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Contraception : encore du chemin à faire et des défis

Le Burundi a décidé de mettre en place une politique démographique ambitieuse afin de limiter le taux de croissance démographique à 2% à l’horizon 2025. En effet, avec 90% de la population vivant de la terre, les surfaces cultivables se raréfient de plus en plus et les superficies de pâturages ont diminué de 29% en 13 ans. De quoi accélérer les objectifs du planning familial…

Selon la troisième enquête démographique et de santé (EDSIII), le niveau de la fécondité des femmes burundaises demeure élevé puisque chaque femme donne naissance, en moyenne, à 6,4 enfants durant sa vie féconde. Pour diminuer le taux de croissance, entre autres mesures pour freiner cette allure de fécondité, figure le planning familial avec des méthodes contraceptives y relatives.

En 2020, le taux d’utilisation des méthodes contraceptives au Burundi était de 36%. Selon le rapport de l’Association Burundaise pour le Bien-Etre Familial (Abubef), de janvier à juin 2021, 446.475 services de contraception ont été offerts à la population en général, y compris aux jeunes.

Différentes méthodes pour y arriver

Dans le planning familial, un accent particulier sur l’implication des hommes a été également effectif. En ce qui est de la Contraception Chirurgicale Volontaire (CCV), 158 hommes ont bénéficié de la vasectomie sans scalpel. Un cap de 113.613 a été atteint avec la contribution de différents partenaires. Le préservatif masculin et les injectables (DMPA) sont les méthodes les plus utilisés avec respectivement plus de 2 millions et plus de 800 mille utilisations, selon le bilan du PNSR en 2018. L’implant, les contraceptifs oraux ou pilules, le dispositif intra utérin (DIU) ou stérilet, le préservatif féminin, la ligature des trompes et la vasectomie chez les hommes sont les autres méthodes utilisées par les Burundais. Ces deux dernières sont les moins pratiquées.

Des entraves

Beaucoup de ménages zappent les méthodes contraceptives par manque d’informations suffisantes. Ce qui a fait qu’en 2019 (selon l’EDSIII), le taux d’abandon de la contraception moderne est estimé à 39%. L’une des causes étant l’absence de maîtrise de gestion des effets secondaires de certaines méthodes (saignements, perturbation du cycle menstruel, etc.)

Aussi,  le manque de consentement dans le couple dans la plupart des cas, la non-implication de l’homme en matière de prise de décision restent des obstacles majeurs à l’utilisation de la contraception au Burundi.

À cela viennent s’ajouter des barrières socio-culturelles notamment les croyances religieuses, les rumeurs sur les effets secondaires, l’ignorance mais également l’inaccessibilité géographique bien que les contraceptifs soient aujourd’hui distribués dans les centres de santé.

 

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