Ils nous manquent… Avec leurs dreads locks et leurs sourires malicieux, leurs paroles et leurs yeux pleins de sagesse. Des yeux pleins de volonté et de détermination. Ils nous manquent. Il nous manque leurs voix pleines de promesses, quand elles nous emportent au loin vers les rêves et les désirs qui font frissonner, tellement ils semblent accessibles. On se sent fort. Unissant des foules et conscients de la présence du Tout Puissant, le cœur bat au même rythme. Ils ont dit qu’ils continueraient, ils ont dit qu’ils ne reculeraient pas. Ils ont clamé haut et fort « On ne lâchera pas ». Un arbre grandit même chez les bucherons, disait un homme sage.
Cela fait quelques temps qu’ils sont partis. Parce que leurs chansons dérangent, parce qu’ils appuient la où ça fait mal. « Ils », ce sont les Lion Story. Depuis 10 ans, ils chantent le reggae. Ils chantent pour la liberté des opprimés, le droit à un Burundi meilleur, à un monde meilleur. Ils réunissent une foule immense à chacune de leur représentation sur scène. Vieux, jeunes et enfants dansent sur leur musique. Leurs objectifs ? Dénoncer, conseiller et construire. A travers leurs chansons, chacun s’y retrouve. Ils dénoncent les abus du pouvoir, la violence des forces de l’ordre, la corruption etc. Concerts interdits ou arrêtés en plein milieu, menaces, arrestations, harcèlements, intimidations, filatures, ils ont tout connu. Aujourd’hui, ils sont en exil parce que certains taxent leurs chansons de révolutionnaires et affirment qu’ils appellent à la révolte publique. Cependant, ils affirment que même en exil, ils continueront le combat.
Bujumbura a vécu ce 11 mai 2016 sans eux. Oh misère… Comme ils semblent loin ces jours où ils nous réunissaient pendant des heures durant à Vouvouzella à bouger sur Izangondagonde, Izera ou encore Rekura umu rasta et j’en passe. Paci qui coure partout sur la scène façon Bob Marley, Urbain qui réclame soudain le silence et sifflotte doucement dans le micro…Les gars, Bujumbura est triste sans vous.