La blogueuse Joëlle Sayubu met les Burundais face à leurs responsabilités : lâcher un peu sur certaines pratiques de la culture pour avancer. Pari difficile mais pas impossible à gagner, explique la jeune bloggeuse.
Notre chère culture serait-elle, en certains points, sexiste? Je ne m’y retrouve plus. Faut-il évoluer et laisser tomber certaines choses? La question fait débat depuis quelques temps. Moi j’essaie de suivre, de comprendre quel comportement adopter. Certes, chaque culture a ses coutumes et croyances. La nôtre, par exemple, ne permet pas à la femme de jouer au tambour, notre fierté nationale. Le problème, comme le pensent certains, n’est pas dû aux efforts physiques qu’exige cet art, mais plutôt à ce qu’il symbolise. La culture nous enseigne qu’il y a une forte analogie entre le tambour et la femme. Celles qui osent mettre les pieds sur le terrain du tam-tam burundais vont jusqu’à être traitées de lesbiennes.
Et la dot?
En principe, c’est un signe de remerciement de la part du garçon envers la famille de la jeune fille, pour l’avoir si bien élevée. La majorité des garçons voudraient voir cette coutume rayée de notre culture. “Cela revient à une simple opération de commerce. L’amour se suffit à lui-même “ expliquent-ils. Chacun y va de son commentaire. Et même quelques filles sont aujourd’hui contre la dot. Encore une fois, moi je ne sais plus sur quel pied danser.
L’héritage ? N’en parlons pas
Une fille qui hérite de son père? Scandale pour les hommes! Mais là encore, une petite voix souffle dans ma tête: évoluons, évoluons, évoluons ! Ce que j’en dis, la société n’est pas encore prête à un vrai changement. On tient encore à notre culture malgré ses travers. Serions-nous ici opposés nous les jeunes ?
Femmes contre hommes ? Féministes contre machistes ?
– Pas touche au tambour la fille !
– Paie la dot alors le gars!
– Ma sœur qui touche l’héritage ? Pas possible !
Combien de mariages retardés, combien d’émancipations suspendues faute d’avoir réuni la somme nécessaire. Je crois qu’on devrait plutôt faire alliance car on a toutes et tous à y gagner.
En matiere de culture, je pense qu’il y a pas moyen de poser de condition. La bloguese tu vas demander d’officialiser le mariage sans dote? Tout comme pour notre tambour sacre. C’est une question d’evolution et non de revolution.