Tout travail va de pair avec son lot de risques et dangers. Les conditions d’emploi, la profession et la position dans la hiérarchie professionnelle ont des répercussions sur la santé de l’employé. C’est là que le concept de santé et sécurité au travail (SST) trouve son essence. Quels défis entravant son efficience et comment les relever ? Ce blogueur s’est posé la question.
Dans les rues des différents quartiers de la capitale économique, il n’est pas rare de croiser des camions des sociétés de collecte des déchets ménagers. Mise à part leur vétusté, une chose me fait toujours tiquer : les conditions de travail de ceux qui sont chargés de la collecte des ordures. Au cours du trajet, ils sont dans les immondices chargées dans les camions. Et cela sans protection appropriée. « Nous sommes obligés de nous y faire. On n’a pas d’autres choix, puisque nous avons des familles à nourrir », se lamente H.J, employé d’une société de collecte des déchets.
De la balayeuse des rues ( travaillant dans de piètres conditions) au manœuvre d’une grande entreprise (menacé par des produits toxiques) en passant par des mineurs œuvrant dans les gisements, le constat est que la santé et la sécurité au travail sont encore problématique dans beaucoup de secteurs d’activité.
Pourquoi SST ?
Tout travail influe sur la santé du travailleur. Entre le travail et la santé, il existe un lien plus ou moins direct. D’ailleurs l’OMS le stipule bien : « la santé des travailleurs fait partie intégrante de la santé en général et de la vie quotidienne ».
« Sur le lieu de travail, les risques pour la santé sont liés souvent aux machines, aux produits chimiques dangereux, à la chaleur, au bruit, à la poussière, au stress psychologique, etc. Ils sont à l’origine des accidents de travail et des maladies liées à la profession. En plus ils peuvent aggraver des problèmes de santé préexistants. », fait savoir Dr Emmanuel KAMO, spécialiste en médecine du travail.
Selon l’OMS, ces risques représentent une partie substantielle de la charge des maladies chroniques: 37% de tous les cas de douleurs dorsales, 16% des déficiences auditives, 13% des pneumopathies chroniques obstructives, 11% des cas d’asthme, 8% des traumatismes, 9% des cancers du poumon, 2% des leucémies et 8% des dépressions.
Que dit la loi?
En matière de SST, la législation burundaise s’inspire des normes internationales de l’organisation internationale du travail, avec les différentes recommandations et conventions.
La récente loi n° 1/11 du 24 novembre 2020 (portant révision du décret-loi n° 1/037 du 7 juillet 1993 portant révision du code du travail au Burundi) est on ne peut plus claire sur le sujet. Par exemple, l’article 30 stipule que : « Tout travailleur bénéficie dans son milieu de travail de mesures satisfaisantes de protection de sa santé et de sa sécurité. La prévention des accidents de travail et des maladies professionnelles est une obligation impérative de l’employeur. La formation des travailleurs à la santé et à la sécurité au travail est organisée dans tout milieu de travail »
L’article 320 ajoute : « Le travailleur a droit de retrait, à savoir le droit de se soustraire au danger que présente son travail lorsqu’il a un motif raisonnable de croire qu’il existe un risque imminent et grave pour sa sécurité et sa santé et d’en informer immédiatement son supérieur. »
Des entraves
Même si la loi burundaise est claire, quelques entraves empêchent encore sa mise en application. D’abord les experts ou les spécialistes en santé et sécurité au travail ne courent pas toutes les rues. Bien plus, la grande majorité des travailleurs œuvrent dans le secteur informel, véritable soupape de sécurité face au chômage endémique. En plus de l’absence d’application des normes de santé et de sécurité au travail, ils n’ont aucune protection sociale pour se faire soigner.
L’autre lacune est l’ignorance du travailleur vis-à-vis de ses droits ou l’ignorance de l’employeur vis-à-vis de ses devoirs et obligations.
Passer de la réparation à la prévention
« Face aux problèmes inhérents à la profession, il est pragmatique de mettre l’accent sur la prévention plutôt que sur le traitement médical. Et l’Etat doit se doter d’une politique nationale de SST », conseille le spécialiste en médecine du travail.
L’Etat doit donc miser sur la formation de plus d’experts et spécialistes en matière de santé et sécurité au travail. Ces derniers sont là pour inventorier les risques et dangers liés aux différentes professions. Ensuite vulgariser les informations et les solutions sur ces risques et dangers professionnels.
Pour cela, tous les acteurs concernés devraient prendre part à l’élaboration des politiques portant sur la santé des travailleurs. Car les conditions de travail ont une forte influence sur l’équité en santé. Si elles sont dangereuses ou médiocres, elles créent une charge considérable de traumatismes et de problèmes de santé, ce qui entraîne des coûts importants pour le système de santé et l’économie nationale.
Je suis très content de voir qu’il y a des gens qui se soucient de la SST au Burundi car peu d’entreprises s’intéressent à cette question,les chefs d’entreprises s’interessent à la production et oublient la santé et la sécurité des travailleurs , les travailleurs s’intéressent plus aux salaires qu’à leur santé ,les médecins des entreprises font le curatif et oublient de faire le préventif ceci par manque de spécialistes dans ce domaine, il est temps que cela change , le code du travail est bien fait mais n’est pas suivi , aujourd’hui les hôpitaux sont saturés par les malades qui ont des cancers dont on ne connait pas les causes , les accidents du travail sont enregistrés presque tous les jours , les intoxications par les produits chimiques dangereux (CMR) sont utilisés dans plusieurs entreprises tous les jours et les dommages qu’ils peuvent causer ne sont pas connues par les travailleurs , la manipulation des toles en amiantes sont faites par nos frères charpentiers sans aucune protection , il est temps que les gens se mobilisent contre les risques professionnels,merci