« Terintambwe » signifie « fais un pas », un pas vers le progrès. Financé par le PNUD, ce projet vise l’autonomisation socio-économique de la femme en situation de vulnérabilité. Mais en quoi consiste-t-il? Ne s’agit-il pas de ce genre de projets qui impressionnent sur papier mais dont les fruits palpables laissent à désirer ? Nous sommes allés à la rencontre des bénéficiaires des provinces Cankuzo et Karusi, histoire de vérifier tout ça sur terrain.
C’est un avant midi. Au chef-lieu de la commune Kigamba, le ciel est nuageux mais sans orages. Nous sommes accueillis par Ancille Nibaruta, assistante sociale du centre de développement familial et communautaire (CDFC) de la commune Kigamba.
Dans un briefing précis, elle nous rappelle le but du projet « Terintambwe ». Financé par le PNUD, il appuie socio-économiquement les femmes en situation de vulnérabilité. Mais que doit-on entendre par femmes en situation de vulnérabilité ? Il s’agit en fait des femmes vivant avec handicap, des victimes des violences basées sur le genre, des rapatriées, etc. Il consiste en un transfert monétaire de 120.000 FBu à raison de 20.000 FBu par mois pendant 6 mois. On commence par leur procurer des téléphones portables pour faciliter ce transfert.
« Pour la première tranche, 550 bénéficiaires de la zone Kigamba ont déjà reçu un montant total de 120.000 FBu. La deuxième tranche en cours concerne également 550 femmes de la zone Gitanga », indique Ancille Nibaruta.
Et les fruits de « Terintambwe » ?
L’assistante sociale servant de guide, nous rendons visite à certaines bénéficiaires de la zone Kigamba. Sur la colline Rusagara, nous rencontrons Claire Bakanibona, 45 ans, en train de sarcler son champ de maïs. Les plants sont vigoureux et verdoyants. Elle nous apprend qu’en plus du fumier, elle a utilisé de l’engrais chimique grâce au soutien du projet.
« Avec cet argent, j’ai aussi intégré « Twiyunge bakenyezi », une coopérative d’épargne et de microcrédits », raconte la maman de 5 enfants.
En passant par la colline Nyamashishi, on en profite pour rendre visite à Nicérate Kubwimana, 25 ans et mère de 3 enfants. Elle a opté pour l’élevage porcin avec l’argent de « Terintabwe ». « Actuellement, j’obtiens plus de fumier et la récolte s’accroît. En plus cet élevage est rentable. Dernièrement, j’ai eu 6 porcelets valant 35.000FBu chacun. Ainsi, j’ai commencé à cultiver du riz », annonce-t-elle avec un air plutôt content.
Cap sur Karusi
Le projet « Terintambwe » a aussi atteint la province Karusi. Nous arrivons au chef-lieu de la commune Buhiga dans l’avant midi du deuxième jour de notre visite. Accompagnés par l’assistante sociale au CDFC de cette commune, nous nous dirigions vers la colline Kigoma de la zone Buhinyuza. On y trouve Emerancienne Nitunga à son domicile, affairée aux travaux domestiques. Dans la cour, deux chèvres sont attachées sous l’ombrage d’un avocatier. Qu’est-ce qu’elle a fait avec l’argent de « Terintambwe » ? Elle nous apprend qu’elle a acheté ces caprins. Elle obtient ainsi plus de fumier pour ses champs. En plus des bêtes, elle a acheté du matériel scolaire pour ses trois enfants.
Le soleil rayonne sur la place du petit marché de Kigoma. Il y a du mouvement. Dans une cafétéria, Tarcienne Nijimbere est en train de servir du lait et du pain à deux clients. Elle nous accueille avec bonne humeur. Elle aussi est une des femmes qui ont bénéficié de l’appui du projet. « Avant ma situation financière était très compliquée. Avec « Terintambwe », j’ai pu avoir un capital pour démarrer ce petit commerce. Actuellement, le bénéfice varie entre 50.000FBu et 60.000FBu par mois », témoigne la trentenaire et mère d’un enfant.