La mesure de faire la queue au parking des bus de l’ex-marché central avait fait le bonheur des citadins, avec raison. Pourtant, les files d’attente ont vu naître d’autres agissements inciviques, tous aussi réprouvables que les bagarres d’antan.
Il s’en passe des choses dans les transports en commun, vous savez. Un vrai régal. Mais ça dépend de comment vous prenez les choses, en fait. Personnellement, ça m’enchante. Que voulez-vous ? Il faut bien s’occuper pendant ces longues minutes qu’on passe dans ces files à attendre notre bus et mon œil aiguisé d’observatrice n’en perd pas une seule miette. C’est bien beau de voir des gens attendre sagement leurs bus sans bousculades, n’est-ce pas? En tout cas la plupart du temps, je reconnais que c’est plutôt pratique et plus sécurisant aussi. Mais ce que la plupart des gens ignorent, c’est ce qu’on y vit. Non, je ne parle pas des pots de vins que reçoivent parfois ces messieurs chargés de règlementer ces files, ni le fait qu’on remarque parfois un ou des agents de la BAE (Brigade Anti Emeutes) en train de s’y atteler aussi. Je parle du comportement de certaines personnes lors de ces attentes.
Les Burundais, ces éternels indisciplinés…
Rageant. Injuste. Pitoyable. Laissez-moi vous mettre dans le contexte. Vous rentrez de votre boulot le soir, vous vous mettez derrière les autres et vous attendez votre bus. Lorsqu’une demi-heure plus tard, voire plus, votre tour arrive enfin, viennent des gens sortis de nulle part qui se mettent allègrement devant vous. Que faire? Provoquer un esclandre? En venir aux mains ? Impossible. Vous avez donc deux options : soit vous leur faites la remarque en sollicitant l’appui des personnes derrière vous, qui, soit dit en passant s’en fichent un peu (parce que tant qu’ils sont sûrs de pouvoir entrer dans le prochain bus, impossible de les faire réagir), soit eh bien…vous laissez tomber. Et bien sûr comme par malheur à ce moment-là, il n’y a aucun de ces messieurs chargés de réglementer ces files à l’horizon. Autre phénomène : Le cas des personnes qui refusent de faire la queue aussi et qui s’agglutinent derrière les autres, espérant pouvoir se faufiler et entrer dans le bus. Cela s’observe très souvent du côté des bus à destination de Ngagara et Kamenge. Résultat : des bousculades, des cris, des vols. Bref, tout ce qu’on croyait avoir laissé derrière nous avant la venue de ces rangs est en train de nous rattraper.
Les règles sont-elles faites pour être brisées ?
Le plus triste dans tout ça, ce sont les gens derrière qui doivent attendre indéfiniment leur tour de monter dans le bus parce que des petits malins qui se croient supérieurs aux autres, trop fiers de faire la queue viennent tout chambarder à l’avant. «Mais qu’est ce qui m’empêche de faire comme ces gens? Les règles ne sont-elles pas faites pour être brisées? Si cela se fait vraiment, pourquoi ne pas essayer aussi ?», diront certains. Encore une fois, c’est bien beau d’instaurer des règles, mais encore faut-il les suivre pour le bien de tous. Sinon, cette histoire de files ne fera pas long feu, je suis prête à parier !