Ce weekend dernier, nous avons assisté à la seconde édition d’un des plus grands évènements organisés par Yaga. Il s’agit de YaNgabire, une compétition artistique qui rassemble des jeunes talents venus des 4 coins du pays. Cette année, c’est le rap qui l’emporte, représenté par Saz Da Great. Dans ce billet, cette blogueuse nous fait découvrir le parcours de cet artiste dans le monde de la musique.
De son vrai nom, Chris Ignace Mugabe naît à Buhumuza, en province de Cankuzo en 1998. Il est issu d’une fratrie de cinq enfants, dont il est l’aîné. A cinq ans, ses parents l’emmènent de temps en temps dans des fêtes. Des fêtes de famille, des fêtes nationales, et j’en passe. Chris est un petit garçon plein d’énergie, dynamique et qui n’a rien de taiseux. « Je me souviens qu’un jour mes parents m’ont laissé aller avec eux à la fête du travail et des travailleurs. En pleine cérémonie avec leurs collègues, je me lève pour aller demander au M.C de mettre une certaine chanson. Je commence à m’enjailler sur ces pas de danse que je maîtrisais bien. C’était incroyable. Je n’avais pas peur des gens. Je dansais seulement », raconte le jeune homme.
En 2011, Chris maintenant adolescent, fait son entrée officielle dans le monde de la danse. Au Lycée communal de Cankuzo, lui et ses amis présentent un numéro de danse dans un show qu’ils organisent, lui offrant un podium sur lequel briller grâce à ses talents de danseur. Une année plus tard, avec certains de ses camarades, ils créent un nouveau groupe de danse, le CFC (Cankuzo Future Club) qui se diversifie en matière de lieu d’organisation. En effet, ils ne se limitent plus qu’à organiser leurs shows au lycée avec que des élèves comme public. Au contraire, cette fois-ci, ils ont une plus grande audience allant des petits adolescents aux jeunes adultes venant de toute la ville. En même temps, Chris est passionné par la musique. Il demande à ce que l’on lui achète un poste radio et il a été servi. Le Top Ten Tube et le Mercredi Tempo sont ses émissions favorites, sur la radio Bonesha F.M. Il adore particulièrement 19th et la Overdo Team. « J’aimais surtout leur style d’accoucher les paroles en kirundi sur du beat américain », explique-t-il avec admiration.
En 2013, Chris descend se rend à Bujumbura. Son père fait inscrire son fils dans une école plus éloignée du bercail, le Lycée SOS H.G de Bujumbura.
Le talent et la passion ne meurent pas
A Bujumbura, aucun ami, quelques connaissances de la famille. Le jeune adolescent ne tarde pourtant pas à se faire des amis au lycée. Par contre, cette fois-ci, ses nouveaux potes sont des gars qui ne comprennent pas grand-chose de ce qu’est musique. Ceux-ci passent plutôt leur temps à se cultiver (ils font partie du club de Génies en Herbes). Avec le temps. Chris tisse des liens tellement forts avec eux. Le temps passe, les jeunes adolescents décident de se faire un nom de groupe : Songaz Team. C’est de ce groupe que Chris tient son nom de scène : Saz Da Great, Saz étant le diminutif de Songaz, et le « Da Great » étant ce qu’il s’est ajouté pour se distinguer du reste du groupe.
Il ne cesse pas de s’intéresser au rap. Il reprend souvent les chansons de 19th quand il chille avec ses amis. Une fois, sur la suggestion d’un ami qui a repéré son talent, il écrit son 1er texte. « Il m’avait donné un rythme enregistré. Moi je devais juste composer avec mes propres mots. Le jour qu’on avait fixé arrive. Je décide de lui partagé le résultat : il n’en croyait pas ses oreilles. A ce moment-là, je sentis mon estime de soi augmenter ».
A partir de ce jour, il écrit ses propres textes. Ça le détend. Les weekends, ils se rassemblent avec d’autres passionnés de la musique devant la buanderie de l’internat du lycée SOS. Il y en avait qui donnaient le rythme sur la guitare, d’autres qui chantaient. Chris quant à lui se concentrait sur le freestyle en solo, ou en battle.
En 2017, il fait sa 1ère performance sur scène. Cela se passe lors de la 1ère journée de fraternisation organisée au lycée SOS. Uniquement les élèves et le staff sont autorisés à y assister. Avec son ami Georges (pseudonyme) ils présentent un numéro de rap qui laisse sans voix toute la salle. Malgré cet enthousiasme pour le rap, il se rappelle toujours de la raison pour laquelle il est descendu à Bujumbura. Il poursuit donc ses études avec abnégation.
« Akabi kabishe » et ce qui s’en est suivi
2018 un drame frappe le jeune homme. Un dimanche, une voix au bout du fil lui annonce la mort de ses 2 parents suite à un accident de circulation. Pendant toute une année, Chris tire un trait sur le rap. Il se prépare pour faire face aux nouvelles responsabilités qui l’attendent.
En 2019, il reprend le hip-hop. Avec un ami, ils enregistrent au studio leur 1er tube nommé « Dreamland »
En 2020, un certain Jisho, ami de son petit-frère, très suivi à l’époque sur les réseaux sociaux, et qui se trouve être le fan de Saz Da Great, lui propose de partager ses vidéos sur ses comptes personnels. Comme par magie, Saz Da Great voit son audience flamber, des inconnus qui glissent dans son DM pour chanter son talent. Il n’en revient pas !
Juin 2021, Nella Nett, très suivi sur Instagram, organise une compétition de raf (sur live Instagram) qui rassemble pas mal de légendes de la musique. Drama-T, Trey-Zo, et bien d’autres. Saz Da Great s’en sort vainqueur de cette compétition. « J’avais besoin d’une certaine validation, quelqu’un pour me prouver que mon talent avait un avenir. C’est ce que cette victoire m’a rapporté ».
Octobre 2021, Saz Da Great sort sa 1ère propre chanson intitulée « October’s blessing ». C’est une chanson qui rend hommage à ses parents, à sa tante qui jouait le rôle de 2ème maman, qui trouva le repos éternel après un bout de temps . Dans cette chanson, il honore aussi la naissance de son neveu.
Les années se suivent, et Saz se produit en featuring avec d’autres artistes, tantôt sur ses propres chansons, tantôt sur celles des autres. En 2022, il sort « Amabwirizwa ». En 2023, le jeune rappeur sort deux autres chansons ; « Oh Sh*t » avec KyPol et « Sindabizi » avec Red Bhul. Saz Da Great suscite plein d’admiration.
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Bien avant la mort de ses parents, Saz Da Great écrit un texte qui n’avait aucun sens au moment de sa production, mais qui, selon lui, trouve son sens aujourd’hui. En effet, ce qui se dit dans ces lignes est une image calquée du ressenti du rappeur après la disparition de ses parents. Ce qu’il éprouve par rapport à la tragédie, et les évènements qui se passent dans sa vie, tout est là.
« Ninjira mu life amarira ampanagura
Nshaka kuruhuka ibibazo binkangura
Yaduze mu kirere none ubu aramanuka
Yari kwigenza neza iy’amenya k’ugaruka
Yaronse vyinshi ariko abironka mu mwanya muto…»
Sur ce, je te dis à toi, Saz Da Great, coup de chapeau. Tu as su charmer le public et le jury grâce à ton talent. Ce n’est pas tous les jours qu’on voit le rap gagner face au RnB. Brille et brille encore plus. Le meilleur reste à venir !
Saz yubahwe
Courage SAZ 🔥🔥🔥🔥🔥🔥
Il était le rappeur danseur depuis longtemps mais il n été pas connus sous le non de Sazdagreat plus tôt de CHRISM6 dans son club du lycée (CFC) .keep going up ma broda 👊🙌✌️✌️
CHRISM6 était son nom dans son club de danse (CFC) au lycée communal czo.
Keep going up broda👊👊🙌🙌🎊🎉🎵🎼
Courage nous avons vraiment été touché par ses talents
🎊🎊
Merci pour ce bel article Gabriella; à Saz Da Great, très beau travail et va de l’avant
Saz is the great keep shinning brother🔥🔥🔥🔥🔥