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Sonnet pour cœur meurtri et autres poèmes

Plongée dans les méandres d’une âme torturée, aspirant au repos éternel.

 

LA PUTE

vendredi 29 mars 2013

Tel un vestige branlant d’un musée ravagé,
Portant sur lui les stigmates d’assauts enragés;
Elle vivait, enrobée dans une aura obscène,
Offrant son beau corps, le théâtre d’immondes scènes.

Elle était faite pour la chose, pour le vice,
Tout en elle promettant de brûlantes délices.
Sa féminité et elle régnaient sur les hommes,
Plus forte que la luxure au temps de Sodome.

Elle était ça : Tentation, Passion, Perversion.
Ô toi innocent, goûtant à la damnation,
Veux-tu finir comme ces lugubres vautours ;

Ceux qu’elle avait souillés, dépouillés; priant qu’un jour,
Elle qui avait fait des pulsions son gagne-pain,
Voie l’amour faire d’elle un vulgaire pantin !

L’ÉTOILE FILANTE

vendredi 27 avril 2012

Elle était là, allongée, le regard rêveur, perdue.
Dans mon cœur, je me suis dit, elle est trop jeune pour partir,
et trop belle pour appartenir à ce monde cruel.

Le sourire triste de cet ange sans ailes,
couchée sur ce lit, ne gardant du ciel que la bouche vermeille,
les grands yeux limpides,
me rappellent un souvenir, un espoir, une illusion,
un avant-goût du paradis.

Ce visage sans âge, clair,
aux expressions fugaces, éclairs,
me donnent envie ou d’écrire, ou de souffrir à sa place.
Elle semble frêle, cette belle au bois dormant,
qui au lieu du baiser du prince charmant,
se bat contre l’étreinte glacée de la mort.

J’ai si peur, si peur de ne pas retenir mes pleurs,
devant ce triste combat où je ne peux intervenir.
J’ai croisé le regard d’une nymphe,
un regard qui te transperce et te
réchauffe, qui te hante et t’éclaire dans tes heures les plus noires,
un regard que seuls les anges peuvent avoir.

Si je n’étais pas ce que je sais que je suis,
ou je prendrais une guitare et j’irais lui jouer du Mozart,
ou je lui chanterais des ballades, pour lui faire oublier qu’elle est malade; mais, comme elle, je ne suis que ce que ce regard me révèle d’elle,
un rêveur, un cœur qui se vautre dans une langueur qui le consume,
une cruelle déception.

L’ADIEU

dimanche 30 septembre 2012

Sur ce froid lit de mort, j’écoute tes mots doux.
Tes yeux, tel un livre, racontent notre histoire,
En ton bon cœur brisé restera ma mémoire,
Témoignant combien on s’est aimé, comme des fous.

Tes mains, désespérées, m’attirent vers toi,
Me retiennent; et moi, je retiens mon souffle,
Qui s’échappe, happé par l’obscur gouffre,
Qui bientôt, très tôt, sera mon tout dernier toit.

Ne pleure pas, tu me donnes envie de rester,
Ton toucher, me fait regretter ces bons moments,
Qui m’enivraient, me reposaient, tel un doux chant.
Pars, ce sera ton dernier acte de respect.

Vas-t’en! N’attends pas à ce que, tel un Houdini,
Je me défasse de mes chaînes, et m’envole.
Vois bien, j’ai les ailes cassées, cloué au sol,
Comme ce petit oisillon tombé du nid.

Tes beaux yeux ne devraient pas voir ce spectacle,
C’est navrant, me voir me tordre dans la douleur,
Indolent, geignant et me plaignant de mon malheur,
Attendant, tout tremblant, l’ultime débâcle.

Mes pleurs, que je croyais taris, coulent à nouveau,
Bon Dieu! Je ne veux pas te quitter, mais que faire?:
Payer ce tribut, dont je ne peux me défaire,
Dont je m’acquitterais, cloîtré dans mon caveau.

Je te lègue tout ce que j’ai eu : mon Amour,
Mes haines, je m’en chargerai, même au-delà,
Et je veillerai sur toi, d’en haut ou d’en bas,
Car je te l’ai promis : je t’aimerais toujours.

Mon bébé, mon service est terminé, enfin!,
C’est l’heure de la fermeture,
Laisse-moi dire, car voici que vient ma fin,
« Adieu, ma Belle Créature!! »

DOUBLE

dimanche 17 juin 2012

Un rayon de lumière me frappe au visage,
C’est bon. Dans mon cœur je me dis : je suis sauvé!
…Aussitôt, je verse quelques larmes de rage,
Face à moi, toujours le sphinx au regard mauvais!

Hier je m’étais endormi sous son regard,
Le voilà, sans ciller, me regardant toujours.
Mon Dieu, quand finira ce fichu cauchemar,
Quand quitterai-je enfin ce maudit séjour?

Je suis tout seul, la peur au ventre, perdu.
À la question muette du sphinx, je réponds:
« J’attends que la mort vienne réclamer son dû,
Et j’ose espérer que ce ne sera pas long. »

Moi et le sphinx, on se connaît, car on est frères,
Il m’a appris tout ce que j’ai voulu savoir,
Comme un bon père, il n’a pas été trop sévère,
Je l’aimais comme un frère : mon reflet dans le miroir.

Et comme un frère, ce fut lui qui gâcha ma vie,
Quand il me demanda ce que je foutais sur terre.
Je ne puis répondre, et lui fut très ravi.
Depuis ce temps-là, je perdis tous mes repères.

Mon frère, toi qui causas ma perte, dis-moi quoi faire,
D’homme avide, me voilà devenu vide,
Cher frère, montre-moi un très lointain repaire,
Où j’irai finir cette existence insipide.

SOLITAIRE

lundi 28 janvier 2013

Il marchait, seul, dans la vallée de l’ombre,
Traînant, tel un fardeau, ses pensées sombres.
Triste courte vie de vagabond solitaire,
Où n’a jamais retenti de joyeux airs.

Le bonheur fut une grande illusion,
Et l’amour une grosse déception.
Tel un zombie, il bannit ses émotions,
Cherchant dans la douleur une consolation.

Triste courte vie remplie d’ombres et de passants,
L’appelant parfois, mais toujours vers Satan.
Maintes fois trahi, il perdit sa foi,
Vécût, tel un vampire, sans foi ni loi.

 

Author

Ras

Critique irrévérencieux, ceux qui s’énervent pour un rien sont priés de passer leur chemin.

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