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Vaccins contre les hépatites : les stagiaires, des laissés-pour-compte ?

Ce 28 juillet est consacré au monde entier à la lutte contre les hépatites. Un des volets de ce combat est la prévention au travers de la vaccination, surtout contre l’hépatite B. Parmi les personnes les plus exposées à cette dernière figurent les professionnels de santé. Et il faut dire qu’ils ne sont pas parfois tous égaux devant cet état de fait !

Il y a six types d’hépatites : A, B, C, D, E et G. Mais les hépatites B et C sont les plus répandues et les plus dangereuses. D’après un rapport publié en janvier 2018 et basé  sur des données ressortant de quelques études parcellaires, au Burundi, « la prévalence de l’hépatite B, c’est-à-dire le nombre de personnes atteintes de l’hépatite B, varie de 5 à 10% et celle de l’hépatite C est proche des 10% ».

Ces données compilées dans la « Stratégie Nationale de Lutte contre les Hépatites Virales 2018-2022 » montrent également qu’au niveau des centres de transfusion, les prévalences des hépatites B et C sont relativement élevées : entre 1,7% et 3,4% pour l’hépatite B et entre 1,9% à 5,7% pour l’hépatite C. « Cette prévalence est double dans les services de soins », dixit le rapport qui ajoute que « le personnel soignant est un groupe exposé aux hépatites suite à la manipulation régulière du sang des malades ». Ce dernier point, certains hôpitaux l’ont bien compris.

Vaccination « exclusive »

En novembre-décembre dernier, une forme de petite campagne de vaccination contre l’hépatite B a débuté dans différents hôpitaux du Burundi. Les médecins, infirmiers et autre personnel médical ont bénéficié de cette vaccination de la part de leurs hôpitaux respectifs. Ce vaccin qui se donne en trois phases leur était donc offert « gratuitement ».

Mais il y a une catégorie qui a été oubliée : les stagiaires ! Si vous avez déjà fréquenté certains hôpitaux de la capitale économique comme le Roi Khaled, l’Hôpital militaire, le Prince Régent ou encore la Clinique Prince Louis Rwagasore, vous avez sans doute déjà vu ces jeunes hommes et femmes, stéthoscope au cou, mi-médecins mi-étudiants, appelés souvent « internes ». Pour ceux qui savent le fonctionnement de ces hôpitaux, ils vous diront que sans internes, ils ne fonctionneraient qu’à minima. C’est dire l’apport incommensurable de ces jeunes qui apprennent l’art de guérir à la bonne marche de ces hôpitaux. Mais paradoxalement, quand fut le temps des vaccins, ceux qui sont toujours sollicités avant presque tout acte médical pour un patient se sont vus oubliés comme s’ils n’existaient pas ! Pas de vaccins pour eux !

Une tentative infructueuse 

Une autre initiative est venue de l’Université de Ngozi. Par un communiqué sorti le 14 mai 2020, le décanat de Médecine informait les étudiants en stages qu’ils devraient avoir reçu la première dose du vaccin contre l’hépatite B avant le 8 juin 2020 faute de quoi, « tout étudiant qui n’aurait pas encore reçu cette première dose ne pourrait pas prétendre se présenter dans les stages » ! Voilà. Le couperet était tombé. 

« Dans un premier temps, nous nous sommes réjouis, nous pensions que nous allions bénéficier du vaccin comme ça a été pour les autres travaillant à l’hôpital », témoigne une interne à l’Hôpital Militaire qui a vu, avec ses confrères, ses espoirs douchés quand on leur a signifié qu’ils  devaient payer eux-mêmes ce vaccin !

Dans l’impossibilité de la mise en application de la mesure, celle-ci a été momentanément suspendue. Ceux qui peuvent se payer le vaccin se font vacciner et d’autres continuent leurs stages à leurs risques et périls. Mais pourquoi des internes qui sont jours et nuits à l’hôpital se retrouvent exclus quand il faut donner un vaccin aux autres avec lesquels ils partagent pourtant les risques ? Les hôpitaux sont conscients du risque qu’encourent leurs personnels mais se fichent de leurs stagiaires qui pourtant les font marcher ?

 

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Les commentaires récents (4)

  1. C’est honteux mais aussi décourageant de voir ces hôpitaux(dirigeants) qui s’en foutent de la santé de ses stagiaires 👌.à part ça,il y a o6 plein d’autres difficultés k rencontrent ces jeunes professionnels de santé durant leurs parcours.

  2. C’est vraiment terrible! Il faut que l’État à travers son ministère chargé de préserver la santé du peuple sache que ces jeunes là en plus de leur apport dans la bonne marche de ces hôpitaux, ils sont en cours de formation pour le Burundi de demain qui sans doute devra avoir des besoins des soignants bien portants et vaccinés. Un médecin ayant un foi cirrhotique avec possible CHC ne pourra pas bien servir le peuple. Quant moi on devrait commencer d’abord par protéger ces jeunes stagiaires.