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#ThePoliticianWeWant : Bukirasazi, un petit joyau de Gitega

Avec une superficie de 87,78 km², Bukirasazi est la moins étendue de toutes les communes de la province Gitega. Pourtant, entre sites historiques et bonne gestion, cette petite commune se démarque du lot.

« Bienvenue dans la commune Bukirasazi », annonce une minuscule pancarte, à la sortie de la commune Makebuko. À une vingtaine de kilomètres de la ville de Gitega, sur les abords de la RN8, la majesté du paysage verdoyant et l’imposante montagne de Songa, fait de Bukirasazi une région envoûtante, époustouflante. Ses champs, qu’on peut contempler à perte de vue, ressemblent plus à des jardins bien dessinés qu’à des plantations. 

L’hôpital Espoir de Kibuye est l’indice qu’on est déjà dans la commune, si vous avez raté la petite pancarte de bienvenue. Cet hôpital rural abrite six spécialistes américains. Arrivé au chef-lieu, la vie est calme et conviviale. Le Kida Hôtel par la beauté de ses bâtiments, dément tous les clichés d’une contrée rurale.

La région historique

Le long de la RN8, les arbres qu’on appelle « Ibigabiro », se laissent voir de loin. Un signe d’une probable présence royale dans le passé. Selon un vieillard rencontré à la colline Magamba, Bukirasazi est connue depuis longtemps comme un domaine des princes baganwa. « Bukirasazi était attribué à Rwasha, l’un des fils de Ntare, et revint ensuite à Ntarugera, fils de Mwezi », confie le vieillard, avant de renchérir qu’elle est l’un des enclos qui formait le site de Higiro, le berceau des tambours. Selon ce vieillard de 72 ans, ces baganwa avaient beaucoup de vaches, ce qui attirait souvent trop de mouches. « Dans la cours, il y avait toujours un grand feu pour faire fuir les mouches, et c’est ainsi que la région a pris l’appellation de Bukirasazi » explique-t-il.

Du chef-lieu en descendant une route glissante en terre battue, une petite grotte pointe dans une vallée. Clôturée traditionnellement, la grotte est sombre, vaste et est dédiée à la gloire de Kiranga. « Dès mon jeune âge, j’ai vu des gens devant cette grotte, même jusqu’aujourd’hui, des gens d’ici et d’ailleurs viennent encore pour danser, prier et donner des offrandes », nous explique Angèle, 68 ans, un chef sous-collinaire. Selon Ildefonse, 22 ans, arrière-arrière… petit-fils du prince Tinya, alors que dans beaucoup de localités, préserver et valoriser efficacement le patrimoine culturel ont contribué à attirer davantage de touristes, il déplore la négligence des dirigeants actuels dans la gestion des sites historiques, et aimerait des dirigeants qui font participer Bukirasazi comme source de devise via le tourisme.

Le chantre de la gestion idéale

La commune de Bukirasazi est l’une des communes administrées par une femme. Pour Neziya, 18 ans, femme au foyer, il loue l’action de son administrateur. « Alors qu’on dit que les femmes sont des incapables, c’est grâce à notre administratrice que notre commune est parvenue à se hisser à la première place au classement des meilleures communes lors de l’évaluation des performances des communes de 2018 ». Pour Neziya, elle aimerait avoir plus de dirigeants féminins en 2020, « pourquoi pas jusqu’au sommet de la présidence », dit-elle, avec un sourire plein d’espoir.

Pour Aimable, jeune enseignant de 29 ans, a appelé ses congénères à voter en 2020 pour un dirigeant sur base de ses œuvres, ou sur base de son programme, et non au nom de son parti politique. « Les politiciens devraient cesser de brandir seulement leurs drapeaux et leurs ethnies, mais présenter un programme solide à défendre au cours de la propagande », confie-t-il avant d’ajouter : « Comment un pays pourrait-il se développer au moment où sa force active, à savoir les jeunes, n’est pas exploitée ? ». C’est pour cela qu’il aimerait que les nouveaux dirigeants de 2020 prennent en main la question de chômage des jeunes. Lui demandant son degré d’optimisme pour réaliser ces rêves, il s’éloigne en souriant et en me disant au revoir.

La commune de Bukirasazi est l’une des 11 communes de la province de Gitega. Elle est limitée au Nord par les communes de Makebuko et Gishubi, au Sud par les communes de Buraza et Musongati, à l’Est par la commune d’Itaba et à l’ouest par la commune de Gishubi. Avec une superficie de 87,78 km², elle est composée de 18 collines subdivisées en 2 zones : Bukirasazi et Kangozi. Entièrement située dans la région naturelle du Kirimiro, Bukirasazi a une population de 37.439 habitants, avec une densité moyenne de 426,5 habitants/km². Elle vit principalement de l’agriculture, de l’élevage, de l’artisanat et du commerce.

 

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