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Tourisme au Burundi : quand l’hôtellerie ne suit pas

Malgré le potentiel touristique dont regorge le Burundi, le secteur hôtelier souffre de nombreuses lacunes, surtout à l’intérieur du pays : services médiocres, qualité discutable, etc. Coup de gueule.

 Après un court séjour mes collègues et moi dans quelques provinces du pays, j’ai été estomaquée par le manque de tact de certains hôteliers. Entre le bruit incessant, les draps à l’odeur repoussant, le manque de savon ou de papiers de toilette (ne parlons même pas de connexion internet), la négligence est patente.

Dès les premiers jours de ma mission à l’intérieur du pays, nous avons enchaîné les établissements sans jamais obtenir un service réellement satisfaisant. Pourtant, nous ciblions les hôtels supposés être les plus convenables (ceux soi-disant « de qualité »), avec une connexion décente et de prestations acceptables. Propreté douteuse, hygiène négligée, personnel mal formé voire indiscipliné, équipements absents ou défectueux… la liste des manquements semblait sans fin.

Parfois, on ne demande pas le luxe. Juste un lit propre, un peu d’eau, et – si ce n’est pas trop demander – un savon qui ne sente pas la poussière du siècle dernier. Et à chaque étape, cet espoir naïf : peut-être que cette fois-ci, l’hôtel sera… normal.

Entre nuits blanches et savon manquant…

Au fil des jours et des kilomètres, la réalité m’a rattrapée comme un mauvais film sans fin.

À Kirundo, l’une des étapes de notre mission, on m’a remis la clé d’une chambre que venait tout juste de libérer un couple. L’employé, visiblement trop bavard, a précisé avec un clin d’œil coquin : « Ce n’était pas un séjour de prière, hein ! » Une remarque dont je me serais bien passée. J’aurais préféré qu’il me tende du désinfectant plutôt que des détails.

Une fois dans la chambre : pas de serviette, pas de savon, même pas de poubelle. L’eau, quant à elle, était quasiment inexistante. J’ai dû attendre que le ménage soit fait. Me voilà dans une chambre qui sentait l’humidité… et une certaine odeur, si vous voyez ce que je veux dire…

J’ai passé la nuit éveillée, avec pour seule compagnie mon ordinateur, tandis que certains de mes collègues, épuisés, s’endormaient dans des lits visiblement non refaits depuis un bon moment.

La veille, à Kayanza, on nous avait promis monts et merveilles : une gamme complète de services, petit-déjeuner inclus. À l’heure dite, rien. Et quand on a demandé des explications, le gérant a simplement répondu : « Ah mince, j’ai complètement oublié ! »

Puis à Muyinga, bis repetita. Là au moins, il y avait de l’eau ! Un progrès. Gloire au ciel !

Mais toujours pas de savon, ni de serviette hygiénique dans les toilettes. Le robinet fuitait sans cesse. Toute la nuit, j’ai fait des allers-retours à la réception, où l’on me répétait inlassablement : « Ça va venir ». Spoiler : ce n’est jamais venu. Heureusement, j’avais un petit savon dans mon sac et un rouleau d’essuie-tout dans le véhicule.

Pourquoi des services au rabais ?

Ces expériences, aussi anecdotiques qu’elles puissent paraître, révèlent une problématique bien plus vaste : le vide réglementaire dans le secteur hôtelier.

« De nombreux hôtels, surtout en dehors de Bujumbura, souffrent d’un personnel mal formé, d’un manque d’entretien général et d’une gestion qui frôle l’amateurisme. Les normes existent peut-être, mais sans mécanisme de suivi ni de sanction, tout cela reste théorique. Ça devrait être notre responsabilité », déplore une propriétaire d’hôtel rencontrée à Gitega où, au moins, on a pu respirer. Et d’ajouter : « Il y a des normes. Mais qui vérifie ? Personne. »

Pourtant, le tourisme est régulièrement cité comme un secteur clé pour le développement du Burundi. Encore faut-il que les infrastructures suivent. Sans un minimum de confort et de professionnalisme, comment attirer des visiteurs, et surtout, les inciter à revenir ?

En attendant, que l’on soit voyageur burundais ou étranger, il ne reste qu’un espoir : qu’un jour, entrer dans un hôtel ne soit plus une prise de risque, mais un moment de vrai repos. Avec, au minimum… un savon !

 

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Les commentaires récents (2)

  1. Je ne sais pas quel genre d’hôtel vous avez visité. Mais personnellement les hôtel de l’intérieur qui m’ont déjà hebergé ont un bon service. Je donnerais l’ex de rama hôtel et kumana de kirundo, winner’s hotel et les plateaux de ngozi, la casa et green hills de muyinga, helena et matergo de gitega. Donc il faut revoir le standing des hôtels dont tu nous parles