C’est un secret de polichinelle, les Burundais ont un problème de gestion de la mémoire collective. Et pour preuve, une vidéo d’enfants répétant les dates sombres a cristallisé le débat sur Twitter. En parallèle, un hashtag né grâce à notre cher ambassadeur extraordinaire et plénipotentiaire a été très commenté, sans oublier le sage burundais qui est encore sorti de ses gonds. Voici l’actualité de la semaine sur Twitter, décortiquée par le blogueur Alain Amrah Horutanga.
L’histoire nous hante, présente dans chacun de nous, les blessures qu’elle nous a causées ne sont pas prêtes à cicatriser aussi longtemps que des hommes la prennent en otage. Existe-t-il une méthode de la transmettre à nos enfants et qui soit la mieux appropriée ? Au courant de cette semaine, une vidéo d’enfants répétant les dates sombres du Burundi et mimant les gestes d’atrocités a créé la polémique. Si deux visions différentes de la vidéo se sont opposées, la polarisation des camps s’est une nouvelle fois imposée sur la raison. Pour les uns, c’est de l’apprentissage de l’histoire. Pour les autres, la manipulation politique dans son état sauvage.
Aucune invention ds la chanson c l'histoire que le Bdi a vécu! Ou est le mal à l'enseigner aux enfants??
— JE ME SOUVIENS (@NtibaM) May 30, 2017
4) #Burundi En d'autres termes les opposants sont comme le loup dans la bergerie. pic.twitter.com/2oFKZPokuh
— Valéry Muco (@MucoVal) May 29, 2017
However, truth should be to taught in every school from bottom to upper levels to prevent cyclical violence from #Sindumuja thugs.
— Bitang (@nkuriobat) May 30, 2017
Si la vidéo, devenue virale, est parvenue à remuer les plaies des Burundais, elle reste avant tout intrigante et impose une question légale. Les enfants sont-ils autorisé(e)s à participer à des activités politiques ? Non. Et malheureusement au Burundi, certains ne font que ce qui semble bon pour leurs intérêts.
Surtout est ce que les enfants (mineurs) sont permis de faire partie des mouvements politiques?
— haringanji divine (@divine93_divine) May 30, 2017
L'obsession de l'oppos radic s'acharne contre les fils des paysans: s'ils courent, s'ils dansent, s'ils chantent…ils sont "miliciens"!!!!
— Niné (@bugarama124) June 1, 2017
ds leurs chants, ces enfants se revendiquent imbonerakure.o moins recrutez leurs parents et lessez ce enfents étudiez
— karorero johnny (@johnny_karorero) May 31, 2017
#Burundi:Déformer,extraire les slogans et chansons du @cnddfddyouth de leur contexte,pour 1exploitation politique;c'est du @cnaredburundi !
— Jean de dieu mutabaz (@JMutabaz) May 30, 2017
Comme presque à l’accoutumée cette affaire de « mémoires » a traversé la Kanyaru. Le frère jumeau du Burundi, le Rwanda qui n’échappe jamais à une quelconque comparaison, s’est vu invité dans le débat.
Pourtant o Burundi 1 chanson relatant les massacres qu'a connus🇧🇮devient #JeuneAfriqueMenteur alerte générale @Pontifex_fr @EmmanuelMacron https://t.co/64z4cfZl6q
— Renegade The Beast (@RenegadeGiana) June 2, 2017
Rwanda: Comment le génocide est enseigné à l'école primaire. #JeuneAfriqueMenteur #BelgiqueHavreBurundiTerroristeshttps://t.co/z8lbngyEav
— Prof. Dr. Steve De Cliff (@SDeCliff) June 2, 2017
C’est fait, ça y est. Merci !
C’est quoi le rapport ?
Heureusement que sur Twitter, nous avons toujours ces petites choses qui sortent un petit peu de l’ordinaire et qui viennent torpiller la foisonnante et omniprésente politique. On peut, très facilement, discuter sur un lapsus plutôt que de se presser à examiner le fond de la pensée d’une personne qui doit composer avec 140 caractères.
Igifaransa ni umwana w'uwundi madame…Nukuri.Iyo "faute" ntikoreshwa uko #narengana https://t.co/5Usi5nBIer
— Izuba rizokwaka (@kanounou1) June 2, 2017
Françoise ivugire mu kirundi, burya ngo igifaransa n'umwana w'uwundi
— UDUKURU (@udukuru) June 2, 2017
Quoique la discussion soit pourvue d’une couleur politique, les abatwip savent mieux que quiconque manier l’art de la moquerie. Et s’il y en a qui sont parvenus à ériger des principes de vie qui s’avèrent inébranlables, « pourvu que le message passe », serait en passe de l’emporter. Cet umutwip en fait partie. Admirez !
M qd mm iciyumviro ciwe wagitahuye 100% j'imagine. Du reste, le français c'est aux français. https://t.co/WIFULItt6N
— Mpawen (@Mpawen1) June 3, 2017
🙄🙄🙄 iyaba ntagitahuye namubwira ko bidatahuritse…kndi naho noba nabitahuye ntibibujijwe gukosora
— Izuba rizokwaka (@kanounou1) June 3, 2017
A-t-on compris le message contenu dans cette citation reprenant le tweet d’Esdras Ndikumana ? Certainement. Y existe-t-il un rapport ? A vous de juger !
Jacklyne a été violée puis baillonnetée par les insurgés poutchist faute d'être membre du Parti au pouvoir CNDD-FDD https://t.co/l7NlqNh6v3
— Francoise Ntimpirang (@FrancoiseNtimp1) June 2, 2017
Burundi: déjà ça n'est plus p/viol comme la Police l'assurait "preuve" à l'appui. Mais atteinte à la pudeur, il faut que ce soir public non? https://t.co/wZPk88uS3B
— esdras ndikumana (@rutwesdras) June 1, 2017
Qu’a tweeté le « sage » ?
Comme à l’accoutumé, certaines sorties du « vieux sage » de la politique burundaise passent pour des hallucinations. La dernière sortie médiatique de l’ambassadeur de Belgique au Burundi n’a pas visiblement été appréciée par le désormais porteur d’ «un processus de décolonisation de l’Afrique ». Dans une série de tweets, l’homme à la sagesse incomparable n’a pas épargné la Belgique et son ambassadeur au Burundi. Avec lui, on ne s’ennuie pas !
#WolframvetterOut les enquêtes pour appuyer le terrorisme au #Burundi non merci. Allez à Kasaï en rdc, ou au camp de Mahama au Rwanda
— Nerross Giricutinya (@NerrossNeckson) June 4, 2017
D'accord avec @BernardQuintin:la #belgique n' abrite pas des rebelles ou putschistes #Burundi-ais.Mais elle en abrite plusieurs
cerveaux.— Jean de dieu mutabaz (@JMutabaz) June 3, 2017
#LetsTalkBurundi, le hashtag de la semaine
À quoi peut ressembler un débat entre deux personnes qui travaillent dans un même cabinet ? Monsieur l’ambassadeur Nyamitwe a une réponse : Lets talk Burundi. Avec cet exercice, certains n’ont pas hésité à qualifier les participants des « ndiyo bwana »(qui avalent toute parole sans discernement), et on a eu droit à quelques punchlines de haut volé avant la grande finale à Genève.
#LetsTalkBurundi: Ce mois de juin 2017, les occidentaux y mettront tout le paquet contre le #Burundi. Mensonges 👇 https://t.co/MoMl56hT2N
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) June 2, 2017
"Experts indépendants" parce qu'ils sont au service de l'#UE? Le rapport biaisé #EINUB est éloquent quant à la politisation des "DH". https://t.co/QVoR882jxA
— Amb. Willy Nyamitwe (@willynyamitwe) June 3, 2017
#UE ravie si inquiétudes non-fondés. mésure facile du gvt du #Burundi serait de laisser les experts DH independents faire leur travail
— Wolfram Vetter (@WolframVetter) June 3, 2017
#LetsTalkBurundi Selon @willynyamitwe Il y des gens qui diabolisent le Burundi qui usent des comptes anonymes sur les réseaux sociaux. pic.twitter.com/gZXh284s2Z
— Le Fanal (@JournalLefanal) June 2, 2017
Pour les pros-pouvoir, « il n’y a rien de bon qui sortira de Genève. Le résultat est connu d’avance : rapports biaisés », martèlent-ils. Les abatwip ne se sont pas seulement contentés de lire sur twitter, certains ont réagi pour soutenir ou pour contredire. Avec ça, on peut dire que le débat a eu lieu.
Le débat nous a permis de conclure que DIEU aidant, le #Burundi échappera encore une fois à ce plan de déstabilisation #LetsTalkBurundi
— Sindayihebura Rénovat (@sinrenovat) June 3, 2017
Ne jamais réfléchir sur ses erreurs, reporter la faute sur la terre entière,incapacité à ce remettre en question au #Burundi rien ne change.
— Iloveburundi (@iloveburundi) June 3, 2017
#LetsTalkBurundi Avec la manque de vision plein de jalousie de @LouisMichel @ckyenge et cie, le #Burundi survivra sans aide. Honte à vous https://t.co/czljmYqw0Z
— Nerross Giricutinya (@NerrossNeckson) June 3, 2017
Mascarade totale!!! les 4 radios libres ont été brûlées la presse étrangère ne peut plus avoir de visa et tu ose parler de presse ???
— TEDDY MAZINA (@TEDDYMAZINA) June 2, 2017
Le tweet de la semaine
« Chasser le naturel, il revient au galop ». Le naturel aujourd’hui à Bujumbura peut faire pousser les dents aux poules. Marcher à pied faute de carburant au Burundi est un fait tout à fait naturel. Si la semaine précédente, les files d’attente devant les stations avaient disparu, on n’aura pas attendu longtemps pour les revoir. Et comment l’excellent ambassadeur Willy Nyamitwe explique cela ? « La pénurie d’essence n’est pas au Burundi seulement. »
En #France, il y a la grève des transporteurs uniquement à Paris! Et au Burundi, des problèmes techniques et financiers ? AMISOM rapporte!
— KABUTO Daniel (@DANYKAB1971) June 1, 2017
Asha abavuga ko uciye ubwenge ntabonumva… Iyi bayita absence totale d'arguments pr défendre la prise en otage du Burundi! U are criminals!
— Ndimurukundo Don (@DonNdim) June 1, 2017
Ubu naho il espère un incendie dans un marché à Tokyo ou Katmandou pour dire "LES MARCHÉS NE BRULENT PAS AU BURUNDI SEULEMENT".
— Amb. Willy Nahitwe (@John_muhutu) May 31, 2017
Comme si les mêmes effets suffisaient pour évoquer les mêmes causes.
À la semaine prochaine !