vous donnait tous les droits. Je vous rappelle que vous n’avez pas fait mieux que votre collègue et voisin de l’ouest qui a démissionné malgré un bilan plus que positif. Voici un extrait de sa déclaration. Elle vous inspirera. Je l’espère.

« Ce n’est pas la personne d’Ibenge qui compte. C’est l’équipe nationale de la RDC. Je lui souhaite tout le meilleur. J’espère qu’il pourra emmener l’équipe nationale encore plus loin que j’ai pu faire. »

Nous savons que trouver un boulot au Burundi est difficile. Mais il faut savoir partir au bon moment. Regardez l’effervescence, l’engouement qu’il y avait autour de cette sélection, il y a moins d’une année. Aujourd’hui, les Hirondelles n’ont plus de beaux que des plumes mouillées. Ils ne peuvent plus voler. Vous nous avez promis de ne pas baisser vos culottes, mais là, c’est bien une fessée que vous avez reçue devant votre public sous le regard hagard de vos enfants. Beaucoup ne se reconnaissent plus en cette sélection. Ils ne sont plus fiers d’arborer le vert blanc rouge que nous aimons tant.

Nous reviendrons au stade… pour vous

Quant à nous autres, les déçus, nous viendrons au stade pour ne pas vous encourager à persévérer dans la médiocrité, mais à essayer de vous remettre à la raison. Les Intamba ce n’est pas un club, ce n’est pas un parti politique, ce n’est pas une personne, c’est notre identité et nous ne pouvons pas nous taire face aux personnes qui veulent la confisquer. Nous chanterons votre départ comme nous l’avons fait ce 19 novembre jusqu’à votre départ.

Et si vous aimez ce pays, si vous compatissez à notre douleur, vous avez encore le temps de vous rattraper. Laissez la place aux autres. Nous avons été qualifiés grâce à vous, mais quand ça ne marche plus, il ne faut pas forcer.

Pensez à toutes ces personnes qui passent des nuits cauchemardesques à cause de vous. Vous n’avez pas une corde au cou. Prenez votre courage, comme vous le faites lors des conférences de presse d’avant match pour nous promettre le paradis, cette fois déposer votre démission. Vous avez échoué. Acceptez-le !

 

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